Dans le procès de Nicolas Zepeda, les témoignages se sont succédés ce lundi. Cinq témoins ont été appelés à la barre. Ces étudiants ont tous évoqué les cris entendus dans la nuit du 4 décembre 2016 dans la chambre 106 de l’étudiante japonaise. De véritables cris d’horreurs, terrifiants, de ceux qui glacent le sang.
Leur évocation a d’ailleurs provoqué l’effondrement de la mère de Narumi. Pour clôturer cette journée, les images de vidéosurveillance ont été montrées à la cour, notamment celle de la nuit du 1er décembre. On y voit notamment un homme, le visage masqué, se balader à l’arrière du bâtiment Rousseau sur le campus de la Bouloie à Besançon et prendre des photos. Nicolas Zepeda sera entendu ce mardi.
Dimanche, vers 16h30, les policiers sont intervenus au domicile d’une victime, situé, rue de Franche-Comté, à Besançon. Elle affirmait que deux individus avaient fait irruption chez elle et venaient de lui dérober une console de jeu après lui avoir porté des coups. Les deux suspects ont pris la fuite en scooter et ont été interceptés plus loin, avenue Brûlard.
Le passager du scooter, âgé de 20 ans, et complice de l’auteur principal, a reconnu avoir eu une dispute avec la victime à cause d’une dette, mais n’aurait pas porté de coups. La console a été prise en gage de remboursement. Le conducteur de 22 ans reconnaît également les faits, mais conteste avoir assené un coup de poing au niveau du nez de la victime, une quinquagénaire. Les deux mis en cause ont été placés en garde à vue. Cette dernière a été prolongée.
Une bonne nouvelle pour le club BMX de Besançon. Dimanche matin, Léo Garoyan (22 ans) a remporté la deuxième manche de Coupe d’Europe de la discipline à Vérone en Italie. Cette performance démontre une nouvelle fois encore l’excellente forme du moment du champion bisontin. Le résultat est d’autant plus prometteur que Léo Garoyan est encore espoir et qu’il s’impose chez les élites. Une première victoire que le jeune homme apprécie, mais il la relativise. « J’en profite encore un petit peu, mais il ne faut pas trop en profiter non plus » explique-t-il. D’ailleurs, dès ce matin, il s’est remis au travail pour performer encore et revivre encore les belles sensations de ce week-end.
Le jeune pilote est modeste. S’il a conscience de l’importance de cette victoire, il sait aussi que la saison est encore longue. « Il reste encore du chemin à faire et de la préparation à peaufiner avant les grandes échéances » explique-t-il. Le prochain rendez-vous se tiendra les 22 et 23 avril prochains, en Belgique, pour la 3è et 4è manches de la Coupe d’Europe de la discipline.
L'interview de la rédaction
Un accident mortel de la circulation s’est produit ce lundi après-midi, vers 13h45, à Cesancey (39). Quatre voitures sont impliquées. On déplore cinq victimes. Une personne n’a pas survécu à ses blessures. Les causes et les circonstances de ce drame ne sont pas encore connues.
La deuxième semaine du procès de Nicolas Zepeda, concernant le meurtre de l’étudiante japonaise Narumi Kurosaki, a repris ce lundi devant la cour d’assises du Doubs. Lors de cette nouvelle matinée d’audience, trois personnes ont été entendues par la justice : une réceptionniste de l'hôtel/restaurant « la table de Gustave » à Ornans, qui a vu Zepeda, le serveur du restaurant, qui a servi Narumi et son meurtrier présumé le soir du 4 décembre et une employée de l’enseigne « Subway » à Dijon, qui a vendu un sandwich à Zepeda. Il en est ressorti que les trois témoins avaient très peu de souvenir des faits. Néanmoins, ils ont pu donner quelques détails.
Les témoins
La réceptionniste a remarqué que Zepeda parlait un petit peu français, car il lui répondait souvent dans cette langue, même si c'était seulement par des mots simples comme "bonjour" et "au revoir". Elle a été marquée par le fait que Zepeda dorme à l'hôtel car ce n'est pas le profil habituel des clients. Zepeda ne lui a posé aucune question concernant la région ou les lieux à visiter. Parmi ses déclarations qui ont marqué l’assistance, celle déclarant : "Vous savez, les touristes étrangers qui viennent d'aussi loin préparent leur voyage en avance". Cette phrase a été prononcée pour justifier le fait que Zepeda ne lui a pas posé de question, et cela corrobore surtout la théorie de la planification de tous les évènements par Zepeda.
L'employée du Subway, une jeune femme de 26 ans, a donné quelques détails. On apprend notamment que Nicolas Zepeda lui avait dit qu'il irait voir un cousin en Espagne après son passage en France. Il lui a aussi dit qu'il avait une amie japonaise dans la région, et qu'il prévoyait de dormir chez elle. Ce dernier élément est assez embêtant pour Zepeda, qui avait déclaré que c’était par pur hasard qu’il avait rencontré Narumi...
Enfin, le serveur a donné peu de détails. Il se « concentrait sur son service et ne passait pas son temps à regarder les deux protagonistes ». Il a cependant décrit le "couple" comme des amis, et non en couple amoureusement. « Il n'y avait aucune marque de tendresse, ou de caresses sur la main par exemple » entre Narumi et Zepeda.
Une première bande vidéo
Enfin, en toute fin de matinée, on a assisté à la sortie d'un CD de vidéosurveillance des scellés. Une première bande vidéo a été diffusée, celle de la nuit du 4 décembre où l'on voit Narumi et Zepeda entrer dans la résidence Rousseau. Suite à des problèmes techniques avec les autres bandes, l'audience a été suspendue et reprendra à 14h. Les autres vidéos devraient être diffusées dans l'après-midi !
Après deux années d'absence à cause de la crise sanitaire, l'Opération Brioches 2022 de l'Adapei du Doubs a débuté ce lundi, et se déroule jusqu’au 10 avril. L'initiative a pour but de récolter des fonds afin d'améliorer la vie des personnes en situation de handicap intellectuel dans le département du Doubs.
Des actions concrètes
Cette opération, en plus des autres dons isolés, est l'unique moyen pour l'association de récolter des fonds. Ainsi, grâce à la générosité des Doubistes, l'association propose différentes actions à destination de son public. Parmi les objectifs visés : l’amélioration de l'accompagnement dans le cadre des loisirs et briser l'isolement des personnes en situation de handicap intellectuel en développant des activités qui génère du lien social. L’Adapei se bat également pour que « la pleine citoyenneté soit reconnue pour les personnes déficientes intellectuelles ».
Un besoin de bénévoles
L'organisation est en constante recherche de bénévoles, que ce soit pour la récolte de fonds, faire du porte à porte ou encore aider à la logistique. Pour son opération caritative, au-delà des particuliers, la structure fait appel aux entreprises, aux établissements scolaires ou encore aux mairies. C'est notamment grâce au soutien de près de 500 maires que l'opération est un succès à travers tout le département et que le projet a pu soulever près de 314 000 euros de dons en 2019, avec l'aide de 3600 bénévoles.
L'interview de la rédaction
« Elle était inquiète de voir qu'il avait piraté son compte Facebook et pouvait voir tout ce qu'elle faisait dans la vie à Besançon ?" Me Galley
"Oui c'est ce que je pense" répond la témoin.
"Des amis à elle ont disparu de son compte Facebook et elle pensait que c'était à cause de Nicolas Zepeda. Et aussi je crois que leur rupture ne s'était pas bien passé" une ancienne camarade de classe de la victime.
"On pense que ce n'est pas toi qui réponds" écrivent les camarades de Narumi dans des échanges sms après sa disparition.
Et concernant la contrariété de Narumi par rapport à Nicolas Zepeda : "Elle était très embêtée du fait que Nicolas Zepeda comptait venir en France pour la revoir" précise une témoin.
Plus tard, dans l’après-midi, Nicolas Zepeda a été interrogé longuement sur les faits. Il a maintenu sa version en niant être l’auteur des messages envoyés par Narumi après sa disparition.

Ensuite, l’avocat général Etienne Manteaux est revenu sur les circonstances des retrouvailles entre Narumi Kurosaki et Nicolas Zepeda.
« Comment la rencontre se fait ? Narumi vient taper à votre carreau ? », s’étonne l’avocat général.
« Je suis dans mon véhicule, garé sur le parking du campus, et oui, Narumi vient toquer côté passager », assure Zepeda.
« C’est donc un hasard complet ? » poursuit l’avocat général. « Vous faites 10.000 kilomètres, vous traversez l’océan, pourquoi ne pas aller taper chambre 106 ? »
Zepeda s’explique : « Je n’étais pas sûr de matérialiser l’idée que j’avais en tête. J’avais honte envers moi-même d’admettre que j’avais cette idée d’aller voir Narumi ».
Sous l’insistance des questions qui lui sont posées concernant sa venue à Besançon, le Chilien avoue finalement, grâce à Me Laffont, son avocate, qu’il était bien motivé par « l’envie et l’espoir de rencontrer » Narumi, ce qu’il a eu tant de mal à assumer.
Après une pause de 30 minutes, c’est la jalousie et l'emprise de Nicolas Zepeda qui sont au cœur des débats. Ce dernier exigeait de la japonaise qu’elle supprime les garçons de son compte Facebook, et lui demandait aussi de respecter cinq conditions pour qu’elle devienne une fille meilleure.
« Est-ce que ce n’est pas de la jalousie, peut-être maladivement ? », lui demande Matthieu Husson, le président.
« Je trouve que c’est exagéré de dire ça », répond Nicolas Zepeda. « Elle me raconte des histoires, au lieu de me dire qu’elle est sortie avec des amis, car elle a peur que je puisse faire la même chose au Japon. La confiance était brisée » poursuit-il.
Mais Matthieu Husson soumet une hypothèse à l’accusé : « Elle mentait peut-être parce que vous n’acceptiez pas ce qu’elle faisait ? »
Nicolas Zepeda répond en contournant la question qui lui est posée, ce qui agace les parties civiles et l’avocat général, qui fulmine depuis son pupitre.
Le président ne comprend pas pourquoi Nicolas Zepeda a réclamé à Narumi, de supprimer de son compte Facebook trois profils de garçon récemment ajoutés.
« Et pourquoi effacer Arthur Del Piccolo ? », précise Matthieu Husson.
« A ce moment-là , je n’ai aucune idée de qui est Del Piccolo. » assure Zepeda.
« Alors pourquoi faut-il qu’elle le supprime ? Lui et pas une fille, par exemple ? »
Nicolas Zepeda refuse d’admettre une quelconque jalousie. « Je ne sais vraiment rien de Arthur del Piccolo à ce moment-là . »
La cour d’assises évoque ensuite la vidéo publiée par Zepeda sur Dailymotion le 6 septembre 2016, dix jours après l’arrivée de Narumi en France. Une déclaration froide à l’intention de l’étudiante japonaise, sonnant comme un ultimatum. Mais l’accusé explique que cette vidéo a une fonction de journal intime, pour lui-même. Matthieu Husson souhaite que l’accusé se mette à la place de Narumi, à la vision de cette vidéo. Zepeda répond par des détails techniques, sur l’envoi de cette vidéo, contournant une fois de plus la véritable question.
Avant de poursuivre. « Je pensais à protéger cette belle relation qu’on avait, si on continuait ainsi, cette relation allait se détériorer. C’était la première relation pour Narumi, je trouvais important qu’elle en garde un bon souvenir ».
Le président Husson l’interrompt. « Ce n’était pas à elle d’en juger ? Je ne suis pas sûr qu’elle en ait gardé un bon souvenir »
Me Schwerdorffer saisit l'occasion : « Je ne suis pas sûr qu’elle ait des souvenirs, monsieur le président ».
L'interview de la rédaction / Me Galley
C’est ensuite Me Galley, avocate de la mère et de la sœur de Narumi, qui se confronte à l’accusé.
« Pourquoi exige-t-il de Narumi de se comporter comme une meilleure fille, en lui listant les cinq conditions pour qu’elle puisse rester avec lui, et ce que signifie devenir une fille meilleure ? ».
« J’essaie de me souvenir du contexte », répond le Zepeda, en difficulté. « Je suis fatigué d’expliquer à chaque fois la situation, c’est Narumi qui demandait quoi faire pour continuer la relation » explique-t-il.
Me Schwerdorffer reprend ensuite le flambeau, continuant de questionner Nicolas Zepeda sur Arthur del Piccolo, afin de lui faire admettre qu’il était jaloux, voire obsédé par le petit ami français de la Japonaise. Ce que le Chilien ne veut pas admettre.
Après plusieurs réponses non satisfaisantes, Etienne Manteaux, l’avocat général, abandonne à son tour l'idée d'interroger plus longuement l'accusé. « Quand on pose une question à Monsieur Zepeda, à la fin de sa réponse, on a oublié sa question »

Nicolas Zepeda est apparu un peu plus nerveux et déstabilisé en fin de journée, éprouvé par les questions successives du juge, des parties civiles et de l’avocat général. Me Laffont, l’avocate de l’accusé a demandé une suspension jusqu’à demain matin. « Je propose qu’il se repose car il est fatigué. Nous ne sommes pas dans les conditions idéales pour répondre ». Requête acceptée, l’audience reprendra ce vendredi, à 8h.
L'interview de la rédaction / Me Randall Schwerdorffer
Depuis combien de temps êtes-vous engagée politiquement, et pourquoi avoir choisi Lutte Ouvrière ?
J’ai rencontré Lutte Ouvrière en 2018. Depuis que je suis jeune, je suis révoltée en voyant tous les travailleurs autour de moi, des ouvriers du bâtiments aux femmes de ménage, qui galèrent toute leur vie pour des salaires de misère et des conditions de travail épouvantables. Et quand j’ai rencontré Lutte Ouvrière qui militait dans les quartiers à Besançon, ça m’a paru logique de m’engager à leurs côtés, puisque je partageais ces idées.
Aujourd’hui, en quoi un jeune peut-il se retrouver dans la politique de Lutte Ouvrière ?
Nous dénonçons ce système capitaliste, qui détruit la société, l’environnement, les rapports entre les personnes. On se rend aussi compte de la façon dont sont traités les travailleurs qui viennent d’autres pays. Enfin il y a tellement de choses révoltantes qui nous concerne. On dénonce ce système qui produit et amplifie tout ce délitement, et les discours de tous les politiciens et les patrons qui cherchent à nous diviser. Lutte Ouvrière c’est ça : proposer un camp, le camp des travailleurs, ceux qui portent la société, se battre contre ce système, et le renverser.
Certains candidats se sont positionnés sur le droit de vote à 16 ans. Nathalie Arthaud est plutôt mitigée. Qu’en pensez-vous à titre personnel, et quel ressenti avez-vous auprès des autres jeunes de Lutte Ouvrière ?
Je pense que c’est possible à 16 ans. Je me base sur ce que je vois, et les personnes que je rencontre, qui ont de nombreux avis sur la société. C’est une occasion de s’exprimer. J’aimerais bien évoquer aussi toute cette population qui n’a pas le droit de vote : les migrants. Qu’on parle aussi du droit de vote à leur encontre, et qu’on ait aussi en tête que tout le monde puisse s’exprimer, que ce ne soit pas que les grandes élites. Les personnes, qui en réalité, ne font pas tourner cette société, mais qui ont le monopole de la parole. J’ai en tête Zemmour et Pécresse, qui ne vivent pas dans la société, mais qui ont toujours un mot à dire. Il va falloir se battre pour s’exprimer, qu’on ait 16 ans ou plus.
Est-ce que localement vous ressentez un fort engouement autour de Lutte Ouvrière, et quels pourraient-être les atouts, les arguments, qui inciteraient les jeunes à se mobiliser aux urnes en avril prochain ?
Nous, on ne réfléchit pas du tout comme ça. Qu’il y ait les élections ou non, nous sommes mobilisés, dans les quartiers, le centre-ville, les marchés, un peu partout. Mais pour nous, ce ne sont pas dans les urnes que les choses vont changer. Nathalie Arthaud est notre candidate, qui continue à dénoncer la société, en utilisant les élections comme moyen pour transmettre ce message au plus grand nombre, le porter, et de demander à tous les gens qui sont concernés de s’y rallier.