La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit. Ce lundi, les députés se prononceront sur les motions de censure déposées. Sans aucune surprise, les députés de la majorité présidentielle, Eric Alauzet, Laurent Croizier, Nicolas Pacot et Danielle Brulebois ne se tireront pas une balle dans le pied et ne voteront pas les motions de censure.
Contrairement à leur collègue belfortain Ian Boucard, Les Républicains Marie-Christine Dalloz et Annie Genevard ne devraient pas voter également ces motions. La position de Justine Gruet reste confuse. En revanche, le député La France Insoumise du Territoire de Belfort Florian Chauche et les parlementaires RN de Haute Saône et du Doubs y sont plus que favorables.
Retour sur la situation sociale et politique en France. Le recours au 49-3, par Emmanuel Macron, a suscité de vives réactions en France. Dès hier, des milliers de personnes sont descendus dans la rue pour exprimer leur mécontentement. La division touche également la classe politique. A droite, la députée jurassienne LR Marie-Christine Dalloz avait choisi de voter la réforme. « Non pas pour faire plaisir à Emmanuel Macron », comme elle le précise, mais parce que le groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale a obtenu les modifications qu’il souhaitait, « en raccourcissant l’âge de départ à la retraite, en protégeant les mères de famille, les carrières des femmes et les carrières longues ».
Certes, la parlementaire jurassienne aurait aimé qu’un vote ait lieu, mais l’épilogue en a été autrement. Mme Dalloz, qui devait apporter son soutien à cette réforme, comprend le choix gouvernemental. « Après les 100 heures au Sénat et les 75 heures à l’Assemblée nationale, il fallait que le texte soit mis au vote. Etant donné que le gouvernement n’avait aucune certitude qu’il passe, je comprends que la Première Ministre ait voulu assurer le passage de ce texte »
« Je vote en mon âme et conscience »
Marie-Christine Dalloz se dit très attachée au système français de retraite par répartition. La mesure, la plus juste, selon elle, pour le préserver, est « l’allongement du temps de cotisation ». Mme Dalloz reconnaît que certains députés de sa famille politique ont pu céder à des pressions. Ce qui n’a pas été son cas. « Je vote en mon âme et conscience. En politique, il faut de la cohérence et du courage. Je vote pour ce que je considère être le mieux pour la population que je représente » précise-t-elle. L’élue en appelle à la raison de chacun. « Le but n'est pas de promettre une retraite à 60 ans infinançable » ajoute-t-elle.
De retour dans sa circonscription jurassienne, Marie Christine Dalloz, en raison des perturbations annoncées sur le trafic ferroviaire, ne sera pas présente, lundi, à l’Assemblée nationale, pour voter les motions de censure annoncées. « De toute façon, je n’avais pas l’intention de les voter » conclut-elle.
L'interview de la rédaction : Marie-Christine Dalloz
L’annonce du 49-3, par Emmanuel Macron, pour faire passer la réforme des retraites ne passe pas. La France vit une crise politique majeure. Le gouvernement n’a pas trouvé de majorité. Le passage en force a donc été choisi par le Président de la République et Elisabeth Borne, sa Première Ministre. Les oppositions ont déposé des motions de censure pour faire tomber le gouvernement.
La colère sociale est bien réelle. Des manifestations se sont tenues partout en France. A Besançon, hier, en fin d'après-midi, 200 manifestants se sont rassemblés en ville et devant la préfecture, où des détritus ont été déposés et des fruits pourris ont été jetés. Les militants dénoncent un « déni de démocratie ». Huit Français sur dix sont opposés à cette réforme. L’intersyndicale appelle à la poursuite de la mobilisation, sous forme de rassemblements. Une grande journée de mobilisation est annoncée pour jeudi prochain, le 23 mars.
L'interview de la rédaction / Karine Laurent du syndicat SNUipp/FSU
Alors qu’une journée sociale et politique importante se déroule en France dans le conflictuel dossier de la réforme des retraites, l’intersyndicale n’a pas dit son dernier mot. Elle se réunira ce soir pour décider de la suite de la contestation. Rappelons qu’Emmanuel Macron a eu recours au 49.3 pour faire adopter sa réforme. Elisabeth Borne en a fait les frais cet après-midi à l’Assemblée nationale. Ce jeudi matin, des manifestants se sont réunis devant la permanence du député Eric Alauzet à Besançon, qui s’est positionné en faveur de cette réforme. Remontée, l'intersyndicale est venue lui rappeler sa responsabilité et « sa trahison », envers les valeurs de gauche qu’il défendait auparavant.
José Avilès, le secrétaire départemental de la CGT du Doubs, se dit “abasourdi” par la décision qui est dénoncée. Il pointe un véritable “déni de démocratie”. On s’attend à une montée de la colère dans les rangs de la population, opposée à la réforme. Un mécontentement qui doit se faire entendre ce soir lors du rassemblement prévu devant la préfecture du Doubs à Besançon.
L'interview de la rédaction / José Avilès
Nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites hier. L’intersyndicale s’est mobilisée à Ornans. Les manifestants se sont positionnés à hauteur du rond-point de la Truite avant de manifester en ville. Mouvement auquel ont participé les salariés d’Alstom et Guillin emballages. Les ronds-points ont été occupés également à Lons le saunier et Dole. On s’est rassemblé à Saint-Claude, Pontarlier et Besançon. On a enregistré entre 300 et 500 personnes à Saint-Claude. Ils étaient 500 à Pontarlier et plus de 5000 à Besançon.
Dans la capitale comtoise, un rassemblement s’est tenu, en fin d’après-midi, devant la permanence du sénateur Jacques Grosperrin. Ce jeudi matin, un temps de manifestation est annoncé devant la permanence d’Eric Alauzet, député de la majorité présidentielle. Une action est prévue en fin d’après-midi devant la Préfecture.
Le député du Doubs Laurent Croizier, président du groupe « Ensemble Bisontins » au conseil municipal de Besançon vient d’adresser un courrier à Anne Vignot, maire de Besançon pour dénoncer « les manquements répétés au respect du règlement intérieur et du droit lors des séances du conseil municipal ». Il demande l’organisation d’une conférence des présidents des groupes d’élus « afin de résoudre ces dysfonctionnements ».
Ce mardi, Ludovic Durand, le secrétaire national Force Ouvrière police municipale, le syndicat majoritaire de la profession, est venu à la rencontre des policiers municipaux bisontins. On a parlé de la réforme des retraites, qui ne passe pas, et de la situation bisontine.
L’armement des policiers municipaux, que les différentes majorités ont toujours refusé, et le nouveau projet de service, que prépare la Maire sont décriés. Pour les locaux, comme le représentant national, la délinquance est telle que les tasers d’aujourd’hui ne sont plus adaptés aux réalités du terrain. Ces armes ne sont plus suffisantes pour protéger les policiers en exercice et leur permettre d’assurer leur mission de protection de la population. « Un homme dangereux est activement recherché à Besançon. Comment voulez-vous vous mesurer à lui sans équipement adéquat » pointe l’assistance. A ce sujet, une délégation devrait rapidement solliciter une rencontre auprès d’Anne Vignot pour échanger sur ce point.
Un projet de service qui divise
L’autre point d’achoppement concerne le nouveau projet de service, qui devrait être décliné en septembre prochain. La suppression du service VTT et la réorganisation des secteurs couverts, qui aura un impact sur les rythmes de travail des agents, sont contestés. « Nous allons perdre également en présence sur le terrain et en relations humaines » expliquent-ils. Dénonçant cette situation, deux policiers sont sur le départ. D’autres devraient suivre. A cela s’ajoutent les conditions salariales, l’absence de primes et les recrutements qui se font désirer. « Dans ces conditions, comment voulez-vous intéresser les jeunes et renforcer les effectifs ? » explique un représentant syndical. Aujourd’hui, la moyenne d’âge de la police municipale est d’environ 50 ans. 46 policiers, tous services confondus, composent l’effectif local. Il en faudrait trois fois plus.
L'interview de la rédaction / Ludovic Durand
500 personnes se sont rassemblées ce samedi après-midi, sur le parking Battant, à Besançon, pour « défendre le loup et la biodiversité ». « Stop aux tirs de loup », « Pour une montagne vivante », « I love loup », « Préfet ne touche pas à mon loup », … tels sont les slogans qu’ont crié et chanté les manifestants. Venus de toute la Franche-Comté, de l’Ain, de Grenoble, de Valence, de Suisse, les participants ont déambulé dans les rues de Besançon. Lors du parcours, ils ont symboliquement réalisé une minute de silence en hommage aux 174 loups qui seront abattus cette année, comme l’autorise la loi. Par ailleurs, malgré le refus du Préfet du Doubs de les recevoir, ils ont manifesté devant la préfecture, où ils ont déposé une gerbe de fleurs et un courrier qui aurait dû être remis au représentant de l’état.
L'interview de la rédaction / Patrice Reydelet - Militant pôle grand prédateur

« Un préfet sous la pression du lobbying agricole » ?
Les manifestants en sont convaincus, Jean-François Colombet, le préfet du Doubs, « subit la pression des représentants locaux de la FDSEA du Doubs ». Ecartés de l’instance mise en place par l’Etat, les défenseurs du loup dénoncent une volonté affichée et claire de ne pas vouloir les associer à la réflexion en cours, au niveau des services de l’état. « Il n’y a plus de négociations possibles avec les autorités. Révoltons-nous. Notre seul salut passe désormais par une écologie de combat » analyse Alain Prêtre. Dans sa ligne de mire, le préfet du Doubs, et notamment sa dernière campagne de recrutement de louvetiers, la politique d’Emmanuel Macron, et les 80 millions d’euros de subventions accordées aux chasseurs, les agriculteurs et les chasseurs.
L'interview de la rédaction : Fabrice Monnet, créateur du collectif "Defend The Wolf", dans le Jura Suisse

La filière comté dénoncée
Une lettre a été déposée en préfecture. Dans cet écrit, les défenseurs du loup demandent une politique volontariste en matière de protection des élevages, type patous et clôtures électriques, l’abandon des tirs létaux, la fin de l’omerta sur les impacts de la filière comté sur l’environnement, la modification du modèle agricole en place, le développement d’un écotourisme… .

Cette manifestation pacifique et bon enfant, même si la détermination et les valeurs défendues étaient bien réelles, s’est conclue sur la place Granvelle, au centre-ville. Pour clore cet après-midi revendicatif, les responsables d’association étaient invités à prendre la parole pour exprimer leurs doléances.
De nouvelles actions sont programmées ce mercredi par les syndicats pour exprimer leur opposition à la réforme des retraites. Un blocage de la nationale 57, à hauteur de la rue de Vesoul, à Besançon, est prévu ce matin. Les étudiants devraient également se mobiliser devant la faculté des lettres. Un comité d’accueil est également réservé à la rectrice de l’académie de Besançon, en déplacement au lycée Jules Haag de Besançon pour visiter l’exposition « Femmes en responsabilité », mise en place par les élèves élus au Conseil de la vie lycéenne.
Les jeunes, lycéens et étudiants, ont animé le cortège bisontin ce mardi. La réforme des retraites explique cette forte mobilisation, mais les jeunes sont également venus dénoncer une manière de faire de la politique qu’ils jugent désuète et ne correspond plus aux exigences de la société. Ils veulent une démocratie plus large et une implication plus grande des citoyens dans les mesures qui les concernent. Sixième république ou pas, une partie de la jeunesse française veut être associée aux décisions qui dessinent son avenir.
Pour Paul, représentant local du syndicat UNL, l’utilisation du 49.3 à l’Assemblée Nationale, la réforme du bac et des lycéens professionnels et, plus récemment, la généralisation du Service National Universel font partie de la liste des décisions prises sans concertation. « Le peuple n’est pas consulté » lance le lycéen bisontin. « Il est important que les jeunes se mobilisent pour exprimer leur vision de la société et leur conception du débat public » déclare le jeune militant.
L'interview de la rédaction / Paul