Besançon, cité nichée entre collines verdoyantes et boucle du Doubs, connaît un véritable renouveau touristique. Derrière une apparente discrétion, la ville tire son épingle du jeu et enregistre des chiffres inédits. Avec plus de 860 000 euros collectés en taxe de séjour, un record historique, la capitale comtoise prouve qu'elle séduit de plus en plus de visiteurs venus découvrir son patrimoine, sa nature et sa douceur de vivre.
L'interview de la rédaction : Benoît Vuillemin, maire de Saône et l'élu grand bisontin en charge du tourisme
Benoît Vuillemin
Une stratégie repensée, des résultats visibles
Tout a commencé en 2020, lorsque Grand Besançon Métropole a décidé d’actualiser son schéma touristique voté en 2017. « Le contexte post-Covid exigeait une refonte des priorités, notamment pour répondre à de nouvelles attentes des voyageurs » explique Benoît Vuillemin, maire de Saône et l'élu grand bisontin en charge du tourisme. Ce schéma repositionne Besançon comme capitale de la destination “Montagnes du Jura”. Les efforts portent à la fois sur la valorisation du patrimoine architectural et naturel, sur les mobilités douces et sur le renforcement de l’offre d’hébergement, encore perfectible.
L'interview de la rédaction : Benoît Vuillemin, maire de Saône et l'élu grand bisontin en charge du tourisme
Hébergement : un point à consolider
Si les chiffres sont bons, l’hébergement reste un talon d’Achille. Certains établissements comme l’hôtel Victor Hugo ou l’hôtel de Paris, ont opéré des rénovations majeures. D'autres, en revanche, peinent à suivre, comme le souligne M. Vuillemin : « L’hôtel Mercure, par exemple, n’a pas fait sa mue, ce qui est regrettable. ». Des projets sont en cours : un nouvel hôtel dans le nouveau quartier Saint-Jacques, un nouvel établissement à Morre et, pourquoi pas, un camping de nouvelle génération à Saône. Autant d’initiatives destinées à combler le déficit d’accueil de qualité.
Patrice Hennequin
Mobilité : une accessibilité renforcée
Le réseau ferroviaire est un atout stratégique pour la ville. À seulement 2h10 de Paris ou 3h50 de Francfort en TGV, Besançon se rend accessible sans voiture. La ligne TER des Horlogers, récemment réhabilitée, permet même de relier les plateaux jurassiens depuis le centre-ville en quelques minutes. Benoît Vuillemin cite avec enthousiasme cette expérience : « Deux minutes après avoir quitté la gare de Saône, vous êtes déjà en pleine nature, dans un décor de falaises et de tunnels. C’est unique. »
Une offre culturelle et événementielle dynamique
Musées, expositions, festivals… La diversité de l’offre culturelle participe largement à l’attractivité de la ville. Le Musée des Beaux-Arts, la Citadelle, ou encore les événements comme "Grandeur Nature", "Bien Urbain", ou le festival du livre rythment la saison touristique. Les touristes affluent, notamment à vélo, via la Via Francigena. L’Office de tourisme enregistre jusqu’à 600 visiteurs par jour en été. La ville devient peu à peu un point de passage incontournable des amateurs de slow tourisme.
L'interview de la rédaction : Patrice Hennequin, président de l’office de tourisme
Des efforts à poursuivre : communication et coordination
Reste un défi majeur : mieux faire savoir tout ce qui se fait de bien. « On ne sait pas bien dire ce qu’on fait », admet Patrice Hennequin, le président de l’office de tourisme. Besançon souffre encore d’un déficit de notoriété. Des initiatives sont mises en place pour renforcer sa visibilité médiatique nationale et internationale. Les chiffres, les projets et les témoignages sont clairs : Besançon est sur la voie d’une reconnaissance touristique solide. Le cap est fixé, les résultats sont encourageants, mais le travail est loin d’être terminé. Si la ville parvient à moderniser son offre d’hébergement et à renforcer sa communication, elle pourrait bien devenir l’une des perles touristiques du Grand Est.
L'interview de la rédaction : Patrice Hennequin, président de l’office de tourisme