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Une exploration à travers le temps, rencontre avec Elie, un "urbexeur"

Publié le 03 Mai. 2022 à 10:05
Tags: urbex | exploration | franchecomte | lieux abandonnes |
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Une exploration à travers le temps, rencontre avec Elie, un "urbexeur" https://www.instagram.com/urbexfc/
L’exploration urbaine, abrégée en urbex (de l'anglais urban exploration), est une pratique consistant à visiter des lieux construits et abandonnés par l'homme. L'exploration urbaine est considérée comme une visite sans autorisation de lieux délaissés ou abandonnés. Elle possède ses propres principes et pour certains un véritable code de conduite visant à préserver les lieux et les protéger au maximum, notamment en dissimulant les adresses des lieux afin d'éviter d'y attirer des casseurs ou des voleurs. Cette activité inclut la visite de lieux cachés ou difficiles d'accès. Dans certains cas plus rares, la pratique s'étend à des lieux explicitement interdits comme des tunnels de métro, des catacombes et des rooftops. Elle regroupe ainsi diverses activités dites « underground Â», et elle est très liée à certaines activités sportives telles que l'escalade ou le parkour.
 

Nous avons rencontré Elie Grenard-Joly, étudiant à Besançon, photographe amateur, et adapte de l’urbex depuis quelques années. Nous nous sommes entretenus avec lui afin de mieux comprendre cette pratique.

 

 

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Bonjour Elie, peux-tu nous parler de cette pratique et nous l’expliquer à ta façon ?

Bien sûr. L’urbex c'est une pratique qui consiste à visiter des bâtiments abandonnés, que ce soit en ville ou en campagne. Ça peut être des friches industrielles, des châteaux, des habitations, des magasins, il y a beaucoup de bâtiments variés. Il y a des personnes qui vont simplement visiter des lieux et d'autres qui immortalisent leur passage en prenant des photos, comme c’est le cas pour moi. Et bien sûr cette pratique se fait dans le respect du lieu, à savoir de ne pas casser et ne pas voler l'endroit.

 

Même si cette pratique est considérée comme étant « illégale Â», il y a tout de même quelques règles à respecter, comme de toujours être respectueux des lieux ?

C’est exactement ça. Quelquefois on tombe sur des habitations où il reste beaucoup de mobilier, ou d'objets de la vie quotidienne. Donc il faut respecter ces règles. Mais dans le fond il n'y a aucune loi comme c'est une activité illégale, et il y a malheureusement toujours des personnes mal intentionnées qui ne les respectent pas. Et c’est dommage.

 

Comment est-ce que s'organise une sortie urbex ? Est-ce qu'il y a des repérages qui sont effectués auparavant ?

Oui bien sûr il y a des repérages. Les premiers se font par imagerie satellite, donc sur des sites comme Google Maps. Chacun a sa méthode. On va essayer de trouver des bâtiments, en cherchant par exemple une toiture abîmée. Ensuite on regarde dans la rue avec le camion de Google qui fait les images à hauteur humaine, pour remarquer d’autres éléments. Est-ce que les volets de la maison sont fermés ? Est-ce que la façade est endommagée ? Est-ce que le jardin est entretenu ? Ces repérages peuvent aussi se faire par échange, une fois qu'on a « un nom Â» dans la scène urbex, on peut rentrer en contact avec d'autres individus de confiance. Et ensuite il y a le repérage sur place. Il faut faire un petit tour pour voir s’il y a un accès. Parce qu’une des règles majeures, c'est de ne surtout pas casser pour rentrer. Si on aborde un lieu mais qu’il est bien fermé, on ne casse surtout pas, tant pis !

 

Et dans la région, y’a-t-il beaucoup de zones propices à ces explorations ?

Oui en Franche-Comté, il y a beaucoup d’endroits. Il y a quelques années, moi j'ai commencé là-bas, l'ancienne usine de la Rhodiacéta à Besançon était un assez gros terrain de jeu, bien délabré, pour prendre des photos. Il y a aussi pas mal de beaux châteaux, avec des adresses dont je tairai le nom parce qu’ils doivent rester confidentiels. Nous avons une très bonne région pour l’exploration. Mais comme je pratique depuis 6-7 ans, et plus intensément depuis que j'ai le permis, désormais à chaque nouvelle sortie nous sommes presque obligés de sortir de la région pour aller explorer des endroits encore inconnus.

 

A quelle fréquence pratiques-tu ? Dès que tu as un peu de temps libre et que l’occasion se présente ?

C'est ça, c’est une question de temps libre et de distance à parcourir. Parce que plus on a fait d’explorations, plus on doit aller loin ! En ce moment je n'ai pas trop le temps avec mon mémoire, mais sinon j'essaye d’y aller une à deux fois par mois. Parfois on organise même des voyages en Belgique, qui est un gros pays industriel, sur plusieurs jours. Il y a des grosses usines, des théâtres, des casses de voitures, des lieux sympas à explorer !

 

Et c'est toujours avec cette vision, par le biais de ce travail artistique, que tu veux prendre des clichés de ces endroits pour les immortaliser à ta façon ?

Exactement, c’est pour avoir une trace du lieu et aussi le côté historique. J'aime bien regarder les papiers, par exemple les lettres ou les calendriers dans les maisons, pour savoir à peu près à quelle année les édifices ont été abandonnés. Mais principalement c'est pour la photo. J'aime bien l'aspect surréaliste de ces lieux abandonnés, figés dans le temps, en quelque sorte apocalyptiques.

 

 

Toutes les photos d'Elie sont à retrouver sur : https://www.instagram.com/urbexfc/ 

 

 

Dernière modification le mardi, 03 mai 2022 10:52
Publié dans Actualités, A la une, Sport