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Pédophilie : Trois frères septuagénaires accusés d'agressions sexuelles et de viols

Publié le 17 Nov. 2023 à 17:11
Tags: agressions sexuelles | viols | pedophilie | Besançon | famille |
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Pédophilie : Trois frères septuagénaires accusés d'agressions sexuelles et de viols

Que s’est-t-il passé dans cette famille ? Trois frères, aujourd’hui septuagénaires, sont mis en cause pour des actes pédophiles, viols et des agressions sexuelles pouvant remonter jusqu’aux années 80. En juin dernier, l’un de ces hommes, âgé de 73 ans, a comparu devant les juges de Besançon et a été condamné à cinq ans de prison ferme. Ces trois frères étaient tous mariés avec des assistantes maternelles. Un de ces couples était même famille d’accueil. Des centaines d’enfants ont pu être en contact avec ces trois frères. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes pour faire toute la lumière sur ces agissements. Etienne Manteaux, le procureur de Besançon appelle toutes les victimes à se manifester et à rentrer en contact avec la gendarmerie de Tarragnoz.

 

Une affaire qui éclate en 2021

Tout commence en mars 2021, après qu’une collégienne indique à ses proches puis aux gendarmes qu’elle a été victime d’agressions sexuelles, chez son ancienne assistance maternelle, à Saône, par son mari. Des révélations qui débouchent sur huit autres plaintes. L’homme de 73 ans a comparu en juin dernier à Besançon et a été condamné à cinq ans de prison ferme.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. « C’est la pugnacité d’un gendarme de la brigade de Tarragnoz qui a permis de faire la lumière sur ces agissements, et de découvrir de nouveaux faits » indiquait ce matin, Etienne Manteaux, le procureur de Besançon, lors d’une conférence de presse. En effet, l’enquêteur a découvert que le neveu du mis en cause avait dénoncé des attouchements, commis dans les années 80. Une deuxième enquête a donc été ouverte concernant le frère du prévenu, âgé de 78 ans. Entendu en 2021, son fils a confirmé avoir été victime de violences sexuelles par son père durant son enfance, faits pour lesquels il avait porté plainte en 2017. En apprenant l’ouverture de cette enquête, l’homme de 78 ans a tenté de mettre fin à ses jours en se tranchant la carotide. Sauvé par les médecins, il a reconnu huit faits dont l’agression sur son fils. Mais la totalité des faits sont aujourd’hui prescrits. Interrogé sur son enfance, le septuagénaire raconte avoir été agressé sexuellement par un prêtre et des garçons plus âgés alors qu'il était pensionnaire d'une institution catholique à Villers-Saint-Martin.

 

Le troisième frère, accusé à son tour

Puis, l’enquête prend un autre tournant en février 2023. Une femme apporte un nouveau témoignage, sur les réseaux sociaux, accusant le troisième frère, âgé de 70 ans. Celle qui a été placée de ses 18 mois à ses 18 ans dans cette famille à Arguel, déclare aux gendarmes avoir été « victime de violences sexuelles et d'une pénétration sexuelle digitale » en 1995, alors qu’elle est âgée de 13 ans. L’homme se présente alors spontanément à la gendarmerie, en criant à la diffamation, avant de porter plainte. Mais lors de son audition, le septuagénaire revient sur ses propos, et avoue que « ce qu’elle dit est en partie vrai ». Les enquêteurs identifient deux autres victimes, hébergées au domicile familial, à Arguel et à Larnod. Le septuagénaire a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Ce dernier reconnaît les agressions, mais pas le viol. Et selon la législation, les agressions sont prescrites, et le viol peut être retenu par la justice à son encontre.

 

Combien de victimes ?

« Que s’est-il passé dans cette famille ? Ça dépasse toutes les statistiques » s’inquiète Etienne Manteaux. Le parquet a lancé un appel à témoin pour retrouver d'autres potentielles victimes, parmi tous les enfants accueillis, notamment chez le troisième couple à Arguel puis Saône. « Ce couple a accueilli un très grand nombre d’enfants. Madame était assistante maternelle. Des investigations approfondies doivent être menées ». Une centaine de mineurs ont pu être en contact avec l’un de ces trois frères. « La libération de la parole est douloureuse, mais elle est libératrice quand on est entendu. Le fait de parler est essentiel, la parole est puissamment libératrice. Même si les faits sont susceptibles d'être prescrits et qu'on ne peut ainsi se porter partie civile à un procès, les victimes peuvent être citées comme témoin devant une cour. C'est important pour la manifestation de la vérité » affirme Etienne Manteaux.

 

Si vous détenez des informations, contactez la brigade de gendarmerie de Besançon-Tarragnoz au : 03 81 81 32 23.