Alors que beaucoup, à l’instar du SNES-FSU, s’insurgent contre l’annonce d’Emmanuel Macron concernant une possible reprise des cours le 11 mai prochain, Anthony Borey, enseignant au lycée des Augustins à Pontarlier, se réjouit. « Ma première réaction a été d’être plutôt content » nous explique-t-il. En effet, il s’agit presque d’un soulagement pour l’enseignant en sciences économiques et sociales. « J’avais peur de ne pas revoir mes élèves avant la fin de l’année ». Dans cette annonce, Anthony Borey y voit même une double satisfaction. « Je me dis qu’on pourra aider les parents qui doivent reprendre le travail. Si on peut être encore plus utiles, moi je suis plutôt pour ».
Il faut dire que l’organisation des cours, qu’il donne actuellement par audioconférence, n’était pas des plus simples. « Ça demande énormément de travail, témoigne le professeur. J’ai du réadapter mes cours, je prends plus de temps pour le programme car je fais plus de réponses individuelles à mes élèves ». Des élèves qui ont d’ailleurs pris la nouvelle de la reprise presque aussi bien que leur professeur de manière générale. « Ils sont contents. Certains aimeraient même reprendre avant ». Car, comme nous l’a expliqué Anthony Borey, certains adolescents ont besoin d’un cadre pour bien travailler. « Certains ont eu beaucoup de travail en même temps et gérer l’autonomie n’est pas forcément facile ». Malgré tout, l’annonce du BAC en contrôle continu a été un véritable soulagement pour lui comme pour ses élèves.
« Je comprends la réaction des gens qui ont peur »
Des réactions qui ne sont pas vraiment partagées autour de lui. L’enseignant a bien conscience d’être minoritaire. « Les collègues se demandent comment ça va être possible et ont l’impression qu’on nous envoie au front ». Des réactions qu’il dit comprendre, puisque lui-même émet certaines réserves. « Je comprends la réaction de gens qui ont peur. Il est vrai qu’au niveau sanitaire, ça me parait très compliqué d’être trente dans une classe en respectant les consignes de distanciation sociale ».
L’enseignant a quelques vagues idées de ce à quoi pourrait ressembler cette reprise, même si tout est encore « flou » pour lui. Il émet ainsi l’hypothèse de ne faire revenir que les personnes n’ayant pas le BAC en contrôle continue. « Si c’est pour réduire les inégalités, je trouve ça très bien ». Même si cela demanderait encore plus de travail, Anthony Borey se dit prêt à continuer les audioconférences, en plus des cours en classe, pour les personnes qui ne pourraient ou ne souhaiteraient pas revenir. L’enseignant se voit également finir le programme. « Je suis assez optimiste mais peut être que je me trompe ».