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 Incendie de la fourrière de Planoise : Les 7 auteurs présumés bientôt jugés

Publié le 15 Sep. 2021 à 16:09
Tags: planoise | incendie | fourriere |
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 Incendie de la fourrière de Planoise : Les 7 auteurs présumés bientôt jugés

Le 31 décembre 2019, un incendie criminel ravageait le parking souterrain de la fourrière municipale de Besançon, ainsi que l’Intermarché situé au-dessus. Deux ans après, le procureur de la République a indiqué que l’instruction était close. Sept suspects pourraient être jugés en correctionnel avant la fin de l’année. Trois sont actuellement incarcérées, et trois autres sont sous contrôle judiciaire. La septième personne, soupçonnée d’être le cerveau de l’opération, est en fuite, probablement à l’étranger, selon le procureur.

 

Dans le quartier de Planoise, le dernier jour de l’année 2019, la fourrière municipale partait en fumée. Plus de 150 voitures s’embrasaient, jusqu’à provoquer l’évacuation en urgence des 300 clients et 35 employés de l’Intermarché situé juste au-dessus. Il ne s’agit pas d’un accident, mais d’un acte volontaire, commis par un commando de membres présumés d’un clan gérant le trafic de drogue dans la cité comtoise, destiné à détruire un véhicule pouvant contenir des traces d’ADN et des preuves les mettant en cause. Après de longs mois d’enquête, bientôt deux ans après les faits, Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, a signalé ce mardi la clôture du dossier d’instruction, et un procès qui se tiendra sans doute avant fin 2021.

 

7 personnes mises en examen

 

Cette enquête a permis d’interpeller six personnes. Trois d’entre elles sont actuellement incarcérées, et trois autres sont sous contrôle judiciaire. La septième personne, soupçonnée d’être le cerveau de l’opération, et potentiellement un donneur d’ordre important d’un des deux clans rivaux est en fuite, « probablement à l’étranger Â», selon le procureur. Un mandat d’arrêt à son encontre est en cours. Parmi ces sept individus, âgés de 20 à 30 ans, on compte six bisontins et un dolois. Ce volet judiciaire de l’incendie criminel de la fourrière fait partie d’un grand dossier s’imbriquant dans deux autres : les nombreuses tentatives de meurtres et règlements de compte, et l’assassinat d’Houcine Hakkar le 8 mars 2020, victime collatérale de ce trafic de drogue. 

 

Un véhicule incendié dissimulant des preuves

 

 Les malfaiteurs avaient déjà tenté de passer à l’acte la veille, le 30 décembre 2019, en vain. C’est donc le lendemain qu’ils sont revenus cagoulés, à cinq, avec pour objectif de détruire la BMW X6 volée quelques jours plus tôt à Mulhouse, qui avait été placée sous scellé dans le parking souterrain de la fourrière. A ce moment précis, les enquêteurs ne se doutaient pas de l’implication qu’avait eu la voiture dans cette vaste affaire, et qu’elle avait été utilisée dans le cadre des règlements de compte survenus quelques jours avant l’incendie. Ouvrant le feu en direction du sol afin de dissuader un gardien de les poursuivre, le commando se dirige alors en direction du véhicule, déverse de l’essence sur celui-ci, avant d’y mettre le feu. La voiture s’embrase, et propage rapidement ses flammes à plus d’une centaine d’autres véhicules stationnés dans ce parking souterrain. « Les enquêteurs ont réussi à remonter jusqu’aux auteurs présumés grâce à un véhicule qui a été utilisé par les malfaiteurs dans leur fuite lors de l’incendie de la fourrière. Ce même véhicule avait été vu la veille à une station essence, via une caméra de surveillance. Les passagers étaient en train de faire le plein du bidon de 5 litres Â» détaille Etienne Manteaux. « Sur les cinq individus qui se sont présentés à la fourrière, deux auteurs ont reconnu les faits. D’autres suspects reconnaissent avoir acheté une arme à feu, celle qui a été utilisée le 31 décembre Â» poursuit le procureur. Disposant de suffisamment d’éléments, le parquet affirme que cette BMW incendiée a été impliquée dans les tirs constatés le 25 décembre au soir, et les tirs de riposte à des tirs du 22 décembre 2019, entre les deux clans de Planoise.

 

Un premier procès avant la fin de l’année

 

Le procès en correctionnel devrait se tenir avant la fin du mois de novembre, selon les dires du procureur de la République de Besançon. Les sept hommes âgés de 20 à 30 ans sont mis en examen pour dégradation par incendie et association de malfaiteurs. Deux autres procès devraient suivre en 2022, dont l’un devant la cour d’assises puisqu’il concerne l’assassinat d’Houcine Hakkar, victime collatérale abattue le 8 mars 2020 dans les rues de Besançon.