Sa prise de parole était très attendue. Gabriel Attal a décliné ce vendredi, en fin d’après-midi, en Haute-Garonne, les actions de son gouvernement pour répondre à la colère des agricultures. Simplification des normes, respect des lois Egalim, versement des aides accéléré, … font partie des mesures formulées.
Le Premier ministre a annoncé la fin de la hausse prévue de la fiscalité sur le gazole non routier, des sanctions lourdes contre les entreprises qui ne respectent pas Egalim, la simplification des curages des cours d’eau agricoles. Il a également indiqué que la France s’oppose « de manière très claire à la signature de l’accord commercial controversé entre l’union européenne et les pays latino-américains du Mercosur. L’augmentation des indemnisations pour les exploitations les plus en difficulté et une enveloppe de 50 millions d’euros pour la filière bio ont également été évoqués.
Plus de 150 tracteurs, venus des quatre coins du département, ont participé ce vendredi à la mobilisation agricole jurassienne. Le coup d’envoi de la mobilisation a été donnée à 9h30 ce matin. Une opération escargot a été menée sur l’autoroute A39. Les manifestants se sont ensuite donnés rendez-vous à la rocade de Montmorot, avant de rejoindre Lons-le-Saunier, où une délégation a été reçue par le Préfet.
Une forte mobilisation
Christophe Buchet, le président de la FDSEA du Jura, constate « une forte mobilisation ». Il voit dans le cortège « des agriculteurs qui n’avait pas l’habitude de se mobiliser ». Ce qui prouve l’inquiétude et la détermination de ces professionnels. « Il y a ce sentiment que c’est maintenant qu’il faut insister pour obtenir des résultats concrets par rapport aux demandes exprimées » argumente le responsable syndical. Christophe Buchet explique également que cette colère est légitime et qu’elle résulte « d’une inquiétude et d’une frustration » qui durent depuis très longtemps. Autant dire que les annonces de Gabriel Attal sont très attendues et seront très écoutées.
L'interview de la rédaction / Christophe Buchet
La mobilisation agricole se poursuit en Franche-Comté. Les agriculteurs jurassiens se lancent dans la bataille ce vendredi. Ils partiront des quatre coins du département pour rejoindre, à la mi-journée, la rocade de Montmorot. Une opération escargot est prévue sur l’A39. Collectivement, ils se rendront ensuite à Lons-le-Saunier, où une délégation sera reçue par le préfet, à 15h.
Ce vendredi après-midi, Gabriel Attal, le Premier ministre, lors d’un déplacement en Haute-Garonne, et son ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, dévoileront leurs pemières annonces « de simplification » pour tenter d’apaiser la colère du monde agricole. Les questions sur le gazole non routier et la rémunération des éleveurs sont au cœur des revendications. L’exécutif parviendra-t-il à rassurer le monde paysan ? Affaire à suivre.
Après la Haute-Saône et avant le Jura, une centaine d’agriculteurs du Doubs s’est mobilisée ce jeudi. Après des rassemblements qui se sont tenus à Baume-les-Dames et Besançon, les deux convois se sont rejoints à Marchaux, pour procéder au blocage de l’autoroute A36. Une mobilisation qui devait s’interrompre en début d’après-midi pour permettre aux manifestants de rejoindre leur exploitation ce soir.
Mélanie Gruet, la présidente des Jeunes Agriculteurs du Doubs est satisfaite de cette mobilisation, qui a rencontré un écho favorable auprès des usagers de l’autoroute. On est bien loin de l’agribashing qui s’était exprimé. « Les consommateurs se rendent compte qu’il y a un vrai problème pour notre agriculture » explique Mme Gruet. Et de poursuivre : « tout le monde se sent concerné par cette situation qui impacte l’agriculture d’aujourd’hui et de demain ».
Le nouveau préfet du Doubs très attendu
Une nouvelle journée de mobilisation est prévue ce lundi 29 janvier. Date à laquelle, Rémi Bastille, le nouveau préfet du Doubs, prendra ses fonctions. Dans ce cadre-là, un barrage filtrant sera organisé au rond-point d’Etalans. « On espère qu’il viendra à notre rencontre pour entendre notre voix et nos problématiques et qu’il viendra écouter les acteurs de terrain de son territoire » conclut la responsable des jeunes agriculteurs du Doubs.
L'interview de la rédaction : Mélanie Gruet, présidente des Jeunes Agriculteurs du Doubs
La colère des agriculteurs s’empare également de la Franche-Comté. Dans le département du Doubs, les premières actions débutent ce jeudi. Des perturbations sont à prévoir à partir de 10h sur l’A36. Une opération escargot est annoncée dans les deux sens de circulation entre Baume-les-Dames et Vaux-les-Prés. Les convois se rassembleront à hauteur de Vaux-les-Prés et Hautechaux-Baume, avant leur départ en direction de l’échangeur de Besançon Est et de l’aire de Marchaux.
La colère des agriculteurs s’empare également de la Franche-Comté. Après la Haute-Saône, le département du Jura monte au créneau. Un rassemblement est prévu ce vendredi. Les professionnels de la terre partiront des quatre coins du département pour rejoindre, à la mi-journée, la rocade de Montmorot. Ils viendront de Dole, Arlay, Poligny, Champagnole, Salins-les-Bains, …. . Une opération escargot est prévue sur l’A39. Collectivement, ils se rendront à Lons-le-Saunier, où une délégation sera reçue par le préfet, à 15h. Un document, composé de 140 propositions, lui sera remis.
Christophe Buchet, le président de la FDSEA du Jura, explique que trois chapitres sont particulièrement développés. Les revendications porteront sur la dignité de la profession et de la capacité à renouveler les générations. La rémunération est également au cœur de ces thématiques et problématiques. Enfin, la condition d’exercice du métier fait partie des sujets que les agriculteurs veulent aborder. Des propositions seront ainsi formulées afin que des mesures soient prises pour mieux accompagner le métier.
L'interview de la rédaction / Christophe Buchet, président de la FDSEA du Jura
La colère du monde agricole est bien réelle. Elle se propage sur le territoire national. Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs, fait savoir que des blocages sont prévus dans le département. Les Jeunes Agriculteurs seront associés à cette mobilisation. La colère gronde depuis plusieurs mois dans le pays. En novembre dernier, symboliquement, les panneaux des entrées de village avaient été retournés. Cette fois-ci, c’est une autre opération qui s’organise.
« Notre dernière action n’a pas été entendue ou prise au sérieux par les pouvoirs publics » regrette M. Dornier. Pourtant, à travers le slogan « on marche sur la tête », elle pointait déjà les inquiétudes et la colère d’une profession qui ne parvient plus à vivre du fruit de son travail. « 1/3 des agriculteurs de notre département, en polyculture élevage, sont confrontés à des baisses de prix de l’ordre de 40 à 45 euros la tonne » explique le responsable agricole. Et de poursuivre : « Ce n’est plus possible. Il faut désormais avoir une loi d’orientation agricole digne de ce nom ».
Des perspectives pour les nouvelles générations
Florent Dornier demande la mise en place urgente d’une autre politique. Dans un contexte où le renouvellement des générations est au cœur des préoccupations. « Un agriculteur sur deux doit partir en retraite dans les dix prochaines années. S’il n’y a pas de perspective d’avenir, comment voulez-vous installer demain sur nos territoires ? » s’interroge-t-il. L’agriculteur pointe « les injonctions contradictoires » des autorités. « On signe des accords avec l’Amérique du Sud pour faire venir des contingents de viande sur nos territoires. Alors que nous sommes en train de perdre des fermes tous les jours en France » précise-t-il. Florent Dornier appelle chacun à ses responsabilités, qu’il s’agisse de l’Union Européenne, de l’état français ou encore des industriels.
L'interview de la rédaction : Florent Dornier
En Bourgogne-Franche-Comté, le groupe du Rassemblement de la Droite et du Centre et des Ecologistes Indépendants au Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté exprime « son plein et sincère soutien au monde agricole ». Il est fait référence au drame survenu au niveau d’un barrage en Ariège et au métier et ses difficultés, évoquant « la concurrence déloyale des pays européens », tout en dénonçant la politique du monde industriel et de l’Europe, via la nouvelle Politique Agricole Commune.
Un projet de loi destiné à faciliter la reprise d’exploitations agricoles doit être présenté le 24 janvier prochain au Conseil des ministres. L’annonce a été faite lundi par le ministère de l’Agriculture. Une décision qui s’inscrit sur fond de crise démographique, où la population des près de 500.000 chefs d’exploitation vieillit. Selon le dernier recensement agricole, la moyenne d’âge des exploitants agricoles s’établit à 51,4 ans.