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À l’occasion des semaines de mobilisation contre les violences faites aux femmes, plusieurs associations bisontines rappellent que la prostitution demeure l’un des angles morts des politiques publiques. Au sein du Mouvement du Nid, Alain Darmigny, bénévole et co-délégué de l'antenne locale,  observe une situation locale en profonde mutation, marquée par l’explosion du numérique et une application très limitée de la loi.

Des violences intégrées aux violences faites aux femmes

Pour le Mouvement du Nid, les violences subies par les personnes en situation de prostitution doivent être considérées comme faisant pleinement partie des violences faites aux femmes. L’association rappelle que les risques d’agressions, de pressions et d’emprise restent structurels et massifs. Cette réalité motive la participation du Mouvement du Nid aux actions organisées autour du 25 novembre.

L'interview de la rédaction : Alain Darmigny, bénévole et co-délégué de l'antenne locale

 

Accompagnement et prévention sur le terrain

L’association assure au quotidien l’accompagnement de personnes prostituées cherchant de l’aide ou un appui pour sortir de la prostitution. Elle mène également des actions de prévention et de formation auprès des professionnels, afin d’améliorer la connaissance du phénomène et la prise en charge sociale ou médicale.
Cet accompagnement englobe écoute, orientation, accès aux droits, ainsi qu’un travail de repérage lors de maraudes physiques ou numériques.

Une loi peu appliquée malgré l’interdiction d’achat d’actes sexuels

Depuis l’entrée en vigueur de la loi de 2016, l’achat d’actes sexuels est interdit et passible d’une amende. Pourtant, selon le Mouvement du Nid, aucun client n’a été verbalisé dans le Doubs depuis 2007.
L’association dénonce un « angle mort judiciaire » qui prive la loi de tout effet dissuasif. Elle appelle à une véritable politique de verbalisation des clients, estimant que l’absence de sanctions contribue à maintenir les personnes prostituées dans un système de violences et de dépendances.

Une prostitution désormais majoritairement en ligne

Comme partout en France, la prostitution bisontine s’est largement déplacée vers Internet. Les plateformes et sites spécialisés servent désormais de principaux vecteurs d’organisation.
À Besançon, seules quelques personnes exercent encore dans la rue. La grande majorité travaille depuis des lieux privés, souvent dans un grand isolement. L’association observe également une forte présence de femmes étrangères, dont la situation s’est fragilisée depuis la crise du Covid.

Des personnes considérées avant tout comme des victimes

Pour le Mouvement du Nid, la prostitution s’inscrit dans un rapport de domination qui empêche tout véritable consentement. L’association qualifie les personnes prostituées de victimes, qu’il s’agisse de violences physiques, psychologiques, économiques ou issues de réseaux.
Cette lecture oriente l’ensemble de leurs actions : l’accompagnement des personnes prostituées, la dénonciation des violences qu’elles subissent, et la défense d’une application cohérente de la loi visant les clients.

À l’occasion du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, les associations, syndicats et institutions du territoire bisontin se mobilisent. Dans un contexte où les chiffres repartent à la hausse, cette édition 2024-2025 met en lumière trois enjeux majeurs : les violences conjugales, l’accompagnement des enfants exposés, la future Maison départementale des femmes et la lutte contre les violences en contexte prostitutionnel et professionnel.

Violences conjugales : une hausse alarmante

Selon le collectif Nous Toutes, 142 féminicides ont été recensés cette année en France, soit un tous les deux jours, une tendance à la hausse après quelques années de ralentissement.
Le ministère de l’Intérieur estime à 272 000 le nombre de femmes victimes de violences conjugales enregistrées en 2024 — uniquement celles qui ont été signalées. Or, seulement une victime sur six porte plainte : la réalité est donc largement sous-estimée. Le 39 19, numéro national, a déjà dépassé les 100 000 appelants en 2024. Parmi les appelantes victimes de violences conjugales : 14 % ont été menacées de mort, 30 % subissent des violences post-séparation et 82 % témoignent d’un impact important sur leur santé. L’OMS confirme l’ampleur des conséquences : les femmes victimes perdent en moyenne 4 années de vie en bonne santé et présentent 60 % de problèmes de santé supplémentaires.

L'interview de la rédaction : Eva Bronnenkant, présidente de l'association Solidarité Femmes à Besançon 

Enfants exposés : des victimes à part entière

Les violences conjugales touchent directement les enfants : 75 % des appelantes du 39 19 sont mères, 98 % estiment que leurs enfants sont victimes de violences indirectes, 84 % observent anxiété et stress et 33 % relèvent signes de dépression ou de fatigue. L’association Solidarité Femmes souhaite créer un pôle spécialisé d’accompagnement des enfants victimes, afin d’élargir l’offre actuelle, limitée aux enfants des femmes hébergées. Plus d’une centaine d’enfants pourraient être concernés. Le projet nécessite des financements pour renforcer les postes de travailleurs sociaux et psychologues.

L'interview de la rédaction : Eva Bronnenkant, présidente de l'association Solidarité Femmes à Besançon 

La Maison Départementale des Femmes  : ouverture en 2026

À l’initiative de Solidarité Femmes et du CIDFF, la Maison Départementale des Femmes, et soutenue par la Ville de Besançon,   ouvrira au printemps 2026. Ce futur lieu unique proposera : accueil et écoute, accompagnement global, services juridiques, sociaux, psychologiques et lien renforcé avec les professionnels de santé et le CHU. En amont de ce déménagement, l’association organise des portes ouvertes le 28 novembre, l’occasion de retracer l’histoire du lieu actuel, situé rue des Roses, et de présenter la continuité du travail mené par les salariées.

Cyberviolences

Les associations alertent sur la montée des cyberviolences, particulièrement chez les jeunes : contrôle numérique, chantage affectif, cyberharcèlement. Le « cyber-violentomètre », créé par la Fédération nationale de Solidarité Femmes, prolonge le désormais classique violentomètre diffusé notamment sur les sacs à pain.

Prostitution : un phénomène massif en ligne et une loi peu appliquée

Le Mouvement du Nid alerte sur l’explosion de la prostitution via internet : les maraudes virtuelles révèlent un « catalogue » de profils très majoritairement liés à des réseaux, souvent internationaux. À Besançon, seules 4 à 5 personnes exercent encore dans la rue ; le reste se déroule en ligne. Rappelons que l’achat d’actes sexuels est illégal. Pourtant, selon l’associations aucun client n’a été verbalisé  dans le Doubs, environ 1 200 à 1 300 verbalisations par an seulement au niveau national. A ce sujet, le Mouvement du Nid organisera  un colloque le 24 novembre, au Centre diocésain, sur la santé des personnes en situation de prostitution.

Violences au travail : un continuum des violences systémiques

L’intersyndicale CGT–FSU–Solidaires et son collectif de femmes proposeront  une conférence le 26 novembre (Faculté des Lettres), avec l’économiste Rachel Silvera, spécialiste du genre et du marché du travail. Quelques données chiffrées ont été données :  dans le privé, les femmes gagnent 22 % de moins que les hommes, à temps égal, l’écart reste de 14 %, 1 femme sur 4 est à temps partiel (souvent subi), contre 1 homme sur 10, 8 sur 10 subissent des attitudes sexistes au travail  et 4 sur 10 déclarent des violences sexistes ou sexuelles. L’objectif de la conférence : montrer que les violences économiques, conjugales et professionnelles relèvent d’un même système de domination.

Autres événements  à Besançon

Jusqu’au mois de décembre, un riche programme est proposé sur le territoire bisontin. Parmi les évènements à suivre :

Manifestation, le samedi 22 novembre, à 15h, sur l’Esplanade des Droits de l’Homme (avec prises de parole des associations et la chorale féministe La Horde Vocale).

Projection du documentaire “Sous mon sourire” (Delphine Ziegler), le 2 décembre au FJT des Oiseaux.

Projection Amnesty International – “The Perfect Candidate” : le 27 novembre, à 20h, au FJT.

Signature du Plan départemental de lutte contre les violences faites aux femmes 2026-2028 : le 25 novembre, à la Préfecture.

Egalement : Actions de prévention, théâtre, expositions….

Pour sa toute première édition, Le forum de l’engagement, organisé par la Préfecture du Doubs,  a rassemblé ce mercredi, au Grand Kursaal de Besançon,  associations, services publics et armées autour d’un objectif commun : faire découvrir aux jeunes et au grand public les multiples voies de l’engagement, qu’il s’agisse de carrières professionnelles ou de bénévolat.

L'interview de la rédaction : Vincent Boutonnat, chef du service interministériel de défense et de protection du Doubs à la Préfecture du Doubs. 

 

Un forum inédit consacré aux vocations

Organisé en accès libre — jeunes le matin, grand public l’après-midi — l’événement se veut un véritable temps d’échange, de discussion, d’information et de réflexion sur l’avenir de chacun et son projet personnel ou professionnel. « À ma connaissance, c’est la première édition, le premier temps où plusieurs associations viennent se réunir », explique Vincent Boutonnat, chef du service interministériel de défense et de protection du Doubs à la Préfecture du Doubs. L’ambition est claire : rendre visibles des métiers et des missions souvent méconnus.

Des acteurs habituels comme la Croix-Rouge côtoyaient ainsi des structures moins connues du grand public : sauveteurs nautiques, protection civile, associations spécialisées… L’objectif était  aussi de répondre à une réalité préoccupante : Le modèle français de la protection civile, qui repose beaucoup sur le bénévolat, cherche de nouvelles personnes, jeunes ou moins jeunes, désireuses de s’investir et de donner de leur temps.

ENGAGEMENT 2

Un rendez-vous qui pourrait s’inscrire dans la durée

Fort de l’enthousiasme observé tout au long de la journée, l’organisateur pourrait y donner une suite : « Si le succès est au rendez-vous et si le public est satisfait, pourquoi ne pas monter en gamme ? » explique l’organisateur. Les établissements scolaires ont joué un rôle essentiel dans cette première édition. Plusieurs collèges de l’agglomération de Montbéliard et du Haut-Doubs ont fait le déplacement, grâce au soutien actif de l’Éducation nationale.

Les jeunes au cœur de l’événement

Dès le matin, les allées du forum se sont remplies de jeunes gens venus chercher des réponses pour leur orientation. Les conférences, notamment celle consacrée au sauvetage nautique, ont fait salle comble. Pour de nombreux jeunes présents, cette journée représente une opportunité rare de rencontrer des professionnels. Léa (14 ans), scolarisée au collège Proudhon, salue une initiative qui « permet de découvrir des métiers qu’on ne connaissait pas ». Elle confie être venue chercher des pistes pour son orientation. Adam estime être là « pour se faire des idées » sur des métiers qu’il n’avait jamais envisagés. Quant à Mohamed, il reconnaît ne pas avoir d’idée précise de carrière mais se dit intéressé par des métiers comme « sauveteur » ou ceux liés à la défense. Enfin, Thomas, (14 ans) apprécie la possibilité de parler directement aux professionnels : « C’est bien de découvrir les diplômes qu’on peut faire, par exemple pour devenir maître-nageur sauveteur. »

Interviews de jeunes participants 

Quand les vocations se confirment

Pour certains élèves, ce forum confirme un choix. Pierre, élève de 3e, scolarisé à Mouthe, se projette déjà avec conviction : « J’aimerais bien devenir officier dans l’armée de Terre. Je suis venu chercher des informations sur la vie militaire. Le forum a répondu à mes attentes. ». Il a notamment pu échanger avec les parachutistes et d’autres représentants des forces armées.

ENGAGEMENT 3

Un premier bilan prometteur

Si les stands des institutions traditionnellement attractives — armées, sécurité, gendarmerie — ont connu un franc succès, les organisateurs se félicitent aussi de l’intérêt suscité par des secteurs moins visibles, comme le sauvetage nautique ou la protection civile. « C’est dur de faire un bilan dès maintenant, mais la présence des jeunes, leurs questions, leur curiosité montrent que cette initiative a du sens », souligne M. Boutonnat. « Si, ne serait-ce qu’une seule personne trouve une vocation aujourd’hui, c’est déjà une réussite. Mais  je pense qu’il y en aura plus d’une » conclut-il.

Ce mercredi matin, vers 8h30, deux génisses en difficulté ont mobilisé les secours dans un secteur escarpé à Saint-Claude. Alertés par le CODIS 39, les sapeurs-pompiers du Doubs et les sauveteurs animaliers du SDIS 25 sont intervenus. Effrayés à l’arrivée des secours, les animaux ont dévalé une pente et traversé une rivière avant d’être endormis par fusil hypodermique.

Ce matin, un feu s’est déclaré dans une cellule de la maison d’arrêt de Besançon, située 5 rue Louis-Pergaud. Les surveillants pénitentiaires ont rapidement maîtrisé le sinistre à l’aide de deux extincteurs. Neuf personnes ont été incommodées par les fumées : un détenu et huit surveillants. Toutes ont été examinées à l’unité de soins de l’établissement. Un détenu de 36 ans et un surveillant de 25 ans ont été transportés au CHU Minjoz. La police nationale était sur place.

Ce matin, vers 6h45, un feu de cheminée s’est déclaré dans une habitation située 5, rue de la salle des fêtes à Boujailles. Le sinistre a touché l’ensemble du conduit et une poutre maîtresse. Les sapeurs-pompiers du Doubs ont mobilisé une lance pour maîtriser l’incendie et procédé à des opérations de dégarnissage. Des experts en risques bâtimentaires ont été dépêchés sur place. Des étais ont été posés sur les poutres porteuses pour sécuriser la structure.

Ce matin, vers 10h30,  à la Cluse et Mijoux, les sapeurs-pompiers du Doubs sont intervenus pour un chauffeur bulgare de 58 ans retrouvé inconscient dans son camion, au 11 hameau Le Frambourg. Classée blessée grave, la victime a été médicalisée sur place avant d’être héliportée par Dragon 25 vers le CHU Minjoz. La gendarmerie nationale était présente sur les lieux.

Près d’une centaine de policiers, gendarmes et douaniers français et suisses ont été mobilisés ce mercredi dans le cadre d’une vaste opération de contrôle transfrontalier menée simultanément sur dix points situés entre le Territoire de Belfort et le département du Jura. Une démonstration concrète de la coopération policière franco-suisse, déjà très active au quotidien.

Une opération d’envergure sur dix points de passage

Pilotée depuis le Centre d’information et de commandement de la police nationale du Doubs à Besançon, l’opération a réuni l’ensemble des forces engagées : police nationale, gendarmerie, douanes françaises, mais aussi polices cantonales de Neuchâtel et du Jura ainsi que les douanes françaises. Au total, 90 agents ont été déployés sur le terrain dans des patrouilles mixtes, avec un objectif clair : contrôler les flux pour détecter des faits de contrebande, des trafics (stupéfiants, cigarettes), des fraudes documentaires ainsi que d’éventuels mouvements migratoires irréguliers. « C’est une opération concrète, dont nous avons déjà les premiers résultats avec des interpellations », explique Laurent Perraut, le  directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs. « Nous nous entraînons, mais nous travaillons aussi en situation réelle. »

Un exercice… mais surtout du réel

Pour les autorités françaises comme suisses, ces opérations servent autant d’entraînement que d’action opérationnelle. Les équipes mobilisées procèdent à des contrôles de personnes, de véhicules, de coffres, et utilisent des moyens spécialisés : équipes cynophiles, spécialistes de la fraude documentaire, drones d’observation ou encore moyens aériens. « On met en commun toutes les expertises possibles », souligne Yvan Keller, chef d’état-major de la police neuchâteloise. « Cela nous permet de nous entraîner à collaborer pour être prêts à réagir ensemble en cas d’urgence". 

L'interview de la rédaction : Laurent Perraut, directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs 

Des enjeux de sécurité partagés

La frontière franco-suisse, longue de 180 kilomètres sur ce secteur, est traversée chaque jour par 30 000 travailleurs frontaliers. Un flux massif, qui nécessite une vigilance permanente. Les deux pays sont confrontés à des problématiques sécuritaires similaires. "Du côté suisse, la flambée du prix de l’or accroît la pression criminelle sur les manufactures horlogères de l’Arc jurassien" explique M. Keller. Et de poursuivre : « Des bandes organisées peuvent être tentées de mener des effractions ou des braquages ». Des échanges d’informations, des enquêtes conjointes et des contrôles mixtes sont déjà menés quotidiennement. L’opération du jour illustre cette coopération « excellente », selon les responsables, et indispensable pour anticiper les risques.

L'interview de la rédaction : Yvan Keller, chef d’état-major de la police neuchâteloise

Un modèle de coopération transfrontalière

Sur le terrain, policiers, gendarmes et douaniers français travaillent côte à côte avec leurs homologues suisses. Un fonctionnement rodé qui permet d’agir avec réactivité des deux côtés de la frontière. « Nous partageons beaucoup de thématiques de sécurité. Cette collaboration quotidienne est essentielle », rappelle le responsable français. « La présence conjointe sur des opérations comme celle-ci renforce encore notre capacité à agir ensemble. » Les premiers bilans de l’opération — interpellations et infractions relevées — confirment son efficacité. Mais au-delà des résultats immédiats, les forces engagées y voient surtout une consolidation de leur capacité d’intervention commune.