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Dossier : Planoise/Clairs Soleil/Palente : comment calmer la colère ? (3/4)

Publié le 12 Juil. 2023 à 17:07
Tags: emeutes | education nationale | planoise |
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Des violences urbaines ont éclaté dans certains quartiers de Besançon, comme dans le reste de la France, suite à la mort de Nahel. Le quartier prioritaire de Planoise a été particulièrement touché. Alors, comment comprendre cette colère et agir à long terme pour une jeunesse et un quartier souvent enclavés ? 

Tentatives de réponses dans ce dossier avec, en troisième partie, le témoignage d’une professeure, Sandrine Cadon, exerçant à Planoise au lycée Tristan Bernard. 

Vous pouvez aussi découvrir les deux premiers épisodes sur l’association Miroirs du monde et le Club Sauvegarde

“Comment je vois mes élèves ? Bah c’est des adolescents”

Le lycée professionnel Tristan Bernard accueille 450 élèves pour 52 professeurs. Le profil de recrutement est varié. Il se fait dans le quartier mais aussi dans les communes environnantes. Sandrine Cadon, qui exerce depuis 27 ans dans cet établissement, affirme que ses élèves “viennent bien volontiers au lycée, ils s’y sentent bien”. “C’est des adolescents tout simplement, mais avec des conditions familiales souvent particulières”. Elle concède que l’autonomie est moins importante qu’en lycée général : “les élèves s'enfuient à la sonnerie”. La professeure d’arts plastiques, syndiquée à la CGT, rejette l’analyse de l’Education Nationale qui, selon elle, est idéaliste. “On pense que chaque élève a son petit bureau et du temps pour travailler le soir. La réalité c’est que, quand ils rentrent, ils doivent s’occuper d’une famille et n’ont pas les conditions pour étudier”. 

“On est plus souvent dans l’émotion que l’apprentissage”

Ces situations familiales et sociales empêchent le rythme de travail, mais aussi les activités extra-scolaires. Sandrine Cadon observe que, en dehors des internes, de moins en moins d’élèves viennent aux sorties organisées au théâtre ou au cinéma. La nouvelle réforme du lycée professionnel “a des aspects intéressants” selon elle, comme le retour d’une année supplémentaire, “mais seulement pour une faible part d’élèves voulant s’engager dans le supérieur”. Globalement, l’enseignante expérimentée voit dans la baisse des moyens et l'augmentation du nombre d’élèves par classe les causes du niveau important de décrochage scolaire. 

“Il faut redonner confiance à l’école” conclut Sandrine Cadon. 

 

Le podcast de la rédaction / Sandrine Cadon    

Dernière modification le mercredi, 27 mars 2024 16:50