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Présidentielle 2022 : La jeunesse et le Parti Socialiste

Publié le 21 Mar. 2022 à 17:03
Tags: Politique | election presidentielle 2022 | parti socialiste | jeunesse |
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Présidentielle 2022 : La jeunesse et le Parti Socialiste

À l’approche de l’élection présidentielle, dont le premier tour aura lieu le dimanche 10 avril, puis le second tour le dimanche 24 avril 2022, Plein Air a rencontré des jeunes engagés politiquement. Nous leur donnons la parole ces prochaines semaines afin d’évoquer quelques thématiques, portant notamment sur la jeunesse. Chaque parti politique acceptant de répondre sera représenté. Cette semaine nous nous sommes entretenus avec Cédric Vuillemot, 30 ans, secrétaire fédéral en charge de la jeunesse au Parti Socialiste, engagé aux côtés d’Anne Hidalgo.

 

Depuis combien de temps êtes-vous engagé politiquement, et pourquoi avoir choisi le Parti Socialiste ?

"J’ai débuté mon engagement militant il y a une dizaine d’années. J’étais étudiant à la fac de lettres de Besançon. On avait vécu des années compliquées avec la réforme autonomie des universités, d’ailleurs avec une ministre nommée Valérie Pécresse, et il y avait eu une grosse mobilisation tant des étudiants que du personnel. C’est comme ça que j’ai rejoint un syndicat étudiant, l’UNEF, le principal syndicat étudiant à l’époque. Et au sein de l’UNEF j’ai croisé des jeunes qui étaient engagés en politique dans différents partis. Certains étaient au mouvement des jeunes socialistes à l’époque, mais aussi d’autres membres des jeunes communistes, du NPA, de Lutte Ouvrière. Mais comme j’avais de bonnes affinités avec les membres des jeunes socialistes, et comme je me retrouvais dans leurs propositions, dans leurs valeurs, assez proches des miennes, j’ai rejoint le MJS en automne 2011 au moment de la primaire qui a désigné François Hollande candidat de la présidentielle de 2012. Ce qui fait qu’actuellement, je vis ma troisième campagne présidentielle en tant que militant. Et j’ai aussi un grand-père qui a été pendant de longues années syndicaliste à Force Ouvrière dans le Pays de Montbéliard. Il a lui-même longtemps été membre de la SFIO. Il y a aussi d’autres membres de ma famille engagés dans le monde ouvrier dans le Pays de Montbéliard. C’est donc autant par mon entourage familial et l’ouverture que j’ai eu au militantisme lors de mes études, que je me suis engagé."

 

Aujourd’hui, en quoi un jeune peut-il se retrouver dans la politique du Parti Socialiste et d’Anne Hidalgo ?

"Tout d’abord, je pense que les jeunes aujourd’hui ont beaucoup de difficultés via Parcoursup. Que va-t-on faire après le BAC ? Il y a beaucoup de jeunes qui ne savent pas quelles études choisir, certaines filières sont verrouillées, notamment la médecine avec le numérus clausus. Et du coup on n’arrive pas à former assez de professionnels, et des médecins de l’Europe de l’Est s’installent. Je n’ai strictement rien contre eux, d’ailleurs l’Union Européenne et l’ouverture sont des valeurs que je prône. Mais on voit que beaucoup de jeunes ont du mal à s’insérer dans le monde du travail. Ça a été mon cas aussi, même avec un Bac+5 en lettres, comme je ne voulais pas aller du côté de l’enseignement, les débouchés étaient assez compliqués dans cette filière. Ce qui m’intéresse pour les jeunes, c’est l’aide à l’orientation, au premier emploi, et la réforme de Parcoursup. Dans son programme, Anne Hidalgo propose aussi une hausse du Smic comme tous les candidats de gauche. Nous pensons que les jeunes qui entrent sur le marché du travail doivent par ailleurs avoir un accompagnement avec une personne plus âgée. Et nous pensons que pour les métiers les plus pénibles, on doit partir à la retraite plus tôt. Aujourd’hui, Emmanuel Macron tient le même discours que Nicolas Sarkozy en 2012. Il nous parlait de repousser l’âge de la retraite à 65 ans, qu’il faudrait travailler plus longtemps. Emmanuel Macron nous dit exactement la même chose aujourd’hui. Alors qu’on sait très bien qu’après 55 ans, quelqu’un qui perd son travail a du mal à en retrouver un."

 

Certains candidats se sont positionnés sur le droit de vote à 16 ans. Anne Hidalgo est favorable à cette idée. Qu’en pensez-vous à titre personnel, et quel ressenti avez-vous auprès des autres jeunes socialistes ?

"Je suis totalement pour. Après tout, à 16 ans, on estime qu’on est assez vieux pour être condamné si on commet un crime ou un délit. On considère qu’on est suffisamment âgé pour se marier, si on est émancipé par ses responsables légaux. Au collège et au lycée, il y a déjà un apprentissage de la vie civique. Il y a l’élection des délégués de classe, le conseil de vie lycéenne. Je pense que le lycée, à 15-16 ans, c’est vraiment le tournant où on apprend plein de choses. Donc si on considère qu’à 16 ans on est responsable pour un certain nombre de choses, et pour des mauvaises actions, je pense qu’on est suffisamment responsable pour élire ses représentants de la même manière que les personnes de plus de 18 ans. Après évidemment, ça doit s’accompagner d’une formation et d’une éducation civique renforcée à l’école, notamment au lycée. Parce qu’on voit bien qu’aujourd’hui, qu’il y a un grand nombre de jeunes de 18-25 ans qui ne votent pas ou sont abstentionnistes. Peut-être qu’ils voient les élus comme lointains, ou négligent l’impact que cela peut avoir dans leur quotidien. Il y a un grand nombre de jeunes qui ne connaissent pas forcément les compétences des départements et des régions, qui sont des leviers très importants pour la jeunesse. Peut-être qu’il faut expliquer davantage les compétences des collectivités locales, et de chaque élu. Donc le droit de vote à 16 ans, je suis totalement pour, à condition que l’éducation civique soit renforcée."

 

Est-ce que localement vous ressentez un fort engouement autour d’Anne Hidalgo, et quels pourraient-être les atouts, les arguments, qui pourraient permettre aux jeunes de se mobiliser aux urnes en avril prochain ?

"La mobilisation est beaucoup moins importante que ce que j’ai pu vivre en 2012 avec François Hollande et même en 2017 avec Benoît Hamon qui avait des propositions dont on parlait beaucoup, comme le revenu universel, les perturbateurs endocriniens, etc. J’ai l’impression qu’Anne Hidalgo, comme les sondages la donnent derrière d’autres candidats de gauche, j’ai cette sensation que la presse nationale ne se fait pas autant l’écho de sa campagne que celle d’autres candidats de gauche. Donc même s’il y a des propositions que je vous ai cité dans lesquelles les jeunes et les moins jeunes peuvent se reconnaître, et bien force est de constater qu’il n’y a pas un écho ou un enthousiasme flagrant. Parce qu’on sort d’une épidémie de deux ans de Covid aussi, et qu’il y a beaucoup de gens qui n’ont peut-être pas l’impression que les élections soient leur priorité absolue, et que la guerre en Ukraine parasite actuellement un peu le débat publique et politique. J’ai du mal à sentir cette mobilisation aussi forte qu’elle l’a été par le passé. Pour moi, ce qu’il faudrait pour que ça rebondisse, ce serait peut-être une vraie confrontation d’idée, pourquoi pas dans les établissements universitaires comme des amphithéâtres, ou dans des cafés, des brasseries, et même dans la presse nationale et locale, sur des thématiques qui parlent beaucoup en cette période, comme la jeunesse, l’emploi, l’écologie, etc. Ces endroits seraient propices car beaucoup de gens y passent, et ça permettrait de toucher ce public qui ne va pas de lui-même assister à des meetings ou des réunions publiques."

 

Quelle qualité ferait d’Anne Hidalgo une bonne présidente de la République ?

"Je pense que pour être président de la République, il faut avoir des compétences dans beaucoup de domaines. Qu’Anne Hidalgo soit à la tête d’une collectivité importante, la ville de Paris, la capitale, fait qu’elle a cette expérience et cette compétence de gestion. Je pense que c’est une qualité pour être présidente de la République." 

Dernière modification le mardi, 22 mars 2022 12:06