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Le mardi 21 janvier, le tribunal administratif de Besançon rendait sa décision concernant le dossier épineux aux lourds antécédents politiques : l’écoquartier des Vaîtes. Les associations "Les Jardins des Vaîtes" et "France Nature Environnement 25-90", demandaient l'annulation de l'arrêté du 18 mars 2019 du préfet du Doubs, qui autorisait des travaux de construction sur cette zone malgré la présence d'espèces protégées. Le tribunal administratif leur avait alors donné raison. Ce mercredi, de nombreux collectifs se sont réunis pour redemander l’abandon total de cet écoquartier, ainsi que le reclassement des terres en zones agricoles

Il est vrai, que lorsqu’on se déplace dans les jardins des Vaîtes, un vent parfumé se propage, les allées sont florissantes, les mésanges voltigent en chantant et les premiers lézards se prélassent au soleil. Dans un jardin, réunies autour d’une table, plusieurs associations, Les Jardins des Vaîtes, Solidaires, Alternatiba, Extinction Rébellion, CNL (Confédération Nationale du Logement) se penchent sur un document, transmis à la ville de Besançon et du Grand Besançon. Il s’agit d’une demande de l’abrogation du PLU de l’écoquartier des Vaîtes. L’abandon total du projet, ainsi que le reclassement des terres en zones agricoles.

 

 

« On est déjà très satisfaits de cette victoire au tribunal administratif, puisque ça préserve, au moins dans un premier temps, les coups de pelleteuse sur les terres Â» indique Claire Arnoux. « Mais ça ne clos pas tout. On aurait espéré que la mairie se serve de cette décision comme porte de sortie honorable de ce projet, qui a déjà trop duré Â» ajoute la présidente de l’association Les Jardins des Vaîtes. Pour rappel, l’initiative de ce projet d’écoquartier date de 2005. « Il n’a plus l’assentiment de la population, il ne correspond plus aux enjeux de logements et d’adaptation au changement climatique. Il faut arrêter Â» déplore Claire Arnoux.

C’est donc l’abandon total du projet de l’écoquartier qui est souhaité par les associations, ainsi que le reclassement des terres en zones agricoles, extrêmement riches, avec des pratiques agricoles, maraichères et jardinières variées, permettant un accueil favorable à la biodiversité et aux espèces protégées. Les collectifs se basent sur trois arguments phares. Le premier, développé au tribunal administratif, concerne la démographie de la ville de Besançon et la vacances des logements, qui ne justifie pas de bétonner autant de terres. « La ville de Besançon a une population stagnante, mais une vacance des logements en augmentation Â» souligne Claire Arnoux. « Deuxièmement, le fait de classer ces terres comme étant à urbaniser, prouve la méconnaissance de la richesse de ces terres en termes de ressources de biodiversité. Et enfin, nous sommes sur des terres de très haute valeur agronomique Â» conclut la présidente de l’association Les Jardins des Vaîtes.

 

Claire Arnoux, présidente de l’association Les Jardins des Vaîtes : 

 

 

Le conseil municipal bisontin a été perturbé ce jeudi à Besançon. Une centaine de manifestants, opposés au projet d’écoquartier des Vaîtes se sont rassemblés devant l’Hôtel de Ville pour demander le retrait pur et simple du projet. Rappelons que le conseil municipal de ce 30 septembre était très largement consacré à la suite qui sera donné à cette initiative. Durant quelques minutes, la séance a dû être interrompue et les élus ont dû quitter l’endroit.


Ce dimanche, les citoyens de la conférence citoyenne sur l’avenir des Vaîtes ont remis leur rapport à Anne Vignot, la Maire de Besançon. 80% des 51 participants ont donné un avis favorable, 5% ont voté contre et 15% se sont abstenus. Par ailleurs, 36% de ses membres soutiennent l’hypothèse d’aménagement sans construction de nouveaux logements et 44% soutiennent l’hypothèse d’aménagement avec construction limitée de logements.
Une chose est certaine à une très nette majorité, personne ne souhaite voir une modification profonde du quartier. Il est refusé catégoriquement l’idée de création de 500 logements neufs par an pour assurer une croissance de la population à Besançon. Si construction il doit y avoir, et en référence aux 300 logements proposés par an par d’autres études, il est signifié l’importance de réhabiliter ou transformer les logements vétustes existants, de friches artisanales, commerciales et industrielles, présents sur le quartier des Vaîtes ou plus généralement sur le territoire bisontin. Selon les représentants de ce collectif, il est primordial de « préserver et développer des espaces naturels. Et ce, en raison des enjeux environnementaux et climatiques ».

Neuf zones délimitées

Pour être le plus précis possible, les participants ont défini le quartier en neuf zones. Certaines devant être préservées « intégralement ». Si construction il devait y avoir, les nouveaux bâtiments construits devront l’être « avec un faible impact environnemental » et « des espaces verts devront être prévus ». Concernant l’école Tristan Bernard. La priorité reste le projet de réhabilitation de la structure actuelle, jugeant qu’un projet d’une telle ampleur « ne répond pas aux besoins » déclinés. Si une construction, là encore, est envisagée, elle devra s’effectuer « sur un autre périmètre ».

Suivi des préconisations

Concrètement, les membres de la conférence citoyenne demandent « qu’au cours des prochains conseils municipaux, une délégation soit présente ». Rappelons que le projet des Vaîtes sera à l’ordre du jour du Conseil Municipal du 30 septembre prochain. Ils demandent également « à être informés de toutes les décisions juridiques et politiques qui seront prises à propos des Vaîtes ». Enfin, méfiants, ils s’interrogent « sur la réelle prise en compte de (leur) avis ». Sur ce point, Anne Vignot les a également rassurés et leur a signifiés qu’elle leur répondra tout d’abord personnellement et qu’elle s’assurera du respect du suivi de cette démarche citoyenne.