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Pontarlier / À l’hôpital du GrandVallier, les soignants en psychiatrie dénoncent l’absence de reconnaissance du risque

Publié le 12 Sep. 2025 à 04:09
Tags: Santé | chi hautecomte | grandvallier |
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Pontarlier / À l’hôpital du GrandVallier, les soignants en psychiatrie dénoncent l’absence de reconnaissance du risque

L’équipe de psychiatrie du centre hospitalier intercommunal de Haute-Comté (CHIHC), sur le site du GrandVallier, tire la sonnette d’alarme. Dans un courrier adressé à plusieurs ministres, députés, autorités sanitaires et médias, les soignants réclament la reconnaissance de la dangerosité de leur métier et la mise en place d’une indemnité forfaitaire de risque, à l’image de ce qui existe déjà pour les urgences.

Quotidien marqué par la violence

Intra-hospitalier, hôpitaux de jour, centres médico-psychologiques (CMP) : l’équipe couvre l’ensemble du secteur psychiatrique du Haut-Doubs. Les soignants assurent la prise en charge de patients en crise, parfois instables, exposant les équipes à des agressions physiques et psychologiques. « Plusieurs épisodes violents sont survenus depuis le début de l’année 2025 », expliquent-ils. Ces faits concernent principalement les personnels paramédicaux, certains ayant entraîné des arrêts de travail. Les signalements d’« événements indésirables » et de « fiches violences » s’accumulent depuis plusieurs années, sans réponse structurelle selon eux.

Des conditions de travail dégradées

Les soignants soulignent également le manque d’effectifs : effectifs divisés par deux la nuit et les week-ends, recours fréquent à des intérimaires non formés à la gestion de la violence, appui régulier des agents de sécurité et même des forces de l’ordre. La situation s’est aggravée entre décembre 2024 et février 2025, lorsqu’ils ont dû accueillir des patients relevant normalement de l’unité d’hospitalisation de très courte durée (UHTCD), fermée temporairement pour travaux. Selon l’équipe, ce contexte pèse lourdement sur l’attractivité du service : « Les étudiants en soins infirmiers rapportent déjà que nos conditions de travail ne sont pas attrayantes, en raison du sous-effectif, du sur-effectif patient et des situations de violence. »

Une demande de reconnaissance nationale

Si les urgences bénéficient déjà de l’indemnité forfaitaire de risque (IFR), ce n’est pas le cas des services de psychiatrie générale, contrairement aux unités de soins intensifs ou aux structures pour malades difficiles. « Nous demandons que notre travail, impliquant une exposition régulière à de la violence, puisse enfin être reconnu et valorisé », écrivent-ils. Au-delà d’une compensation financière, ils estiment qu’une telle mesure permettrait de stabiliser les équipes et de faciliter les recrutements.

Une mobilisation élargie

Les soignants ont déjà alerté leurs syndicats (CFDT, CGT, FO) qui soutiennent leur démarche. Ils annoncent également un rapprochement avec d’autres structures psychiatriques du département et de la région, comme le centre hospitalier de Novillars, le centre psychiatrique de la Chartreuse ou encore celui de Saint-Ylie. La lettre a été adressée à plusieurs ministres, parlementaires, à l’ARS, à la Haute Autorité de Santé, à l’Ordre infirmier, ainsi qu’à divers médias spécialisés et généralistes.  " Nous sommes portés par notre détermination et notre besoin de reconnaissance », conclut l’équipe psychiatrique du GrandVallier, qui entend inscrire son combat dans une dynamique nationale.

Dernière modification le vendredi, 12 septembre 2025 05:07