La colère gronde au CHU Minjoz. Les soignants sont fatigués et désabusés. Malgré les promesses gouvernementales, la situation est toujours la même à l’hôpital bisontin. Marc Paulin du syndicat Sud santé évoque « un véritable scandale » lorsqu’on lui parle du Ségur de la santé. « Comme ce fut le cas lors du grand débat promis pendant le mouvement des gilets jaunes ou lors de la convention citoyenne sur le climat, le Ségur de la santé a accouché d’une souris » explique-t-il. Et de poursuivre : « Aucune solution n’est proposée pour revoir notre système de santé à long terme. Il n’y a pas de création de lits. Il n’y a pas plus de création de postes. C’est du blabla. C’est une arnaque ».
Comme ses collègues, Marc Paulin regrette le manque de personnels qualifiés et opérationnels pour faire face à cette crise sanitaire et cette deuxième vague qui s’annonce plus importante que la première. « On voit affluer des gens malades du Covid, qui arrivent dans les services d’hospitalisation dédiés, qui descendent parfois en réanimation. Pour prendre en charge tous ces patients, il faut du personnel » scande le responsable syndical Pour faire face à ces besoins grandissants, il est fait appel à des étudiants en soins infirmiers, pour lesquels la formation a été interrompue. « C’est une aide précieuse, mais cela pose toujours question d’en arriver à ces extrémités là pour pallier une crise dont on pouvait légitimement s’attendre » déplore Mr Paulin. « Aujourd’hui, nous travaillons avec dans ces conditions, avec des changements d’affectation, mais jusqu’à quand ? » s’interroge-t-il.
Les soignants n’ont plus la force
Promesses non tenues, conditions de travail difficiles, … les personnels soignants ne cachent plus leur exaspération. Professionnels, ils iront jusqu’au bout de leur mission, mais « la volonté est moindre ». « Les soignants pensent aussi à eux » ajoute Mr Paulin. Et de conclure : « Aujourd’hui, l’état d’esprit au sein des soignants n’est plus le même qu’au printemps dernier. L’envie de se donner la main, d’aller combattre le covid se sont amenuisés ».