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Ce lundi matin, l’intersyndicale tenait une conférence de presse à la Maison des syndicats de Besançon afin de dénoncer les pratiques des forces de l’ordre lors de la manifestation du 1er mai, et plus globalement depuis l’instauration du 49.3. Des jeunes et des manifestants plus âgés étaient invités à livrer leurs témoignages devant la presse. Interpellations préventives et abusives, violences verbales et physiques, conditions de détention déplorables, non-respect des droits liés à la garde à vue : nombreuses sont les accusations reprochées aux forces de l’ordre. Une procédure judiciaire est envisagée par les victimes.

 

« Merci d’être présent aujourd’hui, de relayer nos témoignages, car l’heure est grave » indique les membres de l’intersyndicale en s’adressant aux médias présents ce lundi matin au 4B rue de Léonard de Vinci. « Parce qu’à longueur de journées, dans les grands médias, on entend parler de violences sur les policiers ou de dégradations dans la rue. Mais ils oublient une tout autre réalité. Celle des manifestants, pacifiques, injustement gazés, violentés et enfermés. Et ici, à Besançon, cela prend des proportions alarmantes » ajoute l’intersyndicale. Ce 1er mai 2023, plus de 10.000 personnes ont défilé dans les rues de la cité comtoise, afin de dénoncer la réforme des retraites, mais également pour exprimer les difficultés sociales qu’elles rencontrent au quotidien. Une manifestation qui a connu quelques affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre, débouchant sur 33 gardes à vue. Alors que selon Noëlle Ledeur, de l’intersyndicale, « il n’y a pas eu de violences de manifestants, mais bien des violences policières […] L’ambiance du cortège n’était pas à l’agressivité, on a vu des groupes de personnes se faire pourchasser, tabasser par la police ». Des propos soutenus par Amélie Lapprand du syndicat FSU, qui dénonce l’attitude du gouvernement, qui tente de « museler la colère par la force ».

 

De très nombreux témoignages

Aux côtés des représentants syndicaux, de nombreuses victimes, jeunes pour la plupart, venues témoigner devant les médias présents. Adrien, 18 ans, est le premier à prendre place face aux journalistes. Il raconte avoir été l’un des 13 premiers manifestants interpellés juste après les heurts de Granvelle. On lui reproche notamment d’avoir été tout de noir vêtu, tenue attribuée aux black-blocs, et d’avoir poussé du pied une bombe lacrymogène. Il est alors arrêté par les forces de l’ordre. « J’étais dans le cortège, et j’ai entendu une personne derrière moi indiquer qu’elle avait peur. Je me rends compte qu’elle est sur le point de faire une crise de panique. Je l’approche, je la tire vers moi parce que je vois la foule qui commence à s’agiter et se mettre à courir dans tous les sens. Et d’un coup, un policier en civil, portant seulement un casque, arriver par derrière et me projette au sol, puis m’encastre dans une porte. Avec un autre policier qui va venir planter son coude dans mon torse ». Adrien sera conduit en garde à vue avec 13 autres personnes, et y passera 6h dans des conditions déplorables. « On n’a pas eu le droit au médecin, ni à l’avocat, ni aux appels, on n’avait pas le droit d’aller aux toilettes, je n’ai même pas eu le droit de me laver les mains » raconte le jeune homme. « On était 7 entassés dans une cellule d’à peine 7m², et 4 d’entre nous étaient blessés avec des plaies et du sang. Et quand tu vois l’état des cellules, au niveau de l’hygiène, ça fait peur. Du sang, des déjections sur les murs, de l’urine par terre. J’ai dû aller me faire dépister quelques jours plus tard » ajoute Adrien. « Les droits des gardes à vues n’ont pas du tout été respectés" dénonce l’intersyndicale.

 

Témoignage complet d’Adrien : 

 

Autre témoin, Camille, 17 ans, qui participait à sa première manifestation sauvage. Il n’a pas été arrêté et a pu s’enfuir après quelques coups de matraque« Je me suis pris un coup au niveau de l’entre-jambe, et j’étais terrifié par les CRS derrière moi qui n’hésitaient pas à frapper alors qu’on n’avait rien de dangereux. Je me mets à courir, et c’est là que je commence à voir des CRS partout, à plus savoir où courir pour m’enfuir. Je me prends plusieurs coups dans le dos amortis par mon sac, et un beaucoup plus violent au niveau de l’épaule qui m’a laissé une marque et m’a fait très mal dans les jours qui ont suivi."

 

 

Témoignage de la mère d'un mineur interpellé : 

 

Témoignage de Steve, un manifestant qui jouait du tambour en tête de cortège : 

 

 

Une procédure judiciaire envisagée

Au total, 33 gardes à vue dans la même journée à Besançon, dont 6 mineurs. Selon les manifestants et l’intersyndicale, les jeunes étaient particulièrement ciblés, notamment ceux habillés en noir dont le visage était masqué. Evidemment, le rapprochement a été fait avec les regroupements des manifestants cagoulés de l’ultradroite à Paris ces derniers jours, largement dénoncée mais non réprimée. « Deux poids deux mesures » déplore Noëlle Ledeur. Dans les prochains jours, une procédure judiciaire est envisagée par les syndicats et les victimes « pour dénoncer les violences de l’Etat et essayer de les faire condamner ». Un dossier est actuellement en train d’être constitué avec le rassemblement de nombreuses pièces justificatives.

 

Une vingtaine de personnes se sont mobilisées ce jeudi devant le commissariat de police de Besançon. Elles dénoncent le placement prolongé en garde à vue de trois jeunes qui auraient effectué plusieurs tags sur la fontaine, place de la Révolution. Les faits se sont produits mardi soir aux alentours de minuit et les auteurs étaient toujours en garde à vue ce jeudi en début d’après-midi. Les manifestants protestent contre « la durée abusive » du placement en garde à vue de leurs camarades, et dénoncent « un avertissement, une punition disproportionnée, dans le but de menacer ». D’après nos informations, les tags auraient été signés d’un logo anarchiste, et déclaraient notamment « Mort à l’Etat ». Les auteurs devraient être déférés au parquet dans l’après-midi.

 

 

 

En ce mercredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, l’intersyndicale bisontine continue son appel visant à mettre la France à l’arrêt tout en rendant visible les conséquences de la réforme des retraites sur les femmes. L’intersyndicale fustige les propos du gouvernement déclarant que les femmes « seraient les grandes gagnantes » de cette réforme. Des manifestations se sont tenues cet après-midi à Besançon, Dole et Lons-le-Saunier.

Inégalités de carrière et de salaire, dévalorisation des métiers féminins, pensions inférieures, temps partiels… En cette journée internationale des droits des femmes, ces dernières se sont mobilisées pour réaffirmer leurs droits mais également afin de manifester contre la réforme des retraites, profondément injuste à leur égard. Elles seraient d’ailleurs « les plus impactées par cette réforme, en raison notamment des temps partiels qui leur sont imposés » indique Daniele Gouffon de la CGT. La représentante syndicale en profite aussi pour pointer du doigt la fonction publique, au sein de laquelle les déroulements de carrières sont les moins importants avec des évolutions moindres. Des propos soutenus par Laurence Mattioli du syndicat Sud Santé Sociaux, affirmant que « le gouvernement s’attaque frontalement aux femmes avec cette réforme qu’elles vont subir de plein fouet ». Leur départ en retraite est déjà en moyenne plus tardif (62 ans et 7 mois contre 62 ans), et leurs pensions plus faibles (40 % de moins, 28 % de différence avec les pensions de réversion). Mais avec le report de l’âge légal, les femmes devront travailler sept mois de plus en moyenne, contre cinq pour les hommes. L’écart sera encore plus important pour les femmes nées dans les années 1980, qui devront travailler huit mois supplémentaires, contre quatre pour les hommes. Pour toute ces raisons, l’intersyndicale a tenu à rappeler l’importance d’amplifier la mobilisation, notamment en invitant les associations et mouvements féministes lors de cette manifestation du 8 mars. Les Rosies, collectif féministe qui anime les manifestations par ses chorégraphies, a ouvert la manifestation en tête de cortège.

Selon des chiffres parus ce matin dans Libération, et rappelés par Vincent Bernaud de la CFDT, les femmes subissent des écarts tout au long de leur vie professionnelle. Tout temps de travail confondu, les femmes font face à -28% de salaire par rapport aux hommes, sur le même volume de travail, -17% de salaire par rapport aux hommes et sur le même poste et temps de travail, il s’agit de -5% de salaire par rapport aux hommes. Et puis, l’impact de la naissance du premier enfant sur le salaire des femmes dix ans après constitue une perte d’un tiers de leur salaire (33%). 

L’intersyndicale déplore aussi les critères de pénibilités « absolument pas pris en considération » dans les métiers du « care », du soin à la personne, qui sont par ailleurs les moins bien rémunérés. Amélie Lapprand, du SNUIpp-FSU évoque le cas d’une aide à domicile de 64 ans qui devra toiletter, manipuler, porter des personnes en difficulté. Elle dénonce "une réforme hors sol décidée par des gens, qui eux, ne travaillent pas dans la pénibilité".

 

Laurence Mattioli du syndicat Sud Santé Sociaux : 

 

Le 11 mars prochain, le Pôle Grand Prédateurs et le collectif Loup massif du Jura organisent une manifestation pour le loup et la biodiversité, avec pour objectif d’éveiller les consciences des citoyens, des pouvoirs publics et des éleveurs. Cette marche citoyenne et pacifique débutera à 14h30 sur le parking Battant. Elle se terminera par une entrevue menée par une délégation auprès du préfet du Doubs à qui les collectifs exposeront leurs revendications. Ils déplorent notamment les décisions préfectorales, qui, sous la pression des lobbys agricoles, autorisent des tirs létaux à l'encontre du canidé. Les associations indiquent que retour du loup est révélateur de plusieurs problématiques ancrées sur notre territoire, notamment au sujet des méthodes d'élevage, de la filière comté ou encore de la construction d’une image néfaste autour du loup.

 

Sur notre territoire, les meutes de loups doivent désormais partager leur territoire avec un espace où les bovins sont omniprésents. Le loup se nourrit à 90% de proies qu’il chasse en forêt, particulièrement des ongulés, et participe au maintien de la biodiversité en prédatant en priorité les animaux faibles ou malades. Si ses proies de prédilection sont les cerfs et les sangliers, le loup se tourne parfois sur les bovins. A la fin de l’été 2022, de nombreuses prédations ont été constatées sur le massif jurassien, conduisant le préfet à mettre en place des arrêtés autorisant les tirs sur le loup. « Avant même d’essayer de protéger les troupeaux. Avant même de réfléchir à d’autre actions. Avant même de tenter des tirs d’effarouchement » déplorent les associations. « La femelle qui a été abattue l'année dernière était mère de trois louveteaux. Ça ne sert strictement à rien, sauf à déstabiliser les meutes et les éclater. Le résultat ? Les loups se dispersent, se retrouvent seuls. Et un loup seul ne va pas se comporter de la même manière qu’une meute. Les dégâts se feront là. Un loup seul, sans la force de sa meute, va se rabattre sur des proies plus faciles, comme le bétail » indique Alain Prêtre, de l’association Defend the Wolf.

 

Le loup, révélateur d’une problématique bien plus large

En premier lieu, les associations pointent du doigt la responsabilité et l’incompétence de l’Etat. Notamment à travers sa campagne de recrutement de lieutenants de louveterie pour le département du Jura. « Cela prouve une fois de plus que la cohabitation n’intéresse ni les éleveurs, ni le préfet. La seule solution proposée est simplement l’éradication du loup » explique Alain Prêtre. Selon les associations, le loup est révélateur de ce qu’il se passe plus globalement dans la région, plus particulièrement concernant la filière comté, celle-ci générant une importante manne financière. Avec un problème majeur mis en lumière récemment : la pollution et l’effondrement des écosystèmes. « On détruit le paysage pour augmenter les surfaces de pâture, avec des troupeaux qui s’agrandissent d’années en années. Seulement, les nappes phréatiques sont polluées et les rivières aussi. On en a l’exemple flagrant avec la Loue. Notre région devient un endroit de plus en plus pollué, et le loup arrive au milieu. Forcément, il est révélateur de ce qui dérange. Je me suis retrouvé face à des éleveurs qui m’ont dit que le loup gênait il y a 200 ans, qu'on l’a donc exterminé et qu’on recommencera s’il le faut » indique Michèle Budna, présidente du Pôle Grands Prédateurs. « Je suis né au bord du Dessoubre. Il y a 40 ans c’était un aquarium. C’est devenu un désert piscicole. C’est la même chose pour le Doubs, la Loue, et toutes les rivières de Franche-Comté et de Suisse » ajoute Alain Prêtre.

« Il faut arrêter de créer ce fossé entre pro et anti-loup. On a l’impression que deux groupuscules s’opposent et que la population n’est pas concernée. Alors que tout le monde l’est. Nous défendons l’intérêt général, alors que ceux qui s’opposent au loup défendent un intérêt particulier. Les pollutions concernent l’eau potable. Comme c’était l’omerta depuis des décennies avec la puissance de la filière comté, personne n’en parlait. Le loup est révélateur de ce dysfonctionnement. Nous ne sommes pas un groupe de fanatiques défenseurs du loup. On a conscience de ce qu’il se passe, et nous voulons préserver l’intérêt général. Le loup en fait partie. Le loup permet d’en parler. Le gros problème qui arrive, loup ou pas loup, c’est l’eau. Comment fera-t-on dans quelques années ? L’eau se fait de plus en plus rare, et de plus en plus polluée » Patrice Raydelet, du Pôle Grands Prédateurs.

 

Entretenir la peur du loup

En France, la peur du loup est ancrée depuis des millénaires dans l’esprit des populations rurales. Contes, légendes, mythes, le loup a toujours été présenté comme un redoutable prédateur qui pouvait attaquer l’homme. Cet hiver, du côté de Mouthe dans le Haut-Doubs, des sorties touristiques nocturnes ont même été annulées par précaution. La préfecture a aussi publié un fascicule détaillant le comportement à adopter en cas de rencontre inopinée avec le canidé. Pour rappel, en France, la dernière situation d'attaque d'un loup sur l'homme date de 1918 et il s'agissait d'un loup enragé. Pourquoi cet animal suscite-t-il tant de peur, alors même que les scientifiques s'accordent à dire que le loup est un animal discret et qu'il ne s'en prend pas à l'humain ? « C’est scandaleux d'avoir entendu des choses pareilles. Le préfet jette de l’huile sur le feu et maintient cette peur. Les éleveurs ne cessaient de répéter que les skieurs allaient se faire croquer sur les pistes de ski de fond cet hiver. On attend toujours le décompte final » souligne Alain Prêtre.

« Des pays européens vivent avec trois fois plus de loups que nous pour un territoire égal. La France et la Suisse sont l’exemple des pays fondamentalement anti-loup. J’ai passé du temps en Bosnie, dans un pays avec des ours et des loups. J’ai rencontré des éleveurs en montagne, avec des chiens de protection, mais qui se faisaient quand même parfois prédater quelques bêtes. Je leur avais demandé s’ils souhaitaient l’éradication de ces prédateurs. Ça m’a marqué, ils m’ont répondu : Non, ce sont les âmes de nos forêts » Alain Prêtre.

 

De fortes pressions exercées par les syndicats agricoles

 

Témoignage de Patrice Raydelet, du Pôle Grands Prédateurs :

« On avait proposé une démarche il y a plus de 10 ans. Quand il n'y avait encore pas d'attaque, en souhaitant accompagner cinq éleveurs avec des chiens de protection, et en leur apprenant à travailler avec. Petit à petit, les gens auraient pu avoir des retours d'expérience. Et puis, le jour où les prédateurs sont arrivés, ils auraient été prêts. Mais rien n'a été fait. Quand on a mis en place tous les chiens pour le lynx, ça a très bien marché.

Mais un loup ne vient pas chasser seul, il faut plus de chiens. Si les éleveurs avaient déjà cette expérience, ils auraient pu reprendre d'autres chiens. Mais là, on part de zéro à chaque fois. Autant de chiens ça ne se gère pas comme ça. Ils ont aussi une vie de meute, il faut gérer les personnalités de chacun. Si ça avait été fait y a une vingtaine d'années, comme on l'avait demandé, les gens auraient de l'expérience. Ceux avec qui on a collaboré, ça se passe très bien, on ne les entend pas, et ils ne subissent pas la pression des éleveurs. Aujourd’hui, ceux qui veulent prendre des chiens subissent une grosse pression.

En 2011, il y a eu un épisode loup qui a fait beaucoup de bruit dans le Doubs. On a été appelé tous les jours par la DDT, par certains éleveurs qui voulaient des chiens. Celui qui avait été le plus touché m'a appelé le lendemain. Et finalement, il a refusé parce que les syndicats lui avaient mis le grappin dessus. En lui interdisant de se protéger. Des gens chez qui on avait mis des chiens, une personne d'un certain âge en train de retransmettre sa ferme à son fils, a subi des menaces de mort et des lettres anonymes. Parce qu'il avait pris un chien de protection. Cette pression existe, on la connaît aussi dans le Jura. Les éleveurs qui s'opposent aux syndicats et qui ne suivent pas le mouvement sont mis de côté. Dans les Pyrénées, c'était la même chose. Un éleveur me racontait qu’on l’avait menacé d’incendier son exploitation et de massacrer ses bêtes. C'est une réalité que peu de gens connaissent. Il faut une personnalité à l'éleveur pour une situation comme celle-là, ce n’est pas évident. Rares sont ceux qui ont le courage de s'opposer au mouvement du monde agricole »

 

 

Nouvelle journée de mobilisation contre le projet de loi de réforme des retraites. A Besançon, les manifestants se sont donnés rendez-vous au parking Battant, avant de rejoindre le centre-ville.
Retraités, salariés du privé et du public ont répondu présent. Tous sont venus rappeler au gouvernement et à Elisabeth Borne qu’ils ne sont pas prêts à travailler plus, et que d’autres moyens existent pour financer les retraites.

Ce matin, une opération de blocage a été menée devant les ateliers municipaux. Des rassemblements lycéens ont également eu lieu devant les lycées pasteur et Pergaud. Dans l'académie de Besançon, le taux de participation s'élève à 22%. Dans le premier degré, 25% des enseignants étaient en grève, contre 24% dans le second degré. 

Ils étaient plus de 14.000 à Besançon, plus de 5000 à Lons-le-Saunier, 3000 à Dole, 900 à Pontarlier et 700 à Saint-Claude.

 

 

Selon la CGT, plus de deux millions de personnes ont manifesté ce jeudi 19 janvier 2023 contre la réforme des retraites et le report de l’âge légal de départ à 64 ans. Pour le ministère de l’Intérieur, ce sont plutôt 1,12 million de personnes qui ont défilé dans toute la France. L’intersyndicale a annoncé une nouvelle journée de grèves et de manifestations le mardi 31 janvier et encourage aux grèves pour la journée du lundi 23 janvier. A Besançon, l’intersyndicale se réunit ce vendredi afin de créer des initiatives et des actions pour agir avant le 31 janvier.

« Je pense que la plupart des citoyens de ce pays ont pris conscience que deux années de plus de départ légal à la retraite, c'est insupportable. Tout le monde a pris conscience qu'il fallait absolument lutter » indique José Avilès, secrétaire départemental de la CGT dans le Doubs. « La mobilisation d’hier prouve l'intérêt général, et que contrairement à ce que dit le gouvernement, il n'y a aucune justice sociale et aucun progrès social dans cette réforme » poursuit le syndiqué. Ce mouvement de contestation d’ampleur a été soutenu, pour la première fois depuis longtemps par les huit principaux syndicats français : la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l’Unsa, la FSU et Solidaires. Les grèves ont été très suivies dans tout le territoire. Le taux de grévistes à la SNCF est de 46,3 %. Les syndicats de l’Éducation nationale parlent de 65 à 70 % de grévistes tandis que le ministère évoque seulement 42 % d’enseignants en grève dans le primaire et 34 % dans le secondaire.

« Si on prend, ne serait-ce que le collège des ouvriers et des employés, 25% décèdent avant 62 ans aujourd’hui. Ces catégories de personnes vont cotiser pour une retraite qu’ils ne vont pas toucher, et que certains autres pourront toucher. C'est complètement inégalitaire »

De nombreuses autres actions prévues 

En fin de journée, les syndicats ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation. Elle se tiendra le mardi 31 janvier. En attendant, l’intersyndicale encourage aux grèves, notamment le lundi 23 janvier. A Besançon, l’intersyndicale se réunissait ce vendredi afin de prévoir des initiatives et des actions à mettre en place avant le 31. « Il faut qu'on aille voir nos élus qui vont voter cette réforme, mais aussi les citoyens, il faut qu'on fasse des assemblées générales dans nos entreprises, il faut qu'on parle avec tout le monde pour que le 31 soit encore plus fort que la journée du 19 » souligne José Avilès.

 

José Avilès, secrétaire départemental de la CGT dans le Doubs : 

 

La mobilisation interprofessionnelle prévue ce mardi 18 octobre a réuni près de 1200 personnes. Ce sont près de 150 points de rassemblement qui étaient prévus en France, selon la CGT, qui organisait cette journée avec les syndicats FO, Solidaires et FSU et les organisations de jeunesse. Pour une hausse des salaires, contre les réquisitions de grévistes dans les raffineries : de nombreux secteurs avaient déposé des appels à cesser le travail. Le cortège a démarré place Pasteur pour se diriger vers la Préfecture et l’Esplanade de la mairie.

 

 

Rachel Messousse, secrétaire générale de l'union départementale FO du Doubs : 

 

José Avilès, secrétaire générale de la CGT sont au micro de la rédaction : 

 

 

Ce lundi, à la mi-journée,  policiers et magistrats se sont rassemblés sur le parvis du palais de justice de Besançon. Ils sont venus dire leur opposition à la réforme de la police judiciaire, portée par Gérald Darmanin, le Ministre de l’Intérieur. Ce dernier veut réorganiser ce service, fer de lance de l’investigation en France. Les professionnels sont inquiets et craignent de perdre leur indépendance. Avec un renforcement de l’autorité des Préfets, ils redoutent l’intervention du politique dans leur action au quotidien.

Rappelons que cette réforme, que Gérald Darmanin présente comme « la plus ambitieuse depuis 40 ans », prévoit de placer la PJ, comme les autres services de police, sous l'autorité d'un directeur départemental de la police nationale, dépendant du préfet. « Cette réorganisation dissimule des bouleversements majeurs qui sont de nature à porter gravement atteinte à l’efficacité des enquêtes et surtout à l’indépendance de la justice. Elle sacrifiera une filière hautement spécialisée sur l’hôtel du traitement de masse de la délinquance au quotidien » explique Alexandra Chaumet, déléguée régionale du syndicat de la magistrature.

L'interview de la rédaction / Alexandra Chaumet, déléguée régionale du syndicat de la magistrature

 

Environ 200 personnes étaient mobilisées ce vendredi dans les rues de Besançon pour le climat. Il s’agissait principalement de jeunes manifestants, se mobilisant pour agir contre le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité, et réclamant une justice climatique. Cette manifestation fait suite au mouvement « Friday for Future » lancé par Greta Thunberg, auquel ont répondu La Voix Lycéenne et les jeunes écologistes dans la cité comtoise. Le cortège a entamé sa marche de la place de la Révolution pour se diriger jusqu’à la Gare d’Eau.

Corian et Marie-Lou, deux manifestants des jeunes écologistes : 

 

Un an après une grève historique le 10 juin 2021, les psychologues déplorent l’absence de consultation de la profession par le gouvernement pour rédiger les lois de santé publique

 

Ce vendredi 10 juin s’est tenue une manifestation devant l’Agence Régionale de Santé de Besançon répondant à l’appel national de la CGT et de la Fédération française des psychologues qui a vu des mobilisations avoir lieu dans 17 villes françaises. Se déclarant “jamais consultés” et oubliés du Ségur de la santé de janvier 2022, les professionnels, qu’ils soient du public ou libéraux, ont des revendications claires.

Un phénomène national qui touche la population franc-comtoise

Cet appel à la mobilisation a été lancé par le centre hospitalier de Novillars. Situé à 12km de Besançon, il s’agit de l'établissement de référence de la région en psychiatrie, il couvre un bassin de 324 000 habitants. Les psychologues déplorent donc déjà cette centralisation beaucoup trop importante qui voit des professionnels devoir faire la route “depuis Saint Claude”. Ainsi, les francs-comtois manquent de dispositifs psychiatriques mais ce phénomène n’est pas récent. Ce qui est nouveau en revanche, ce sont les dispositifs mis en place par l’Etat, poussés par la situation psychiatrique compliquée induite par la crise Covid, qui sont loin de satisfaire la profession.

Un tri des patients et une exclusion de professionnels

Ces dispositifs, il s’agit notamment de Mon Psy qui inclut 1200 praticiens référencés dans le pays mais en exclut par la même occasion 27 800, selon le site du CMP. Au-delà d’exclure certains psychologues, le dispositif effectue un “tri des patients” selon Sébastien Hof car c’est aux médecins de prescrire les thérapies, celles-ci ne sont pas libres. Le psychothérapeute libéral basé à Besançon déclare que ce tri est effectué sur la gravité de la situation psychique des patients. Ainsi,  Mon Psy renvoie à 7 séances de trente minutes avec un professionnel seulement les patients atteints de “dépression légère à modéré et d’addictions”. “C’est comme si on était bons qu’à accompagner des gens qui pourraient avoir de faibles difficultés or ce n’est pas ça dont souffre la majorité de la population française” déclare Sébastien Hof. La durée de trente minutes des séances avait déjà été l’objet de revendications l’année dernière. La solution trouvée par le gouvernement a été de permettre l’extension de la durée sans pour autant augmenter le revenu des praticiens.

 

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Un manque de moyens qui dépasse la profession

Les psychologues revendiquent donc également une revalorisation de leurs salaires gelés depuis 20 ans. Plus généralement, ils requièrent une augmentation des moyens, comme la plupart des professions de santé dont ils se sentent solidaires. Le centre hospitalier de Novillars ayant récemment annoncé une nouvelle fermeture de 20 lits, les psychologues de tous horizons, public et privé, déplorent la dégradation du service de santé publique.

 

Une délégation a été reçue par l’Agence régionale de santé à l’occasion de cette mobilisation. Celle-ci doit répondre aux revendications des praticiens qui requièrent donc d’un côté une collaboration avec le gouvernement dans le cadre des nouveaux arrêtés, dispositifs et lois et de l’autre une plus grande autonomie dans l'exercice de leur profession. Sébastien Hof conclut ainsi : “le gouvernement a plutôt tendance à dire aux psychologues ce qu’ils ont à faire, quels outils utiliser et je trouve ça très dommageable”.

 

L'interview de la rédaction / Sébastien Hof / Psychothérapeute libéral