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L’association Ferus dresse le bilan de son opération PastoraLoup, lancé en 2023. La structure présente son programme, « comme un pilier de la coexistence harmonieuse entre éleveurs et grands prédateurs, avec des progrès significatifs dans le massif jurassien Â». Selon des chiffres de Ferus, en 2024, le programme a doublé son impact, passant de 39 à 153 nuits de surveillance en binôme. Les 55 bénévoles actifs ont sécurisé 6 exploitations dans le Jura et le Doubs. Il est remarqué une mobilisation citoyenne plus importante, avec plus de 150 candidatures reçues en deux semaines pour 64 places.

Sous la pression des éleveurs, une cinquantaine de pays se sont mis d'accord mardi à Strasbourg pour abaisser la protection du loup en Europe. Plus précisément, la Convention de Berne a approuvé un déclassement du statut de protection du loup, qui va passer d’espèce « strictement protégée Â» à « protégée Â». Cette décision pourrait faciliter son abattage. Les défenseurs des animaux dénoncent "une décision politique et purement démagogique"

En Suisse voisine, dans le Val-de-Travers, dans la nuit du 5 au 6 octobre, les agents de la police de la faune ont tiré sur un loup isolé, au lieu-dit Mont de Boveresse. Le tir s'est déroulé sur les lieux de l'attaque constatée la veille, au cours de laquelle une génisse a été tuée. Â« Selon toute vraisemblance, il s'agit de l'auteur des deux attaques qui ont récemment eu lieu au Val-de-Travers, dans des pâturages très proches l'un de l'autre Â» expliquent les autorités suisses. Sa dépouille a été transportée  à l'Hôpital vétérinaire de l'Université de Berne pour expertise, comme le prévoit la procédure. 

L'Union européenne donne son feu vert pour une protection réduite du loup. L’instance entend ainsi passer d'une "protection stricte" à une "protection simple". Et ce, afin de  réduire plus facilement la population de loups quand elle sera jugée trop nombreuse  sur un territoire, via l'attribution de quotas de chasse. La proposition qui permettrait d’abattre plus de loups, doit encore être approuvée au sein de la Convention de Berne sur la conservation de la vie sauvage.

Cinq associations environnementales demandent au Conseil d’Etat d’annuler les règles de tirs de régulation du loup, qui ont été assouplies par le gouvernement, le 23 février dernier,  pour lutter contre les prédations sur les troupeaux. Leur nombre aurait doublé depuis 2018. Au 12 septembre, 148 loups ont été tués. Plus de 12.000 bêtes auraient été attaquées en 2022. Rappelons que deux loups ont dernièrement été tués sur le territoire de Mouthe.

L’info ne fait pas que des heureux. En Suisse, dans le canton de Vaud, la meute de sept loups du Mont Tendre dans le massif du Jura va pouvoir être abattue. Il s’agit d’une première. Jamais une meute entière n’a été menacée ainsi dans le canton. L’objectif consiste, dans un premier temps, à se concentrer sur le mâle géniteur et observer, après les faits, comment se comporte la meute en l’absence de son  chef de file. Ce dernier serait responsable de la disparition de plusieurs jeunes bovins.

Dans un communiqué de presse, la Préfecture du Doubs indique que ce vendredi 6 septembre, vers 23h45, un binôme de lieutenants de louveterie a procédé à l’abattage d’un loup au cours d’une opération de défense d’un troupeau de bovins situé à Mouthe. Selon le communiqué préfectoral, « ce tir a été mis en Å“uvre alors que 3 loups étaient observés en situation d’attaque sur le troupeau concerné Â».

Il s’agit du deuxième loup abattu dans le cadre d’opérations de défense de troupeau depuis le début de l’année dans le département du Doubs. Depuis février 2024, 16 attaques ont été recensées dans le département, dont 5 sur la commune de Mouthe. Plusieurs dizaines de bovins ont été blessés ou tués.

Ce mercredi matin, Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, a indiqué qu’un arrêté sera publié, d’ici la fin de semaine, pour la mise en application d’un protocole régissant les tirs sur les loups menaçant les troupeaux, répondant ainsi à une demande qui avait été exprimée par « beaucoup d’éleveurs ».

Le Conseil fédéral a pris la décision d’autoriser, à compter du 1er décembre, les tirs de loup préventifs. Ils ne pourront être utilisés que si la meute représente un danger ou a causé des dégâts. Ils ne seront utilisés qu’entre le 1er septembre et le 31 janvier. Il est précisé que ces tirs seront soumis à l’autorisation de l’Office fédéral de l’environnement. Ces tirs pourront être autorisés l’été, mais sous certaines conditions.

En fin de semaine dernière, une nouvelle attaque de loup s’est produite dans le département du Doubs. Une vache a été attaquée par le prédateur à Chapelle-des-Bois. Il s’agit de la huitième attaque référencée sur le territoire  depuis le 13 juillet dernier.  Quelques jours après la présentation du plan loup, Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs, attend une évolution du document afin qu’il soit le plus proche des préoccupations et des attentes des éleveurs.

La protection des troupeaux bovins est très insuffisante pour l’agriculteur. Il attend également des mesures plus franches dans les domaines des tirs et dans la publication d’un budget précis quant à l’accompagnement social des éleveurs. « C’est un plan loup en demi-teinte. Nous sommes mobilisés au sein de la FDSEA et la FNSEA pour le faire évoluer Â» poursuit M. Dornier. Et de conclure : « notre objectif est d’arriver, d’ici la fin de l’automne,  Ã  obtenir des avancées significatives Â».

Encore deux mois de pâturage

Si l’on se réfère à ce qui s’est passé l’an dernier, les animaux devraient occupés les prairies pendant deux mois encore, jusqu’au 1er décembre. Les conditions climatiques permettent cette prolongation, avec un redémarrage de la pousse de l’herbe  durant cette période.  Si l’on peut se féliciter de cette situation, elle reste néanmoins source d’inquiétude pour les agriculteurs, dont le cheptel reste sous la menace de potentielles attaques.

L'interview de la rédaction : Forent Dornier, président de la FDSEA du Doubs