Il n’y a pas de doute. La baisse de l’activité horlogère en Suisse a des conséquences sur le taux de chômage sur le territoire du Haut-Doubs. En fin de 3è trimestre 2024, il apparaît que le nombre de demandeurs d’emploi atteint 5,1%. Ce qui reste très en deçà d’autres secteurs de la région et de l’Hexagone. En un an, le taux de chômage augmente de 0,5%. Il est de 6,2% sur cette même période de référence à Besançon. Soit une progression de 0,2% sur un an.
Ce mardi, à Besançon, les services, qui composent le comité départemental d’examen des difficultés de financement des entreprises, le CODEFI, s’est réuni en préfecture. Cette instance interministérielle, rassemblant la DDFIP, la DDETSPP, La Banque de France et l’Urssaf, qui échange environ deux fois par an, examine la situation des entreprises de moins de 400 salariés, tous secteurs confondus, rencontrant des difficultés, afin de leur apporter conseil et accompagnement.
Globalement, les directeurs de ces structures reconnaissent que ces entreprises éprouvent des difficultés. Et ce, même s’il convient de relativiser cette situation, qui apparaît différemment en fonction des secteurs d’activité et des territoires. La diversité, qui compose le département, lui apporte également une résilience nécessaire. Il en ressort que l’industrie, et notamment l’automobile, mais également le BTP, la construction et même l’horlogerie de luxe, engendrée par une dynamique moindre de l’autre côté de la frontière, connaissent une période compliquée.
L'interview de la rédaction : Rémi Bastille, préfet du Doubs
Différents critères d’appréciation
Une baisse de l’emploi salarié (-0,3%), de l’intérim ( -5,8%), des déclarations préalables à l’embauche (-16% dans le BTP), le rétrécissement des carnets de commande dans l’industrie, la dégradation des trésoreries et la tension sur les chiffres d’affaires déclarés (- 0,43% par rapport à 2023), … sont autant d’indicateurs surveillés de près. Un contexte économique, jugé « incertain », qui interroge sur la capacité des entreprises à investir. D’autant plus que, d’un point de vue juridique, les dossiers traités par les tribunaux de commerce de Besançon et Belfort croissent, avec un nombre de liquidations judiciaires plus important sur le territoire montbéliardais.
L'interview de la rédaction : Rémi Bastille, préfet du Doubs
L’Etat au chevet des entreprises
Les différents services de l’état restent mobilisés aux côtés des chefs d’entreprise. Des aides et des soutiens financiers et des facilités de paiement, concernant leurs obligations et leurs charges, leur sont proposés. Via le dispositif « France 2030 », près de 90 projets ont été soutenus, en apportant près de 100 millions d’euros pour faciliter le développement et la réussite de leurs initiatives. Parmi les trois grands projets du territoire, celui du groupe FM Industries-Sycrilor à Charquemont, et ses 200 emplois estimés, mobilise les services de l’état.
La cinquième édition du salon de l’emploi et de la formation se prépare sur le territoire de la Communauté de Communes du Grand Pontarlier. L’évènement se tiendra le 27 mars, de 9h à 18h, à l’Espace Pourny. Ainsi, les entreprises, structures d’insertion et centres de formation qui souhaitent exposer sont invitées à se faire connaître. Pour ce faire, n’hésitez pas à contacter l’organisateur, via l’adresse mail suivante : salonccgp2025@grandpontarlier.fr
Une bonne nouvelle pour Alstom, qui vient de faire l’objet d’une nouvelle commande de 35 rames par la SNCF pour île de France Mobilités. Le montant de ce contrat s’élève à 520 millions d’euros. Le site d’Ornans sera concerné. Le site du Doubs sera chargé de produire les moteurs. Il fait partie de la liste des usines françaises mobilisées
Selon une nouvelle étude de l’Insee Bourgogne Franche-Comté, la population active en Bourgogne-Franche-Comté pourrait passer de 1,27 million en 2021 à 1,12 en 2050. Il s’agirait d’une des plus fortes baisses régionales. Celle-ci s’expliquerait principalement par le vieillissement de la population, avec davantage de départs à la retraite que d’arrivées de jeunes actifs. Seules les zones d’emploi de Dijon, Besançon et Pontarlier seraient préservées d’un fort recul de leur population active.
La journée intersyndicale des retraités se tiendra ce mardi 3 décembre. A Besançon, le rendez-vous est fixé, à 10h, sur la place du huit septembre. Les neuf organisations syndicales de retraités demandent « une autre politique budgétaire, le renforcement des services publics dont ceux du soin et de la santé, le renforcement de la sécurité sociale et l’indexation totale et entière de toutes les retraites sur l’inflation dès le 1er janvier 2025 ».
L’Insee vient de rendre publique une nouvelle étude sur le travail frontalier en Bourgogne Franche-Comté. Il en ressort que, selon l’Office fédéral de la statistique suisse, « près de 48 000 actifs résidant sur ce territoire traversent la frontière pour rejoindre leur lieu de travail en Suisse en 2024. Leur nombre a fortement augmenté depuis une dizaine d’années, stimulé par des emplois mieux rémunérés. En 2021, ils représentent 3 % de la population active de la région.
Près de la moitié travaille dans l’industrie, principalement comme ouvriers. Leur temps moyen de trajet domicile-travail est plus élevé que celui des frontaliers des autres régions, En 2021, les frontaliers de la région parcourent en moyenne 22 km pour se rendre sur leur lieu de travail.
L’accessibilité aux emplois suisses
La croissance du nombre de frontaliers augmente la saturation aux points de passage, peu nombreux, en raison de l’aspect montagneux. Le flux de frontaliers passant par la commune frontalière de Villers-le-Lac, dans la zone d’emploi de Pontarlier, atteindrait quotidiennement 8 300 individus en 2021, contre 6 100 en 2010. Plus au sud, il serait de 7 600 au col de Jougne, contre 4 500 auparavant. Près de la moitié des frontaliers de la zone d’emploi de Pontarlier travaille dans le canton de Neuchâtel (12 000 individus) et plus du tiers dans celui de Vaud (8 700). D’autres, de plus en plus nombreux, occupent des emplois dans des pôles helvètes plus éloignés. Ainsi, la distance domicile-travail moyenne des frontaliers résidant dans la zone de Pontarlier augmente, +8 % entre 2010 et 2021.
L’association de défense contre les abus bancaires (ADEFAB) se mobilise à Besançon. Le collectif se définit comme une association de consommateurs « dévouée à informer sur les droits bancaires des consommateurs en France ». Elle entend « les aider à faire des choix éclairés et à faire valoir leurs droits bancaires en tant que consommateur ». Installés devant l’agence du Crédit Agricole, rue Cusenier, au centre-ville de Besançon, ils alertent la population sur cette problématique. Certains d’entre eux sont d’ailleurs en litige avec cet établissement. La justice statuera sur le fond de cette affaire au printemps prochain.
Selon Jean-Philippe Garnier, le président de l’association, les abus bancaires prennent différentes formes. Chacun est appelé à faire preuve d’une grande vigilance lorsqu’il contracte un prêt, sollicite un découvert ou répond à une offre commerciale. Selon des données de l’association UFC Que Choisir, en 2022, la fédération avait déposé plainte contre 12 établissements pour pratiques commerciales trompeuses. « Avant de faire un prêt pour sa maison, par exemple, il convient de bien se renseigner sur comment sa banque calcule le « TEG », autrement dit le coût « tout compris » de son crédit » explique M. Garnier. Les engagements sont réciproques et les banques doivent, elles aussi, respecter les cadres définis par la loi. « Des sites, comme servicepublique.fr, donnent des informations précieuses qui protègent le consommateur ». Si cette association ne peut donner des conseils juridiques, elle appelle les clients « à faire preuve de bon sens avant de s’engager ». La mise en concurrence peut s’avérer être une démarche pertinente. Les litiges peuvent se transformer en un véritable combat judiciaire, qui devient très vite chronophage et à l’issue incertaine.
L'interview de la rédaction : Jean-Philippe Garnier
Surveiller vos comptes
Les frais bancaires sont également à vérifier régulièrement. En parallèle, chacun est invité à porter un regard sur les transactions qui sont réalisés sur ses comptes. Les établissements ne sont pas toujours à l’origine de démarches suspectes. Loin de là. Le nombre de fraudes à la carte bancaire est en augmentation sur le territoire national. Selon l’UFC Que Choisir, « la fraude bancaire a atteint un montant de plus de 1,2 milliard d’euros, en 2022, et touche un nombre croissant de victimes. Pas moins de 1,3 million de ménages ont ainsi été escroqués en 2020, soit une hausse de 161 % depuis 2010 ». Des situations personnelles effroyables, qui peuvent venir anéantir toute une vie de travail, et pour lesquelles il est difficile de faire reconnaître « un droit au remboursement « auprès de sa banque.
Les militants de l’association de défense contre les abus bancaires poursuivent leur action militante. Ils sont présents, tous les mercredis après-midi, rue Cusenier, au centre-ville de Besançon.
Ce jeudi soir, lors du conseil municipal, les élus bisontins se positionneront sur une motion pour dénoncer le projet de loi de finances du gouvernement, qui prévoit un plan d’économies de 60 milliards d’euros. Cette cure d’austérité risque de se traduire par une baisse de 5,6 millions d’euros, en 2025, des dotations de l’état pour la seule ville de Besançon. Mécaniquement, d’autres difficultés apparaîtront, puisque d’autres partenaires de la collectivité seront impactées également.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
« Une provocation »
La majorité bisontine dénonce « un manque de considération » et une décision injuste qui touche l’échelon local, pourtant bon élève, en matière de gestion, contraint de supporter « les dérives budgétaires » d’un état dépensier. « Il est déconcertant de faire porter la dette à ceux qui en sont le moins responsable » s’insurge Anne Vignot, la maire écologiste bisontine. Les élus craignent que cet effort financier s’inscrive dans la durée, avec tout ce que cela représente en termes d’aide, d’accompagnement et de soutien à l’économie locale. La pilule est d’autant plus difficile à digérer que les besoins sont de plus en plus importants et que l’état sait se décharger sur les élus locaux pour assurer des missions dont il ne délivre plus les compassassions nécessaires.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Des choix gouvernementaux contestés
Anthony Poulin, l’élu en charge des finances à la Ville de Besançon, dénonce les choix d’Emmanuel Macron, qui ont des répercussions sur les finances publiques. « La suppression de la taxe d’habitation a impacté le budget de l’Etat. Les 10 milliards d’euros ont bénéficié au 20% des plus riches du pays » pointe M. Poulin. Anne Vignot rappelle que la dette des collectivités représente 8,9% du PIB en 2024, contre 90% pour celle de l’état.
L'interview de la rédaction : Anthony Poulin
Des répercussions indéniables
Si ce scénario se confirme, la Ville de Besançon ne cache pas que « des choix devront être effectués ». De nombreux domaines pourraient être concernés, dont les grands rendez-vous festifs que la collectivité organise sur le territoire. Aucune décision n’a été prise. « Tout est sur la table » déclare la Maire. Les Bisontines et les Bisontins seront associés aux décisions qui les concerneront. A ce sujet, demain, sur la façade de l’Hôtel de Ville sera déployée une banderole pour sensibiliser le grand public sur la situation, les choix gouvernementaux et leur impact sur leur quotidien.
L'interview de la rédaction : Anthony Poulin
Selon des sources concordantes, ce mardi, une dizaine de salariés de l’enseigne « Jabil », implantée au Locle, en Suisse voisine, se sont vu remettre une lettre de licenciement. Anciennement sous la bannière Johnson & Johnson, cette firme, spécialisée dans le médical, compte 500 salariés. En cette période, une partie de l’effectif est encore en vacances. Il sera au complet à compter de la semaine prochaine.
En 2018, lors de la transaction, Johnson & Johnson s’était pourtant voulu rassurant, indiquant, selon nos confrères d’Arcinfo, que « les employés n’avaient à craindre ni licenciements, ni délocalisation ». Les premières rumeurs de difficultés sont apparues dès 2021. Pourtant la solidité du groupe, avec 180.000 employés, répartis sur 100 sites dans 29 pays, avait convaincu les autorités helvètes à l’époque.