Les premiers décrets pour venir en aide aux agriculteurs, promis par Gabriel Attal, durant la dernière crise, ont été publiés au Journal officiel ce dimanche. L’un porte sur le gazole non routier. Ce qui leur permettra de bénéficier « d’une avance de trésorerie de plusieurs mois ». L’autre concerne les professionnels touchés, depuis plusieurs mois, par la maladie hémorragique épizootique.
Une journée importante pour le monde agricole s’est terminée ce jeudi. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé à suspendre les blocages. Néanmoins, la vigilance est de mise. Les deux syndicats majoritaires veulent des preuves écrites du gouvernement sur les engagements qui ont été pris. Ils attendent des preuves tangibles.
Hier, Gabriel Attal, le Premier Ministre, et Emmanuel Macron, lors d’un conseil européen extraordinaire, ont pris respectivement la parole et formulé des annonces. Le chef du gouvernement a notamment annoncé une enveloppe de 150 millions d’euros, une « phase massive de contrôle » dans les supermarchés, une « mise en pause » du plan Ecophyto et le remboursement partiel immédiat de la taxe sur le gazole non routier. La promotion massive de l’étiquetage sur l’origine des produits fut également avancée.
De son côté, Emmanuel Macron, c’est dit « pas favorable à une Europe qui se referme », mais qu’il ne souhaitait pas « des échanges qui se font aux dépens de nos producteurs ». Le Chef de l’état a également fustigé l’accord en cours de négociation entre l’Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur.
Une journée importante pour le monde agricole s’est terminée ce jeudi. La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé à suspendre les blocages. Néanmoins, la vigilance est de mise. Les deux syndicats majoritaires veulent des preuves écrites du gouvernement sur les engagements qui ont été pris. Ils attendent des preuves tangibles.
Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs, reconnaît que certaines décisions vont dans le bon sens. Néanmoins, il attend, comme ses collègues, des actes et des décisions rapides. « Il y a des choses qui ont été annoncées, comme le contrôle du respect des états généraux de l’alimentation, un calendrier sur une loi d’orientation agricole, un futur plan loup, …, et qui devront se confirmer rapidement. Il ne faut que cela mette un an pour se mettre en marche » explique M. Dornier. Et de poursuivre : « cela fera partie des choses prioritaires dans les semaines à venir ».
Le salon de l’agriculture
Si les professionnels de la terre rejoignent petit à petit leurs exploitations. Ils font savoir qu’ils sauront se rappeler au bon souvenir du gouvernement. « J’espère que le calendrier sera tenu. Autrement, nous serons amenés à se remobiliser dans les prochains mois si le gouvernement ne tient pas ses paroles » commente Florent Dornier. Le salon de l’agriculture pourrait être un lieu symbolique. Le gouvernement se sait sous surveillance. « Il y a une loyauté et un bon sens dans le monde agricole. Lorsque le bons sens n’est plus appliqué, nos agriculteurs sont capables de dire ça suffit » conclut l’agriculteur du Haut-Doubs.
L'interview de la rédaction / Florent Dornier
Emmanuel Macron a pris la parole ce jeudi après-midi depuis Bruxelles dans le cadre du Conseil européen. Le Chef de l’Etat a fait savoir que les règles, en matière agricoles, doivent profondément changer. Concernant Egalim, il entend intensifier les contrôles des entreprises. « S’il faut modifier Egalim, nous le ferons » a-t-il ajouté. Emmanuel Macron souhaité « une Europe plus claire, avec plus de contrôles ». Il a également déclaré avoir obtenu « une dérogation sur les 4% de jachère ».
Dans le cadre de la crise agricole, le gouvernement a annoncé qu’un fonds d’urgence de 80 millions d’euros est mis en place immédiatement pour soutenir les viticulteurs, qui connaissent des difficultés de trésorerie. Il fournit également un appui structurel à hauteur de 150 millions d’euros afin d’encourager la restructuration et la diversification agricole et leur permettre d’investir dans d’autres productions agricoles, adaptées aux territoires et à leur climat.
S’ils reconnaissent que les dernières mesures annoncées par Gabriel Attal « vont dans le bon sens », les militants agricoles de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs n’entendent pas baisser les bras. D’autant plus que les 120 propositions qu’ils ont formulées et transmises au 1er ministre sont loin d’avoir été atteintes. Ce mardi dans le Jura, les agriculteurs ont procédé au blocage de deux centrales d’achat dans le nord du département.
Gabriel Attal n’a pas convaincu les agriculteurs, ce mardi après-midi, lors de la déclinaison de sa déclaration de politique générale. Le Premier ministre est resté très vague sur les ambitions de son gouvernement dans le domaine de l’agriculture. En attendant d’autres mesures, qui devraient être connues dans les prochains jours, il a annoncé que, d’ici le 15 mars, toutes les aides de PAC seront versées sur les comptes bancaires des exploitants ». Tout en ajoutant que le gouvernement « travaillera avec les régions pour que les aides à l’installation des jeunes agriculteurs puissent être versées dans les prochaines semaines ». Le contrôle du respect de la loi Egalim sera également renforcé.
On a appris que les Sénateurs avaient décidé, en toute discrétion, de s’accorder une enveloppe de 700 euros supplémentaires par mois. Soit une hausse de 12% de leur frais de mandat. Cette somme correspondrait « à plus de 2,9 millions d’euros par an sur les fonds propres du Sénat ». Ces derniers disposaient déjà de 5.900 euros mensuels d’avance générale. Il y a quelques jours, les députés augmentaient de 300 euros l’enveloppe des frais de mandat.
Dans un communiqué de presse, les groupes d’action de la France Insoumise de Besançon indiquent apporter leur soutien à la mobilisation des agriculteurs qui « se battent pour pouvoir vivre dignement de leur travail ». Le collectif appelle « à la convergence des luttes face à un gouvernement qui n’entend rien de la souffrance et de la colère populaire ».
Le département du Doubs a un nouveau préfet. Rémi Bastille prend officiellement ses fonctions ce lundi 29 janvier matin. Une cérémonie se tiendra, à 11h, au mémorial de l’esplanade des Glacis à Besançon, en l’honneur de la mémoire des victimes de guerre.