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Le Premier Ministre a pris la parole ce jeudi soir. L’objectif de 5000 cas par jour étant inatteignable au 15 décembre prochain, de nouvelles mesures s’imposent.

Jean Castex a annoncé : le maintien de la fermeture des cinémas, théâtres et musées, qui devaient rouvrir le 15 décembre, pendant les trois prochaines semaines ; la mise en place d’un couvre-feu le 15 décembre à partir de 20h, qui s’appliquera le 31 décembre, mais pas le 24 décembre - et l’attestation ne sera plus nécessaire en journée, mais restera obligatoire pendant le couvre-feu. Par ailleurs, il n’y aura pas d’assouplissement des jauges pour les lieux de culte.

Les policiers bisontins ont été mobilisés pour une disparition inquiétante ce jeudi matin. Un enfant de 11 ans , présentant des troubles autistiques, n’a pas rejoint son établissement scolaire. Le jeune garçon avait été déposé peu avant, non loi de son collège. En moins d’une heure, les forces de l’ordre ont retrouvé le jeune adolescent.

Ce jeudi, la personnalité d’Alexandre Verdure, le principal suspect dans la mort de Mihaela Miloiu, la jeune prostituée roumaine retrouvée défigurée dans un bois du Frasnois en décembre 2016, a longuement été détaillée et analysée. De nombreux experts se sont succédés à la barre, établissant à tour de rôle le profil psychologique et psychiatrique d’Alexandre Verdure, selon leurs observations.

Ayant eu une enfance normale, il est le plus jeune des trois garçons du couple Verdure. L’entente à toujours été très bonne avec ses frères. Dans sa jeunesse, Alexandre Verdure était un adolescent comme les autres. Sportif, il s’engage à l’âge de 12 ans avec les sapeurs-pompiers. Il se pax le 17 avril 2009. En 2015 naîtra de cette union un petit garçon.

Des expertises similaires

Les rapports ont de nombreux traits communs. Alexandre Verdure est qualifié comme quelqu’un de potentiellement dangereux. Il ne présente, selon les experts, aucune pathologie psychiatrique, ni de délire paranoïaque, mais quelques troubles de la personnalité. L’accusé a été définit par les enquêteurs, comme quelqu’un supportant mal l’échec avec une incapacité totale de remise en question, et une forte tendance au déni. Alexandre Verdure aurait besoin de donner une image de lui prestigieuse, en se présentant assez régulièrement comme quelqu’un d’héroïque, cherchant à sauver les autres. Ce qu’il a fait à de nombreuses reprises au cours de l’enquête, en insistant de manière récurrente sur le fait qu’il n’est pas comme il a été décrit. Les experts lui attribuent une image « un peu mégalomaniaque Â». Ils continueront en le qualifiant de « personnalité narcissique Â», qui peut avoir recourt à une grande violence s’il est humilié ou mis en échec. La dangerosité potentielle présente en Alexandre Verdure pourrait surgir lors de ces situations, où il serait frustré, rabaissé, et remis en question

En ce deuxième jour d’audience, les parents de l’accusé se sont à nouveau présentés à la barre en cette fin d’après-midi. Ils ont réagi à ce qui a pu être dit à propos de leur fils, notamment en ce qui concerne son couple.

La mère d’Alexandre Verdure est la première à prendre la parole.

« Ce que j’ai entendu aujourd’hui m’a beaucoup touché, parce que je ne reconnais pas du tout mon fils dans ce descriptif. C’est quelqu’un de toujours présent, de gentil, d’avenant. Â»

Elle poursuit en s’en prenant à l’ex-compagne de son fils. « Cyrielle (l’ex-compagne de l’accusé) a été décrite comme une femme malheureuse, obligée de travailler, sous prétexte qu’Alexandre prenait tout l’argent du foyer. Mais elle n’est pas du tout comme ça. En février 2018, quand Alexandre a tenté de se suicider, je l’ai appelé en lui disant que je ne la savais pas aussi garce que ça […] Ensuite elle a appelé la gendarmerie de Pontarlier, en inventant des choses, comme quoi j’avais tenté de voler son enfant Â»

C’est au tour du père de l’accusé de s’avancer à la barre. Il appuie les déclarations de son épouse.

« Le méchant dans le couple, ce n’est pas celui qu’on dit, c’est une évidence […] Alexandre était son petit chienchien. S’il ne faisait pas une chose, elle l’engueulait. Le plus méchant des deux, c’était bien elle. Il fallait qu’il fasse ce qu’elle voulait Â» « Je me suis retenu beaucoup de fois. J’aurais pu lui mettre une claque, j’en avais envie, mais je me retenais pour la famille. Le mot garce est le mot qui convient Â»

Il prend alors la défense de son fils, en évoquant son mensonge. « Il est évident qu’il a menti pour cette histoire de chevreuil. Mais est-ce que quelqu’un ici n’a jamais menti ? Et pourquoi il a menti ? Pour protéger sa compagne, sa famille, son fils, ses parents. Et il a réussi à garder ça avec une force mentale que moi-même je n’explique pas. Personnellement je dirais bravo, chapeau. Je le féliciterais Â»

Puis, le père d’Alexandre Verdure achève sa déclaration. « Il aide une fille qui se fait maltraiter, et voilà comme il est traité Â»

Après avoir été soumis aux questions de la présidente d’audience lors de cette matinée du 10 décembre, puis à celle du procureur de la République, avant d’être coupé par une intervention du docteur Carpentier qui a présenté son analyse psychiatrique, l’interrogatoire d’Alexandre Verdure a repris à 14h40.

Les premières passes d’armes avec l’avocat général

La tension est montée en fin de matinée lors de la confrontation entre l’accusé et l’avocat général. Ce dernier est revenu sur tout le cheminement du soir du meurtre, en présentant à l’accusé de nombreuses incohérences et de nombreuses zones d’ombre. Alexandre Verdure paraît sûr de lui, n’hésite pas à hausser le ton, et à se confronter vivement au procureur de la République, Etienne Manteaux. L’avocat général poursuit, en continuant à opposer les dires de l’accusé, et les faits qui ont été démontrés par l’enquête.

« Vous faites tout pour qu’on ne puisse pas remonter à qui que ce soit Â»

Etienne Manteaux pointe du doigt l’ancien gendarme réserviste. Au terme d’un échange vif, où l’avocat général a reproché à Alexandre Verdure « de tout faire pour qu’on n’ait rien Â», l’atmosphère s’est tendue dans la salle d’audience de Besançon. Il est reproché à l’accusé de s’être débarrassé de tout ce qui pouvait incriminer les potentiels agresseurs, et de toute trace qui permettrait de remonter à d'éventuels malfaiteurs.

Dans des explications confuses, mais avec un ton assuré et résolu, Alexandre Verdure explique qu’il n’a pas eu le temps de relever la plaque d’immatriculation de la « BMW noire Â» de laquelle seraient sortis les agresseurs. Puis qu’il aurait jeté le téléphone de la victime dans la panique, pensant qu’il était géolocalisé à cause de l’appareil, et poursuivi par ses agresseurs. Et enfin, qu’il se serait débarrassé des habits et de l’arme du crime en rentrant chez lui, parce qu’il « Ã©tait content d’être en vie Â». Tout ce processus n’est pas crédible, selon Etienne Manteaux, pour quelqu’un se vantant à de nombreuses reprises d’être gendarme réserviste, et d’agir en tant que tel.

Alexandre Verdure acquiesce finalement, en avouant s’être comporté d’une manière « complètement conne et abrutie Â». 

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