Après 2 années de travail collaboratif avec de nombreux acteurs du massif du Jura, la première aire de bivouac dans les Montagnes du Jura a été inaugurée le 27 septembre dernier. Baptisée « La Halte », celle-ci comporte une plateforme de bivouac, une cabane refuge et des toilettes sèches. Dans une logique de 4 saisons, elle accueillera des randonneurs été comme hiver, mais aussi d’autres usagers. La Halte se trouve au lieu-dit Les Seignes, sur la commune des Gras.
Il s’agit du premier prototype de ce genre installé dans le Doubs. Après plus d’une année de travail avec les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon, des bureaux d’études et de la filière bois, « La Halte » a été inaugurée au lieu-dit Les Seignes.
« L'objectif premier c'est vraiment de pouvoir accueillir les randonneurs GTJ (Grandes traversées du Jura) quel que soit le type de randonnée, et en même temps d'avoir un équipement 4 saisons. Puisque c'est également un lieu de départ de site nordique. L'idée, c'est d’avoir un accueil toute l'année, pour ces nouvelles clientèles de plus en plus nombreuses sur le massif, tout en répondant à une problématique, notamment sur certains tronçons, qui est le manque d'hébergement » indique Alain Langelez, chef de projet Avenir Montagne pour les associations Grandes traversées du Jura et Espace Nordique Jurassien.
Constitué d’une cabane-abri, d’une plateforme de bivouac et de toilettes sèches, l’objectif de cette aire est de tester les équipements auprès des usagers afin de les améliorer et de les diffuser plus largement. Ce projet hybride peut faire partie d’une des solutions pour pouvoir accueillir les nouvelles clientèles. Avec l'idée de pouvoir couvrir au mieux le territoire et les sentiers GTJ, comme les sites nordiques qui s’étendent tout au long du massif du Jura, en s'appuyant sur les hébergeurs déjà existants, mais qui manquent souvent de place sur certaines périodes pour accueillir les randonneurs à la nuitée. « C’est un des problèmes, des gens pratiquent alors le bivouac sauvage, ce qui met une pression supplémentaire sur les milieux naturels. Il y a vraiment une logique d'encadrer les flux et les pratiques, plutôt que d'en arriver à les interdire. L'idée de ces solutions hybrides est de pouvoir s'implanter dans des lieux où il n'y a pas d'hébergement, et à d'autres moments, de s'appuyer sur des structures existantes pour pouvoir développer ce projet » ajoute Alain Langelez.
Comme l’explique le chef de projet, la logique est aussi d'avoir des équipements qui peuvent servir toute l’année, et pas uniquement d'une manière saisonnière. Cet équipement n’est d’ailleurs pas seulement réservé aux randonneurs, même s’ils restent la priorité. On peut aussi l'utiliser pour faire des pique-niques en famille, comme c’est déjà le cas avec des locaux qui sont venus profiter de l'équipement. « C'est un usage qui sera partagé. L'accès est gratuit pour le moment puisque c'est sur des sites publics, et tant qu’il n’y a pas un développement du projet à l'échelle du massif, on ne va pas mettre de système de réservation en place, puisque c'est assez coûteux. L'idée, c'est vraiment que ce soit un lieu de partage et d'autogestion. Bien sûr il y aura un entretien réalisé par la commune, mais à charge aussi des participants d'être respectueux du lieu et des autres usagers » précise Alain Langelez.
« Les structures ont été créées par un charpentier du Doubs. Un des points forts du projet est d'utiliser les ressources locales. Ici, nous avons eu recours à du bois de sapin et d'épicéa »
Il y aura 3 sites pilotes sur le massif du Jura ; un par département. Le premier, « La Halte » dans le Doubs, et vont suivre ceux du Jura et de l’Ain, avec une aire à Foncine-le-Haut et une au Col de Cuvery. Le budget de « La Halte » s’élève environ à 50.000€. Mais elle reste pour l’heure, une expérimentation et un prototype. « Donc forcément, il y a un coût supplémentaire. Mais aujourd'hui on rentre justement dans cette phase de chiffrage auprès des professionnels. L'idée, c'est vraiment de tester auprès des usagers. On a d’ailleurs mis en place un petit questionnaire avec un flash code qui permet de répondre à une enquête en ligne. Les retours sont très importants parce que ça nous permet de faire évoluer le produit si nécessaire. Et ce sera forcément nécessaire » conclut Alain Langelez.