Anne Vignot. Aurélien Laroppe
Grand Besançon Métropole s’apprête à présenter un document clé pour l’avenir du territoire : le Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi). Élaboré depuis 2020, il fixe les grandes règles d’aménagement des 68 communes de l’agglomération pour les quinze prochaines années.
Un travail collectif engagé dès 2020
Lancé au début du mandat communautaire, le chantier du PLUi a mobilisé largement les élus du territoire. « C’est un travail qui a été effectué avec l’ensemble des maires et des élus de l’agglomération », souligne Aurélien Laroppe, l’élu bisontin, qui a mené ce travail avec les agents de la collectivité locale. Plus de 1 000 élus ont ainsi été associés, principalement les maires et adjoints à l’urbanisme, avec parfois une implication élargie aux conseils municipaux. Cette méthode de travail visait à prendre en compte les réalités très diverses des communes, des plus urbaines aux plus rurales, et à construire un document partagé.
L'interview de la rédaction : Aurélien Laroppe
Un document transversal aux enjeux multiples
Le PLUi ne se limite pas à la question du logement. Il aborde également le développement économique, les déplacements et les mobilités, ainsi que la protection de l’environnement et de la biodiversité. « C’est un sujet important parce qu’il prévoit l’urbanisme sur les quinze prochaines années », rappelle l’élu. L’enjeu est de concilier ces différentes dimensions dans un cadre commun, tout en intégrant les besoins spécifiques de chaque commune.
La loi Climat et Résilience, un tournant décisif
En 2021, l’adoption de la loi Climat et Résilience est venue bouleverser le travail engagé. Elle impose l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) à l’horizon 2050, avec une étape intermédiaire : diviser par deux la consommation d’espaces naturels et agricoles. « Cela a demandé à l’ensemble des communes de revoir drastiquement leurs PLU existants », explique-t-on. Les zones à urbaniser ont été réduites, passant de 90% d’extension urbaine à 40%, au profit des espaces agricoles et naturels, obligeant les élus à revoir leurs stratégies de développement.
Priorité au renouvellement urbain
Pour répondre à ces nouvelles contraintes, le PLUi mise fortement sur le renouvellement urbain. Reconversion de friches, densification des centres-bourgs, optimisation de la trame urbaine existante : les solutions varient selon les communes. Certaines disposent de grandes friches permettant de porter l’essentiel de leurs projets sans extension, tandis que d’autres, plus petites, réalisent l’ensemble de leur production de logements à l’intérieur du tissu existant.
L'interview de la rédaction : Aurélien Laroppe
Réduire l’étalement urbain, même s’il reste maîtrisé
Même si le territoire de Grand Besançon n’est pas considéré comme l’un des plus touchés par l’étalement urbain, les élus estiment nécessaire d’agir. « Ce n’est pas parce qu’on l’a été moyennement que l’on se donnerait aujourd’hui l’autorisation de ne pas y travailler », est-il rappelé. Le PLUi s’inscrit ainsi dans une logique de responsabilité collective, visant à freiner l’artificialisation des sols tout en maintenant un développement équilibré.
Un cadre stratégique pour les années à venir
Avec ce PLUi, Grand Besançon Métropole se dote d’un outil stratégique central pour accompagner les transformations du territoire. Plus qu’un document technique, il incarne une vision politique de l’aménagement : plus sobre en foncier, plus cohérente à l’échelle intercommunale et tournée vers les défis climatiques et sociaux à venir.