Les 21 et 22 juin prochains, Besançon, capitale du temps, accueille à nouveau les 24 Heures du Temps, un événement unique en son genre qui conjugue patrimoine, innovation, artisanat et passion autour du savoir-faire horloger. Portée par Grand Besançon Métropole (GBM), la manifestation s’impose comme un moment fort de la valorisation de l'identité horlogère de la région, labellisée par l’UNESCO.
L'interview de la rédaction : Catherine Barthelet, vice-présidente de GBM
Une fête du temps pour tous les publics
« C’est une très belle fête de l’horlogerie, une fête qui rappelle que Besançon est la capitale du temps », souligne Catherine Barthelet, vice-présidente de GBM. Les 24H du Temps se veulent ouvertes à tous : professionnels du secteur, collectionneurs passionnés, curieux et familles. Ateliers, expositions, démonstrations, bourse horlogère... chacun peut trouver matière à s’émerveiller. Chaque année, une thématique différente met en lumière une facette du monde horloger. En 2025, l’art et le design sont à l’honneur. Un fil rouge qui traverse toute la programmation, des pièces de collection aux créations les plus contemporaines.
Une dimension franco-suisse assumée
L’événement s’inscrit dans une dynamique transfrontalière. L’invité d’honneur cette année : la ville suisse de Sainte-Croix, haut lieu de la mécanique d’art. Une manière de renforcer les liens avec les artisans et créateurs suisses, dans le sillage du label Unesco « savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art » obtenu conjointement par la France et la Suisse. Le partenariat s’illustre par la présence de musées, d’artisans et de structures telles que Mec-Art, une association franco-suisse qui forme les artisans à la mécanique d’art. L’échange et la transmission restent au cœur de l’événement.
La Bourse horlogère, un rendez-vous d’exception
Moment fort de la manifestation, la Bourse horlogère attire collectionneurs, amateurs et simples curieux. Jean-Loup Caron, président de l’Association des Amateurs d’Horlogerie Ancienne (AFAHA), se réjouit de la réputation de l’événement : « Les gens viennent ici avant tout pour apprendre, c’est une bourse pas comme les autres. » François Jacoutot, en charge des bourses à l’AFAHA, rappelle que Besançon se distingue par la qualité des échanges : « Il y a toujours des trouvailles. Et même des montres de très grande valeur. » Avec près de 30 exposants présents cette année, la bourse fait le pont entre histoire et modernité, entre objets rares et montres de luxe comme Rolex, toujours très recherchées.
L'interview de la rédaction : Jean-Loup Caron, président de l’Association des Amateurs d’Horlogerie Ancienne (AFAHA)
La transmission d’un patrimoine vivant
Au cœur de l’événement, la transmission des savoir-faire est une priorité. John Michael Flaux, horloger et mécanicien d’art bisontin, incarne cette nouvelle génération d’artisans passionnés et engagés. Présent aux 24H du Temps, il exposera des pièces uniques, animées et musicales, des « machines à rêves » comme il aime les appeler : « Ce sont des pièces rares, faites à la main, qu’on ne peut apprendre que par passion et persévérance. » Son message est clair : « Ce savoir-faire est en danger. Il n’est pas enseigné, il est transmis. Et aujourd’hui, ce sont des artisans comme moi qui doivent assurer cette transmission. »
L'interview de la rédaction : John Michael Flaux, horloger et mécanicien d’art bisontin
Un rendez-vous ancré dans le présent… et tourné vers l’avenir
Les 24 Heures du Temps ne se limitent pas à la contemplation d’un passé glorieux. L’événement affirme que l’horlogerie vit encore, innove, se renouvelle. De nouvelles marques, de jeunes artisans, et des formations d’excellence (comme SupMicrotech) montrent que Besançon reste un terreau fertile pour les métiers du temps. Catherine Barthelet l’affirme : « Ce n’est pas une manifestation élitiste. Nous voulons que tout le monde puisse participer, découvrir, manipuler, comprendre. Il y a des ateliers pour les enfants, des démonstrations grand public, et un vrai volet touristique. »
Les 24 Heures du Temps confirment ainsi leur place centrale dans le paysage horloger européen. Entre tradition et innovation, transmission et modernité, Besançon prouve qu’elle ne se contente pas de mesurer le temps : elle le façonne.