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Depuis lundi dernier, le 26 juillet, les travaux ont débuté sur la RN57 entre les échangeurs de Temis et d’Ecole-Valentin, dans le sens Pontarlier-Vesoul. Plusieurs entreprises participent à la réhabilitation de la partie supérieure de la chaussée pour plus de sécurité, et ce jusqu’au 13 août.

Construite en 2003, la RN57 possède toujours la même couche de roulement. “Du fait du passage régulier des véhicules, on observe des effets de polissage de la voirie qui peuvent créer des glissements et des fissures”, développe Franck Esmieu, chef de district chez DIR Est. Ces déformations peuvent créer des infiltrations d’eau susceptibles de déstructurer les couches situées sous la partie supérieure de la route.

 

photo dans article rn57

 

Les travaux ont lieu en trois phases. “Celle allant de l’échangeur de Temis à celui de Saint-Claude a pu être réalisée cette semaine”, se félicite Franck Esmieu. Grâce à cette petite avance sur le planning, la phase 2, située entre l’échangeur de Saint-Claude et celui de Pirey (RD75) est déjà entamée. Et la phase 3 des travaux, la dernière semaine, concernera la voirie entre l’échangeur de Pirey et la ZAC Valentin. “On a de l’avance quant aux délais envisagés en janvier mais on dépend fortement des aléas météorologiques et techniques”, ajoute t-il prudemment. La période estivale est justifiée par la baisse du trafic routier qui l’accompagne, notamment entre le 14 juillet et le 15 août. “On essaie de pénaliser le moins possible les riverains et les zones commerciales situées aux abords de la zone de travaux”.

Une question de budget

Financés par l’Etat, ces travaux sont aussi supervisés dans l’organisation par la Ville de Besançon, le Conseil Départemental et le réseau autoroutier APRR. “Ces chantiers s’inscrivent dans la lignée de ceux déjà effectués l’année passée dans le sens Vesoul-Pontarlier”, explique Franck Esmieu. Si cette année, la réhabilitation de la voirie ne concerne que la partie entre Temis et la ZAC Valentin, cela s’explique par un budget limité. Cependant, la RN57 bénéficie de ce rafraîchissement du fait de l’annulation de travaux dans le Jura. Le budget a donc été déplacé sur ce chantier, bien qu’il soit trop maigre pour permettre la rénovation complète de la RN57 entre l’échangeur de Micropolis et celui d’Ecole Valentin.

L’interview de la rédaction / Franck Esmieu

 

Ce jeudi avait lieu le dernier conseil municipal avant la rentrée de septembre. Un conseil hautement attendu pour son 58ème et dernier point, à savoir le projet d’aménagement de la 2x2 voies sur la RN57 entre Beure et Micropolis. 

Pour la maire écologiste de Besançon Anne Vignot, ce projet n’est pas en adéquation avec les enjeux environnementaux du 21ème siècle. Malgré son avis et vote défavorable, la décision a bel et bien été adoptée avec 26 voix pour, 21 contre, et 8 abstentions, grâce notamment aux élus du Parti Socialiste, Abdel Ghezali et Nicolas Bodin en tête.  L’édile bisontine explique son choix par des questions écologiques mais également sociales. Elle ne souhaite pas entendre parler du mur de 4m qui serait érigé à Planoise, tout comme son adjoint à la démocratie participative Kevin Bertagnoli, qui n’a pas hésité à le comparer au mur de Berlin. Une comparaison risquée qui n’a pas fait l’unanimité, même au sein de la majorité, puisqu’Abdel Ghezali, socialiste et premier adjoint, lui a rappelé qu’il fallait être attentif et choisir ses mots avec parcimonie.

La RN57 est-elle assez vertueuse de l’environnement ?

C’est la question primordiale ayant façonné le débat d’hier soir. Si les élus EELV se sont farouchement montrés hostiles au projet, les élus socialistes, républicains, et centristes en ont prit la défense. Nathalie Bouvet (MEI) a notamment pris la parole pour avancer des arguments selon lesquels le projet de RN57 serait bel et bien respectueux de l’environnement. Des moyens colossaux seraient notamment déployés pour favoriser les modes de transports doux. Pour Laurent Croizier, président du MoDem du Doubs, les arguments avancés par les Verts ne tiennent pas : « Ce sont des arguments fallacieux. Un quart du budget de 120 millions d’euros est destiné à l’amélioration des modes doux, des transports en commun, à la création de passerelles et de passages de faune. On ne peut pas dire que ce projet n’est pas vertueux de l’environnement ».

Cheval de Troie

Avant ce débat final sur la RN57, la tension était déjà montée d’un cran en milieu de séance. Les oppositions ont vivement critiqué le choix d’Anne Vignot de soudainement re-demander l’appellation « Commune Touristique » pour Besançon. Si les groupes menés par Ludovic Fagaut et Laurent Croizier souhaitent cette labellisation pour des raisons de rayonnement touristique, ces derniers doutent en revanche des enjeux réels que cachent cette décision pour la majorité. Pour ces derniers, l’obtention de cette appellation ne servirait qu’à l’augmentation sous-marine des impôts sur les entreprises via le versement transport. L’obtention de l’appellation « Commune Touristique » permet en effet à la collectivité d’augmenter de 0,2% ce versement transport. Un moyen pour la majorité, selon Ludovic Fagaut, d’aller chercher les 3,5 millions manquants à la gratuité des transports pour les jeunes que souhaite mettre en place Anne Vignot. 

 « Déni de démocratie » 

Ludovic Fagaut, Myriam Lemercier, Laurent Croizier, et Karima Rochdi se sont ainsi succédés en posant la même question à la maire de Besançon : « Augmenterez-vous la taxe de versement transport de 0,2% ? ». Une question qui restera sans réponse d’Anne Vignot, qui invite ses interlocuteurs à reposer cette question lors du conseil d’agglomération de lundi prochain. Une situation inacceptable pour les élus d’opposition qui souhaitaient des réponses afin de conditionner leur vote. 

« On se doit dans une enceinte démocratique d’être clair et transparent sur les intentions des uns et des autres. Ce qui s’est passé est un déni de démocratie ». Laurent Croizier

Ces derniers ont même quitté la salle après un vote « expédié », selon leurs termes, où ils n’ont pas pu exprimer leur contradiction. Une situation gênante même au sein de la majorité, où l’élu socialiste Nicolas Bodin a du prendre la parole pour demander à la maire de suspendre la séance, estimant qu’il était plus que dérangeant de délibérer sur une dizaine de points sans la présence des oppositions. Les élus sont finalement venus se rassoir quelques minutes plus tard, et le point soumis de nouveau au vote en toute fin de séance.