Ce samedi 15 novembre, Ludovic Fagaut a inauguré la permanence de campagne de son équipe Ensemble Besançon Avance, au 107 Grande Rue, au centre-ville bisontin. Ce lieu, ouvert à tous, se veut « espace d’écoute et de mobilisation citoyenne ». Les premiers résultats du questionnaire estival ont été dévoilés : sécurité, animations au centre-ville et réouverture du pont de la République figurent parmi les priorités des 3 000 répondants. La permanence est ouverte tous les jours, y compris les dimanches de décembre.
Infos pratiques :
Du lundi au vendredi : 10h – 12h / 14h – 19h
Le samedi : 10h – 19h
Et chaque dimanche de décembre
Sans aucune surprise, dans un communiqué de presse, Le MoDem du Doubs et sa présidente Anne Falga annoncent leur soutien à Laurent Croizier et Ludovic Fagaut, porteurs d’un projet de rassemblement pour Besançon. « Après six années marquées par une gestion jugée clivante et polémique », le mouvement appelle « à tourner la page et à remettre les préoccupations concrètes des Bisontines et Bisontins au cœur de l’action municipale : sécurité, mobilité, propreté et qualité de vie ».
Devant des militants et des élus de gauche, réunis à la Maison du Peuple, dans le quartier Battant, au centre-ville de Besançon, la maire sortante Anne Vignot a donné ce mardi le coup d’envoi de sa campagne pour les élections municipales de 2026. À la tête d’une liste d’union de la gauche et des écologistes, l’édile sortante entend rassembler au-delà des clivages pour poursuivre une action municipale qu’elle veut « juste, vivante et humaine ». Comme le souligne le nom de la liste qu’elle proposera aux Bisontines et Bisontins.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Une union revendiquée face à une droite « revancharde »
« Nous lançons une campagne de fierté et d’unité, fidèle à l’histoire de Besançon et à ses valeurs de solidarité », a déclaré la maire sortante, entourée des représentants de plusieurs formations de gauche. La devise de la campagne — « Besançon vivante, juste et humaine » — se veut un marqueur d’identité locale autant qu’un mot d’ordre politique. L’union, présentée comme plus large qu’en 2021, rassemble notamment le Parti Communiste Français, Génération.s, L’Après d’Alexis Corbière et Clémentine Autain, Debout de François Ruffin, À Gauche Citoyens et L’Engagement, fondé par Arnaud Montebourg qui, depuis, a pris ses distances avec la vie politique. Si le Parti socialiste et La France insoumise ne figurent pas pour l’heure dans cette coalition, la porte « reste ouverte » jusqu’au dépôt officiel des listes, prévu le 15 février.
Pour l’élu communiste Hasni Alem, cette union est « une responsabilité collective », face à la montée d’une droite qualifiée de « revancharde » et à une extrême droite en progression. « Notre devoir est de maintenir Besançon à gauche, pour changer la vie des classes populaires et préparer la ville aux défis climatiques », a-t-il insisté.

Un bilan revendiqué, malgré les crises
L’équipe sortante et ses soutiens défendent un bilan de mandat positif, malgré « les crises successives » — sanitaire, énergétique ou sociale. Selon les intervenants, Besançon est restée « attractive, a su préserver son tissu économique et renforcer les services publics ».
La campagne s’articule autour de trois axes :
Anne Vignot entend prolonger « une gouvernance collective et apaisée », symbole selon elle d’une « gauche de gestion et d’écoute ».
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Un paysage politique fragmenté
Malgré la volonté d’unité, la gauche bisontine reste morcelée : cinq listes de sensibilité proche seraient déjà déclarées. Certains y voient une « primaire déguisée » au premier tour ; une idée qu’Anne Vignot réfute fermement. « Notre liste a la légitimité de son bilan et la crédibilité de son projet », a-t-elle martelé. La question de la participation reste l’un des enjeux majeurs. Avec une abstention record de 61 % en 2020, la gauche veut s’adresser aux citoyens éloignés des appareils politiques : militants associatifs, jeunes, habitants des quartiers populaires.
« Besançon mérite une majorité de projet, pas une addition de sigles », a résumé Gabriel Viennet, militant au collectif l’Après, appelant à une campagne « de terrain et de conviction ».
Prochaines étapes
Le collectif Vignot se donne jusqu’à la mi-février pour finaliser sa liste et poursuivre les discussions avec d’autres formations. En cas de dispersion au premier tour, les responsables n’excluent pas des fusions au second tour, dans l’esprit du « rassemblement le plus large possible ». La bataille de Besançon entre dans une nouvelle dynamique, avec l’entrée officiellement en lice de la maire écologiste sortante, bien déterminée à retrouver son siège en mars prochain.
Face à la montée des droites radicales en Europe et à Besançon, l’Alliance Pour une République Écologique et Sociale (l’APRES) lance un appel à la responsabilité des forces de gauche pour les municipales de 2026. L’APRES affirme la légitimité de la maire sortante, l’écologiste Anne Vignot, « pour conduire une liste unitaire », et invite « le Parti Socialiste, ses partenaires, ainsi que la France Insoumise à rejoindre une équipe municipale élargie ». Pour l’APRES, « l’union n’est pas une fin en soi, mais le préalable à une construction collective qui rendra les Bisontins fiers de leur ville ».
Alors que la campagne pour les élections municipales entre dans une phase décisive, la gauche bisontine se présente divisée au premier tour. Invitée à s’exprimer sur cette situation, Séverine Véziès, figure de la France Insoumise à Besançon, a livré une analyse sans détour sur les raisons de cette désunion et les perspectives d’union au second tour.
Une main tendue restée sans réponse
Interrogée sur l’absence d’alliance avec Anne Vignot dès le premier tour, Séverine Véziès se dit « désolée » que les conditions de l’union n’aient pas pu être réunies. « Nous avons tendu la main depuis un an », rappelle-t-elle, regrettant que la tête de liste écologiste n’ait pas su créer les équilibres nécessaires pour une coalition représentative. Pour elle, il ne s’agit pas d’une querelle de postes, mais d’un désaccord sur la répartition du pouvoir politique au sein de la liste : « Quand on est élu, ce n’est pas pour avoir une place au chaud, c’est pour être utile. »
L'interview de la rédaction : Séverine Vézies
L’union, oui, mais autour d’un projet
Séverine Véziès insiste sur la nécessité d’une union « dans la clarté » et non d’un rassemblement de façade. « Dans le milieu populaire, l’union pour l’union ne mobilise pas. Ce qui mobilise, c’est un projet clair. » Elle affirme que la France Insoumise n’a pas eu la garantie de pouvoir défendre ses propositions dans la configuration actuelle. Toutefois, elle se veut rassurante : « Si cette union ne s’est pas faite au premier tour, elle se fera au second. »
L'interview de la rédaction : Séverine Vézies
Une stratégie assumée face à la droite
Face à la menace d’une victoire de la droite menée par le trio Fagaut-Croizier-Allenbach, Séverine Véziès appelle à « garder raison » et à faire confiance aux électeurs pour trancher. Elle rappelle les règles du scrutin : 10 % des voix exprimées pour se maintenir au second tour, 5 % pour fusionner.
L'interview de la rédaction : Séverine Vézies
Des lignes politiques irréconciliables ?
La candidate insoumise se montre critique et indifférente à la fois vis-à-vis des soutiens d’Anne Vignot, notamment Marc Paulin, ancien insoumis passé au mouvement « Debout » de François Ruffin, ou encore les proches d’Arnaud Montebourg. Pour elle, ces ralliements traduisent une ligne politique différente, voire incompatible : « C’est une clarification. Ce sera aux électeurs de trancher. »
L'interview de la rédaction : Séverine Vézies
L'interview de la rédaction : Séverine Vézies
Un reflet des tensions nationales
Enfin, Séverine Véziès voit dans la situation bisontine un écho des divisions de la gauche au niveau national. Elle déplore, notamment, le vote du Parti socialiste en faveur de la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, qu’elle qualifie de « 12 milliards de saignées pour les malades », et l’abstention de certains députés communistes et écologistes. « Une partie de la gauche a du mal à savoir où elle habite », conclut-elle.
Le centriste Éric Delabrousse a pris la parole ce week-end sur ses réseaux sociaux, via une vidéo, en plein cœur du centre-ville, publiée sur Facebook. Médecin à l’hôpital Jean Minjoz, il y affirme s’être préparé depuis trois ans et s’entourer d’une équipe « experte, engagée et investie » pour porter un projet « ambitieux » pour la ville.
Il promet une campagne de terrain, avec rencontres dans les quartiers, sur les marchés et lors de réunions thématiques. Son mot d’ordre : construire un programme à l’écoute des habitants, pour que « le projet vous ressemble et devienne votre voix ».
Par le communiqué de Marc Paulin, le collectif départemental Doubs Debout!, rattaché au mouvement politique Debout! présidé par François Ruffin, apporte son soutien à la maire sortante de Besançon, Anne Vignot, ainsi qu’à son équipe et son projet. Il salue « six années de transformation de la ville autour des valeurs de solidarité, d’écologie, de justice sociale, de laïcité et de paix ».
Dans un contexte politique tendu, le collectif rappelle « l’importance de l’unité des forces progressistes, en écho à l’initiative du Nouveau Front Populaire lancée par Ruffin en juin 2024 ». Il appelle « les forces de gauche bisontines à se rassembler pour poursuivre le projet municipal engagé ». « Ensemble et déterminé·es, tout est possible », conclut le communiqué.
Laurent Cagne, proviseur de lycée à Besançon et représentant local du mouvement L’Engagement fondé par Arnaud Montebourg, tient à faire part de son soutien à Anne Vignot dans le cadre des élections municipales à Besançon. Il affirme :
« Le mouvement que j'ai l'honneur de représenter à Besançon est fier d'annoncer sa participation dans le débat public aux côtés d'Anne Vignot. Maire sortante, sa légitimité est incontestable. Elle conduit une liste de rassemblement large à gauche et écologiste, porteuse d’un projet humaniste, social et économique. »
L’Engagement, membre fondateur de la Fédération de la Gauche Républicaine, milite pour la réindustrialisation des territoires, la transition énergétique, la défense de la laïcité et la réhabilitation des services publics. Laurent Cagne conclut : « Ce qui nous rassemble est plus fort que ce qui nous divise. »
À Besançon, les communistes ont tranché : ils se rallient à Anne Vignot, la maire sortante écologiste, dès le premier tour des municipales. Un choix assumé, fondé sur un programme commun, en cours d’élaboration, et la volonté de maintenir la ville à gauche. Les militants communistes de Besançon ont voté à 97 % pour une alliance avec l’édile et la liste écologiste qu’elle conduit. Un ralliement clair, selon Hasni Alem, chef de file du Parti communiste français (PCF) pour les élections municipales bisontines. « On a choisi de faire alliance avec Anne Vignot et les écologistes dès le premier tour, sur la base d’un programme travaillé en commun » narre-t-il.
L'interview de la rédaction : Hasni Alem
Quatre priorités programmatiques
Avant de conclure l’accord, le PCF bisontin a défini quatre axes majeurs :
« On a travaillé sur le fond avant toute chose », insiste l’élu communiste. « L’objectif, c’est un programme cohérent et socialement juste. »
L'interview de la rédaction : Hasni Alem
Un choix militant et stratégique
Pour le responsable communiste, ce ralliement répond à une double logique : militante et stratégique. « Ce sont les militants qui ont décidé, bien sûr. Mais pour des raisons rationnelles : d’abord parce que le bilan de la majorité sortante est globalement positif, et ensuite parce qu’il faut garantir la victoire de la gauche ». Le PCF souligne aussi la nécessité de faire barrage à une droite “revancharde”, déterminée à mettre fin à 80 ans de gouvernance de gauche à Besançon. « Ils veulent tourner la page, mais nous voulons éviter cela à tout prix », tranche M. Alem.
Des négociations encore ouvertes
Les discussions avec le Parti socialiste se poursuivent, dans l’espoir d’un rassemblement élargi dès le 1er tour. Après une première rencontre en début de semaine, une nouvelle réunion est prévue le 14 novembre pour harmoniser les propositions programmatiques. « On avance sur les points de convergence. Tous reconnaissent que le bilan de la majorité est positif ». "La France Insoumise, en revanche, a décidé de partir seule dès le premier tour, suivant les consignes nationales". Des rapprochements pourraient être envisagés au second tour.
Le risque de la division
Si trois listes de gauche se maintiennent, le responsable communiste craint un affaiblissement du camp progressiste : « Besançon reste une ville de gauche. Mais si on part divisés, on crée une situation où la droite pourrait arriver largement en tête au premier tour. La meilleure manière de créer une dynamique, c’est le rassemblement. »
« L’optimisme de la volonté »
Interrogé sur ses espoirs de voir la gauche unie, M. Alem se dit confiant : « Y croire, oui, toujours. On a l’optimisme de la volonté, le pessimisme de la raison. On fera tout pour que ça réussisse. Ceux qui bloqueront pour des raisons d’égo porteront la responsabilité de la division ». Chef de file du Parti communiste français à Besançon, Hasni Alem entend désormais concentrer ses efforts sur la construction d’un programme commun de gauche capable de conserver la mairie.
L'interview de la rédaction : Hasni Alem
Dans le cadre des élections municipales de mars prochain à Pontarlier, La Gauche Pontissalienne poursuit sa démarche participative avec de nouvelles tables rondes, qui se tiendront les dimanches 9 et 23 novembre, de 16h à 18h à l’Esperluète (5 rue Vannolles). Ces rencontres ouvertes à toutes et tous visent à construire, avec les habitants, le projet politique qui sera proposé aux électeurs. L’objectif : « recueillir idées, besoins et propositions pour bâtir un programme ancré dans les réalités locales et porté par une dynamique collective ». Chacun est libre de venir et de contribuer à son rythme.