Mardi, la maire de Besançon était invitée, avec 200 autres maires de toute la France, par le président de la République, pour évoquer la colère qui secoue le pays après la mort de Nahel.
Dans un communiqué, celle-ci a déclaré que “les annonces et les débats n’ont pas été à la hauteur du déchaînement de colère et de violence qu’a traversé notre pays”.
L’élue bisontine dénonce “une ségrégation spatiale” qui s’est construite et “qui concerne la différenciation entre les quartiers mais aussi une ruralité qui se sent abandonnée”.
Elle argue que ce constat ne date pas d’hier et que les “plans sectoriels successifs n’ont pas eu véritablement le temps de se déployer”. On peut penser au plan Borloo, rejeté en 2018 par Emmanuel Macron, et qui est aujourd’hui proclamé par de nombreux maires de banlieues comme une potentielle solution non prise en compte.
La maire de Besançon tente de trouver des solutions à son échelle. Anne Vignot et son équipe organisent, aujourd’hui, une rencontre à huis clos avec des acteurs associatifs pour initier un “plan d’action pour la jeunesse et la parentalité”. Même si elle attend toujours que l’Etat “l’accompagne dans ses démarches”.
Hier, mercredi, s’ouvrait le procès de José Fernandes Dos Santos devant la cour d’assises du Doubs. Cet ancien veilleur de nuit à l’ADAPEI de Morteau est accusé de viol commis sur personne vulnérable et agression sexuelle au sein de l’établissement de santé, sur la période allant de 2013 à 2017. L’accusé, au casier judiciaire vierge, encourt 20 ans de réclusion criminelle. Il est placé sous contrôle judiciaire depuis 2017.
Pour cette deuxième journée de procès, l’accusé était soumis à un interrogatoire sur les faits et sur sa personnalité. Des membres de sa famille ont aussi témoigné.
“Une vie difficile”
Lors de son interrogatoire, l’accusé parle de ses antécédents de vie. Il a été battu par son père et sa sœur décrit sa scolarité comme très difficile. “Il était constamment puni dans une cave noire avec des rats”. José Fernandes Dos Santos a commis plusieurs tentatives de suicide, une en 2015 et une autre récemment le 24 mars 2023. Il suit également un traitement thérapeutique lourd depuis son burn out en 2015.
Des incohérences dans le dossier et un profil “macho”
L'accusé déclare ne plus avoir d'érections depuis un accident de travail en maçonnerie, en 1999. Dans le dossier, il avait affirmé deux autres dates de début de ce dysfonctionnement érectile : 2013 et 2015. Aussi, sa femme confesse qu'elle a menti dans ses premières dépositions à la gendarmerie quand elle affirmait qu'ils avaient "des relations sexuelles 3 à 4 fois par semaine". Aujourd'hui, elle affirme qu'ils n'en ont eu aucune depuis 2015.
L'avocate générale a questionné Monsieur Fernandes sur son rapport aux femmes. Celui-ci déclare en réponse : "je ne suis pas contre les femmes, je suis contre les femmes qui veulent savoir plus que les hommes".
Ces déclarations soulèvent des soupirs d’agacement dans l’audience. Autre moment de tension quand l’accusé continue ses complaintes sur sa vie personnelle sur des questions en relation avec les victimes. L'avocate de l’une d’entre elles, Mme Faustine Cheval, assène : "on va arrêter de parler un peu de vous, on va parler des victimes". Mr Dos Santos déclare à propos de ces dernières : "je ne leur en veux pas".
Une famille qui le soutient
A la fin de journée ont défilé les membres de la famille de l’accusé à la barre. La femme de Monsieur Fernandes décrit “un homme gentil et travailleur”. Son fils, lui, parle d' " un père exemplaire au grand cœur". Sur la relation entre ses parents, en procédure de divorce actuellement, il confie qu'ils formaient "un couple un peu détaché l'un de l'autre". Enfin, sa soeur se dit "très étonnée des faits". Elle ajoute que l'accusé a vécu chez elle. Il dormait dans la chambre de sa fille. "Il n'a jamais eu de comportements inappropriés".
“J’ai le cerveau tout mélangé”
A mi-journée, on assiste à un moment qui aurait pu être le basculement. Monsieur Fernandes se tient à la barre et manque de s'effondrer. Le juge lui permet de s'asseoir. Suite à une question d'une avocate de la partie civile sur un possible déni de ce dernier, l'audience retient son souffle et croit à des aveux. "J'ai le cerveau tout mélangé" affirme t-il.
Les deux avocates de la défense se lèvent, on perçoit la peur de l'aveu. Finalement, l'accusé confirme sa version : "ils mentent tous les trois, comme au théâtre". Il fond en larmes et termine par : "je veux en finir". L'audience est suspendue.
Le procès se poursuit dans la soirée. Verdict attendu demain soir.
Au complexe sportif du Rosemont, du 6 au 9 juillet, plus de 10 000 spectateurs sont attendus. L’organisateur Stéphane Barroca dépeint le programme et le coureur Mikael Robert nous décrit l’ambiance festive aux abords de la piste et dans le camping.
“C’est une grande chance” lance Stéphane Barroca, grand sourire. La capitale franc-comtoise accueille pour la première fois la plus grande compétition continentale de BMX, ce sport cycliste qui mêle “adrénaline et vitesse”. C’est surtout la première édition d’une telle ampleur de ces championnats avec 2400 pilotes de 26 nations différentes.
La piste du Rosemont est prête dès ce jeudi, elle accueille les séances d’essai avant de voir les premières courses s’élancer vendredi.
Une logistique colossale
Pour recevoir les compétiteurs et les spectateurs qui forment un joli total de 15 000 personnes, la tâche est ardue. Stéphane Barroca indique le chiffre de 2000 bénévoles. Dans les quartiers du Rosemont et de la Malcombe, les vélos sont partout. Au complexe sportif Michel Vautrot, plus de 2000 campings-car prennent place avec des spectateurs et participants venus de toute l’Europe.
Le BMX, “une grande famille”
Mikael Robert et sa femme Cynthia sont venus de Quimper (Bretagne) pour l’évènement. Le premier prendra le départ des courses en catégorie “Cruiser + de 50 ans” vendredi. Il a participé aux championnats du monde à Nantes l’année dernière et plusieurs fois aux championnats de France. Mikael, qui pratique le BMX depuis ses 13 ans, décrit ce sport comme “une grande famille”. Il retrouve à chaque compétition des amis de longue date. L'ambiance au camping est joyeuse, toute la famille va découvir la ville aujourd'hui et Cynthia a hâte des rencontres avec les internationaux.
Des champions à voir le samedi
Ce sera la journée à ne pas manquer. Avec les deux champions olympiques Bethany Shriever (Royaume-Uni) et Niek Kimmann (Pays-Bas), les courses du samedi après-midi seront primordiales pour obtenir des points pour les JO de Paris l’année prochaine. Le club de Besançon aura aussi des cartouches à jouer avec des bonnes chances dans certaines catégories. Il sera chargé de faire briller la ville, lui qui a été nommé pour la seconde année consécutive meilleur club de France.
Les “trial”, courses par équipes de nations, clôtureront l'événement dimanche sur une belle note. On espère vous retrouver sur le bord de la piste, longue de 390m, pour admirer le gratin de la discipline.
Le podcast de la rédaction / Stéphane Barroca, Mikael Robert, Cynthia et Matéo Bonin
Depuis jeudi dernier, des violences urbaines éclatent dans certains quartiers de Besançon, comme dans le reste de la France, suite à la mort de Nahel. Le quartier prioritaire de Planoise est particulièrement touché. Alors, comment comprendre cette colère et agir à long terme pour que cette situation structurelle ne se reproduise pas ?
Tentatives de réponses dans ce dossier avec, en première partie Fodé Ndao, champion de karaté et fondateur du Club Sauvegarde.
Réfléchir, avant tout. C’est ce que Fodé Ndao ne cesse de répéter aux jeunes qu’il encadre et à son propre fils. On le rencontre au 6 rue Pablo Picasso, le Club Sauvegarde, en plein cœur du quartier de Planoise. Avant de mener l’interview, le champion de karaté nous demande quelques minutes pour régler un conflit à propos d’une sortie au lac avortée au sein du club. Pour comprendre les tensions, la recette est simple : écouter, chacun, chacune. Avant d’émettre un quelconque avis, Fodé veut entendre tout le monde isolément.
Cet exemple met en lumière l’avis et la philosophie de vie du karatéka qui “voit dans le sport les valeurs fédératrices” d’où peuvent émerger la paix.
Le sport, une visée éducative
Fodé est vice-champion du monde de karaté et plusieurs fois champion d’Afrique. Véritable légende dans son quartier et dans son pays d’origine, le Sénégal, il veut mettre à profit son expérience pour éduquer les jeunes. Dans son Club Sauvegarde, fondé en 2003, il discute tous les jours avec des mineurs et essaie d’initier chez eux des réflexions, sans imposer son point de vue. Le sport, pour lui, “n’est pas politique”. Éloigné de ces considérations, il peut avoir des “valeurs éducatives” avec les moments de partage qu’il suscite. Quand on lui demande si l’Etat est assez présent pour l’aider dans son action, nécessaire et bénéfique dans ce quartier, Fodé affirme : “il ne faut pas toujours se demander ce que l’Etat peut faire pour nous, il faut aussi se demander ce que l’on peut faire pour l’Etat”. Il remercie les collectivités pour leur aide financière mais estime que c’est par les relations humaines, avant tout, que la société peut sortir par le haut.
Préférer la responsabilité de chacun à la responsabilité des parents
On entend beaucoup dans les médias que la responsabilité de ces violences, réalisées par des très jeunes, revient en premier ordre aux parents. Fodé préfère imputer un rôle à toute la société qu’il voit “comme un village”. “Le village, c’est le boulanger, le voisin, le passant, l'instituteur qui doit être respecté par tout le quartier”. Chaque personne sur le passage d’un jeune le construit. Et quant au rôle des “grands frères”, c’est un terme fondé politiquement selon lui. La responsabilité doit être collective pour Fodé et la solution dans le dialogue.
“Les violences, on ne les traite pas, on les juge”
Ce dialogue, il ne peut être seulement répressif et Fodé déplore le jugement de ces violences, sans compréhension. Dans ses actions, comme avec l’initiative des caravanes des pieds d’immeubles qui débute dès ce lundi 10 juillet, il prône le dialogue. Cet évènement, qui présente des activités sportives aux jeunes, durera près de deux mois dans six quartiers différents de Planoise. Il est réalisé en collaboration avec le Centre de loisirs de jeunes de la Police Nationale.
Le podcast de la rédaction/ Fodé Ndao
Demain, cela fera une semaine que Nahël a été tué lors d’un contrôle de police à Nanterre. Depuis ce drame, chaque soir, des émeutes enflamment les quartiers dans toute la France. A Besançon, des incidents ont éclaté particulièrement dans les quartiers de Planoise et Clairs-Soleil. Une agence bancaire a été brûlée, des feux ont été déclenchés sur la route, des véhicules ont été incendiés et quelques boutiques ont été pillées. Le parquet de Besançon est très clair : des interpellations auront lieu très prochainement.
« Je peux vous assurer qu'il y aura des poursuite »
Cette vague de violences ne laisse pas les forces de l’ordre impassibles. Elles ont déjà procédé à une saisie impressionnante ce vendredi, dans le quartier de Planoise, en confisquant 54.000 mortiers et artifices dans un commerce de la place Cassin. Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, tenait une conférence de presse ce lundi matin, pour assurer que le maximum sera fait afin d'identifier les auteurs de ces incivilités. Il a rappelé les faits les plus graves, survenus dans la nuit de jeudi à vendredi, comme l’incendie de l’agence bancaire Crédit Mutuel ainsi que le pillage de l’Euro Market et d’un débit de tabac. S’il n’y a pas eu d’interpellation le soir des faits, les policiers n’étant pas en nombre suffisant, Etienne Manteaux a bien précisé qu’il y en aurait très prochainement. Pour l’heure, les caméras et la vidéosurveillance sont analysées par les enquêteurs de la police judiciaire et de la sûreté départementale. « Cela va nous permettre d’élucider et d’identifier très clairement certains faits. Dans les jours et semaines à venir, au fur et à mesure de l’identification formelle de certains auteurs de ces dégradations par incendie, de ces vols aggravés par plusieurs circonstances, je peux vous assurer qu’il y aura des poursuites. Nous allons procéder à des interpellations » promet Etienne Manteaux. Pour rappel, les dégradations par incendie ou vols aggravés par trois circonstances sont punis de dix ans d’emprisonnement.
Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon :
Les parents, civilement responsables, cités devant le tribunal
Actuellement, 9 individus ont été interpellés dans la nuit de vendredi à samedi et 4 dans la nuit de samedi à dimanche. Un homme en possession de masques et d’engins pyrotechniques a été placé en garde à vue. Deux mineurs à proximité d’un véhicule incendié ont aussi été interpellés. D'abord pris en chasse, l’un d’entre eux a laissé échapper une bouteille d’essence lors de sa fuite. Les policiers, après les avoir rattrapés, ont aussi constaté des traces de brûlures au niveau du visage de l'un de ces individus. Des adolescents très jeunes, inconnus de la justice, qui seront présentés à un juge pour enfant en présence de leurs parents. Ces deniers auraient été motivés par l’élan grandissant des réseaux sociaux. Mais Etienne Manteaux prévient : « Les parents sont civilement responsables. À ce titre, ils seront cités devant le tribunal. On ne peut pas impunément casser et violenter. Les parents ont des obligations »
Suite aux violences urbaines survenues hier soir à Besançon, la ville, par mesure de précaution, a décidé de fermer tous les équipements publics des quartiers de Planoise, Clairs-Soleils, Montrapon et Battant aujourd’hui à partir de 17h jusqu’à demain matin, à l’exception du périscolaire et des crèches.
Des perturbations sont également à prévoir sur les transports, avec l'arrêt de la circulation du tram à 18h30 et des modifications dans les itinéraires des bus.
Le 7 avril dernier, Everest, une salle de sport de Besançon très réputée, a été perquisitionnée par des agents de la police judiciaire, l’inspection du travail et l’Urssaf. Diligentée par le parquet, une enquête avait été ouverte pour des « irrégularités financières » qui vise le couple de gérants, également propriétaire d’une vingtaine d’autres salles de fitness. On apprend ce jeudi que la holding SH Invest, propriétaire d’Everest, mais qui comprend au total 21 salles de sports et une société de formation, est mise en cause pour escroquerie au préjudice d'un organisme chargé d'une mission de service publique, travail dissimulé et abus de bien sociaux. Six de ces entreprises sont actuellement placées en redressement judiciaire.
Ce sont deux signalements reçus par le parquet de Besançon il y a quelques mois qui ont initié cette enquête. Ils provenaient de la direction régionale de Jeunesse et Sport et de la direction régionale de l’emploi et du travail. Des signalements qui révélaient et soupçonnaient des potentielles fraudes, notamment suite à l’embauche d’apprentis au sein de ces entreprises. Pour contextualiser cette fraude, il faut savoir que le gouvernement a mis en place des dispositifs d’aide à l’apprentissage depuis quelques années. Dans cette affaire, deux d’entre eux ont été utilisés. L’un qui permet aux employeurs d’embaucher des apprentis avec une aide atteignant les 8.000€ par apprenti avec une exonération des charges sociales. L’autre alloue aux centres de formation jusqu’à 7.500€ par apprenti pour suivre des heures de formation et exercer un travail en entreprise.
Par quels moyens ces sociétés détournaient des fonds de l’Etat ?
Ce couple de gérants possède 22 sociétés, dont une société de formation, SH Formation à Besançon, et 21 autres SARL (des salles de sport), comme Everest à Besançon, mais aussi dans toute la région Bourgogne Franche-Comté, le Haut-Rhin et l’Ain. Les signalements reçus par le parquet de Besançon évoquaient une possible fraude au travers de toutes ces sociétés.
La perquisition menée le 6 avril dernier dans la salle Everest et au centre SH Formation a permis d’objectiver les éléments des signalements. La perquisition a également permis d’objectiver une suspicion de fraude au recours au chômage partiel. « Il y avait des apprentis, mais aussi des salariés déclarés en chômage partiel alors qu’ils travaillaient à plein temps, mais le complément leur était apporté en numéraire, ce qui a permis de bénéficier d’aides au chômage partiel. Le centre de formation a perçu des aides de l’État pour accueillir des apprentis pour suivre des formations liées au sport. Quant aux salles de sport, elles ont perçu des aides pour embaucher des apprentis. Seulement, de très nombreux apprentis se sont retrouvés à la gestion de salles de sport, sans maître de stage et sans encadrement. Certains apprentis ont rapporté qu’ils avaient été embauchés en tant qu’apprentis, mais ont dévoilé être seuls, sans aucune formation, tout en devant faire fonctionner ces salles de sport”, indique Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon.
Ce sont, à ce jour, 1,6 million d’euros qui ont été versés à ces entreprises dans le cadre des dispositifs d’embauche des apprentis. Sur les 160 apprentis qui ont été recrutés depuis 2019, 10% de ces apprentis affirment avoir été formés et bénéficiés d'un maître d’apprentissage, et avoir un taux d’encadrement à raison d’un salarié pour deux apprentis. Par ailleurs, 500.000€ ont été versés aux entreprises dans le cadre du chômage partiel et les investigations se poursuivent. Le couple de dirigeants a été placé en garde à vue le 13 juin.
Plusieurs saisies et les gérants dépossédés de leurs entreprises
Pour l’instant, 660.000€ ont été saisis sur les comptes des sociétés et sur les comptes personnels du couple de gérants ainsi que deux voitures de sports. Des comptes qui allaient jusqu’en Lituanie. Par ailleurs, plus de 800.000€ ont été transférés dans des entreprises tunisiennes, appartenant aussi au couple. Enfin, une procédure commerciale a été engagée afin de désigner un administrateur de l’ensemble des sociétés, qui a été ordonné « compte tenu du péril imminent à quelle ces sociétés étaient exposées ». Ce qui implique que depuis le 12 mai dernier, le couple est dépossédé de ses 22 sociétés. Cette administratrice a déjà saisi le tribunal de commerce à 6 reprises et lancé une procédure collective de redressement judiciaire, ces sociétés n’étant plus viables en l’état.
La cour d’assises du Doubs s’est ouverte mardi dernier pour deux semaines d’audience. Elle doit juger six affaires criminelles au tribunal de Besançon. Parmi celles-ci, un jeune accusé de 17 ans au moment des faits, le 29 juillet 2021, qui est jugé depuis ce mercredi jusqu’à vendredi, pour avoir mortellement asséné un coup de couteau à un homme de 19 ans dans un salon de coiffure à Besançon.
Un acte tragique, un drame, pour une simple histoire de place. Selon l’instruction, tout provient d’une altercation, causée par le caprice d'un jeune homme de 17 ans, qui souhaitait passer devant tout le monde pour se faire couper les cheveux au salon « So Coiffure » rue d’Arène à Besançon. La victime, alors âgée de 19 ans, aurait voulu s’interposer, tout prenant la défense du patron et des autres clients. Une situation qui s’envenime, le ton qui monte, des insultes qui fusent, et une échauffourée qui se termine en rixe, coup de bombe lacrymo et coup de couteau. Transporté en urgence au CHU, le jeune homme de 19 ans n’a pas survécu à une hémorragie causée par une profonde plaie dans la zone de l’estomac. Le suspect, âgé de 17 ans, avait été interpellé par les policiers une demi-heure plus tard, grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance. Placé en garde à vue, il avait reconnu son implication.
L’accusé, âgé aujourd’hui de 19 ans, est jugé depuis ce mercredi à la cour d’Assises des mineurs de Besançon, entraîneur le huit clos de l’audience. La cour criminelle a décidé d'interdire l'accès au procès à tout le public, considérant que le contenu des débats peut être dangereux pour l'ordre public ou les mœurs. Le verdict sera connu vendredi.
La ville de Besançon remplace l’ensemble de son parc d’horodateurs au centre-ville. Ce sont l’intégralité des machines qui seront remplacées, c’est-à-dire 128 horodateurs au total. Le déploiement est en cours de finalisation, 90 sont actuellement remplacés. Ces horodateurs nouvelle génération proposent des fonctionnalités supplémentaires : meilleure ergonomie, plus de fluidité, écran tactile, équipement photovoltaïque permettant une autonomie totale. Les anciennes machines, encore en bon état, ont toutes été revendues à des équipementiers italiens et espagnols.
Le renouvellement des horodateurs était devenu nécessaire puisque des nouvelles normes bancaires européennes imposaient de changer tout le système de paiement contact et sans contact, qui, de par son ancienneté, n’était plus évolutive. Par ailleurs, les anciens horodateurs dataient de 17 ans, et le changement de ce matériel vieillissant était devenu indispensable. La structure, « l’enveloppe subissait la corrosion et présentait des signes de vétusté liée à l’exposition aux UV, intempéries et déjections canines » indique Jean-François Esnault, directeur Smart City France du groupe Flowbird.
Ces nouvelles machines, sont alimentées via un panneau solaire orientable, et répondent aux nouveaux standards d’ergonomie et de mises aux normes réglementaires récentes. Beaucoup plus modernes, elles sont équipées d’un écran tactile plus grand, avec une vitesse de communication améliorée. Ces horodateurs sont aussi dotés de fonctionnalités supplémentaires, avec une bien meilleure ergonomie, plus de fluidité, un écran tactile ainsi qu’un équipement photovoltaïque avec un panneau solaire de 30 watts, relié à deux batteries, permettant une autonomie totale.
La ville avait signé le 15 décembre dernier un marché public avec l’entreprise Flowbird, qui a été retenue dans le cadre d’un appel d’offre pour le renouvellement des logiciels de gestion du stationnement payant et des 128 horodateurs présents au centre-ville pour un montant total de 1.286.242€.
Vendredi dernier, le quartier de Planoise a de nouveau été le théâtre d’un drame sur fond de trafic de stupéfiants. Un homme de 48 ans, de nationalité bosniaque, a été retrouvé encore conscient dans une marre de sang, rue de Fribourg, aux alentours de 20h. Le témoin l’ayant retrouvé a alerté les pompiers et forces de l'ordre, tout en pratiquant les premiers gestes de secours. Malheureusement, la victime est décédée peu après au CHU de Besançon.
Grace à plusieurs témoignages recueillis, aux images des caméras de vidéosurveillance, et aux infirmations de la Brigade Spécialisée de Terrain (BST), deux suspects ont été interpellés ce dimanche 25 juin dans un appartement à Besançon. Le premier est un mineur, qui atteindra la majorité en novembre 2023. Le second, un quarantenaire, est le titulaire du bail de l’appartement.
Un couteau retrouvé dans un mélange de javel et de white spirit
Après une perquisition du logement, les forces de l’ordre ont retrouvé un bocal dans lequel trempait un couteau, le manche dans une solution de javel et de white spirit. S’il est encore trop tôt pour déterminer s’il s’agit de l’arme du crime, « cela pourrait être compatible avec celle-ci » a indiqué le procureur de la République, Etienne Manteaux, ce mardi après-midi. Les empreintes du jeune homme de 17 ans ont été retrouvées sur ce couteau, qui a été saisi pour des expertises plus approfondies. Pour rappel, la victime est décédée suite à un coup d’un objet tranchant au niveau de la zone cardiaque, endommageant le cœur et entraînant une hémorragie interne.
Un jeune très défavorablement connu de la justice
Très vite, le quarantenaire a affirmé ne pas être au courant de cette affaire. Il a expliqué avoir seulement hébergé le jeune homme de 17 ans sur la demande d’une tierce personne, et lui avoir fourni des produits d’entretien. Après un séjour en garde à vue, il a été relâché. Contrairement au mineur, bien connu de la justice. En effet, ce dernier qui est arrivé à Besançon depuis peu de temps, a été condamné de très nombreuses fois par le tribunal pour enfants de Lyon. Il faisait d’ailleurs l’objet d’une peine de 6 mois d’emprisonnement. S’il conteste ce meurtre, il reconnaît être arrivé au sein du quartier de Planoise pour effectuer « le conditionnement de produits stupéfiants ». Un casier déjà bien rempli pour un si jeune âge, mais également des antécédents qui interrogent. Le 24 juin dernier, le jeune homme s’est rendu dans une pharmacie pour se soigner une plaie à la main, en dérobant des antiseptiques, et en se montrant particulièrement agressif envers une pharmacienne, notamment en lui crachant dessus. Par ailleurs, 4h avant le meurtre, le mineur venait d’être frappé, « corrigé sévèrement » par un individu, a dévoilé le procureur de la République. Il ne s’agissait cependant pas de l’homme retrouvé mort. Conduit au CHU Minjoz par des proches, il en est très vite ressorti, refusant des soins, et se rendant très vite sur le point de deal sur lequel il venait d’être molesté. Enfin, des témoins ont affirmé que le jeune homme suivait la victime en trottinette, peu avant les faits. Il a été placé en détention provisoire, et sera poursuivi pour assassinat.
« Il s’agit du 6ème homicide en moins de 10 mois à Besançon. C’est un constat accablant, même si j’atteste de tous les efforts des services de police et de leur rapidité » a déploré Etienne Manteaux, le procureur de la République.