Ce samedi matin, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, s’est rendu au super comice de Pontarlier. Avant de discuter avec les organisations professionnelles agricoles du département, il s’est rendu aux Pontets, dans le Val de Mouthe, où un loup a attaqué deux nouvelles génisses, appartenant au GAEC Scalabrino, durant la nuit de vendredi à samedi.
« Simplifier les procédures »
Si certaines décisions doivent se prendre au niveau européen, et en attendant le plan loup, l’état ne veut pas se dérober. Le ministre de l’Agriculture veut faire bouger les lignes. Cela passe notamment par l’évolution des arrêtés de tir. Mar Fesneau assure que des décisions concrètes seront prises d’ici le printemps prochain. « Il faut simplifier les procédures » a-t-il expliqué. Au cours de son entretien avec la presse, il a reconnu que, compte tenu de l’étendu des prairies, il était compliqué de mettre en place une politique de protection efficace ».
« Un déséquilibre réel »
S’il ne souhaite pas commenter le nombre de loups présents sur le massif du Jura, laissant aux experts la possibilité de le faire, le ministre reconnaît un déséquilibre, « qui met en danger l’élevage ». « Je ne sais pas s’il y a trop de loups, mais il y a trop d’attaques et trop de problèmes sur l’élevage » analyse-t-il. Et de poursuivre : « on se met autour de la table et on réfléchit ensemble à la biodiversité dans son entièreté. On prend ensuite les décisions qui s’imposent pour réguler ce qu’il y a à réguler ». Pour le ministre de l’Agriculture, « le loup ne représente pas à lui seul la biodiversité ». Selon lui, « cette façon de voir les choses est une erreur tragique pour la biodiversité ». Et de conclure : « il faut que l’on trouve un équilibre qui ne fasse pas reculer l’élevage et s’inquiéter des situations humaines ».
Répondre à la détresse humaine
Marc Fesneau s’est adressé aux éleveurs, installés au pied de la mairie de Pontarlier, qui, symboliquement, ont porté, autour de leur cou, le nom des dix-huit vaches prédatées depuis le mois d’août dernier. Le ministre dit avoir compris la détresse de ces professionnels. « Il faut voir dans quel état psychologique sont ces gens » commente Marc Fesneau. Et de terminer : « Lorsque des personnes donnent des noms à leurs animaux, cela montre leur attachement à l’élevage et aux animaux qu’ils élèvent ».
L'interview de la rédaction / Marc Fesneau
Rester dans la légalité
Enfin, le ministre de l’Agriculture a tenu à mettre en garde celles et ceux qui viennent perturber les interventions de terrain, prises par le préfet. Il faisait sans doute référence à l’action menée mercredi dernier par des mouvements écologistes, alors qu’une opération s’organisait sur les hauteurs de Chaux Neuve pour éloigner le prédateur. Marc Fesneau rappelle que les actes mis en place sont « légaux ». Et d’affirmer : « quand on est un républicain, on respecte la loi. Je serais toujours du côté de la légalité ». Tout en rappelant également que les débats doivent s’effectuer dans un cadre « non violent ».
L'interview de la rédaction / Marc Fesneau