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Toute l'équipe de Stream For Funds travaillant sur le projet Voyager à Paris (Photos Maxime Lemeunier)

La culture Hip-hop n’a pas de frontières. Depuis son émergence dans les années 1970 à New York, précisément dans le Sud du Bronx, cette culture n’a cessé de s’étendre et de s’exporter à l’étranger. Issue de la jeunesse afro-américaine, elle a été caractérisée tout d’abord par cinq pratiques fondatrices : le rap, le beatbox, le “DJing”, la danse et enfin le graffiti. Par la suite, le Hip-hop ne s’est plus limité seulement à ces formes d’art et ces éléments se sont eux mêmes émancipés de cette culture. Ces dérivés peuvent être observés aujourd'hui à travers toute la planète et même localement chez nous, en Franche-Comté, terre de Hip-hop qui reproduit certaines pratiques mais est aussi innovatrice et influence de nombreux territoires et artistes.

Cette dernière partie concerne la pratique la plus célèbre du Hip-hop, dans sa sphère musicale : le rap. Musique la plus écoutée chez les jeunes et pas seulement, le rap est polarisé dans les grandes villes mais en Franche-Comté aussi des artistes se rassemblent et créent ensemble. C’est ce qui se passe notamment dans le label Stream For Funds, fondé par le bisontin Félix Langlais, qui rassemble des rappeurs, chanteurs et producteurs de toute la France. 

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Le beatmaker bisontin Axel Elphege dans le studio d'enregistrement de l'album Voyager

Une communauté créative

Plus qu’un label classique, Félix Langlais décrit son projet, débuté il y a un peu plus de deux ans, comme une volonté de rassembler des artistes “et pas seulement musicaux, pour créer ensemble”. Dans la tête du jeune homme de 21 ans depuis longtemps, le projet a vu le jour pendant le confinement comme nombre d’initiatives créatives. Il s’est renforcé petit à petit par la collaboration avec de multiples artistes, sélectionnés “d’abord par un concours avec des prods envoyées à Félix” nous apprend le beatmaker jurassien Lancelot, membre de Stream For Funds. Après cette période de sélection, la tâche était de faire se rencontrer les artistes pour le créateur du label. Celui-ci nous confie que cette phase s’est déroulée “assez naturellement” en laissant parler les affinités et c’est ainsi que deux projets musicaux ont pu naître : l’EP Troisième Vague et l’album Voyager. 22 titres disponibles aujourd'hui sur toutes les plateformes de streaming et qui ont pu mettre en lumière la large palette musicale du label. Plutôt orienté exclusivement vers le rap à l’origine, celui-ci s’est aussi dirigé vers des couleurs davantage pop, rnb, voire jazz sur certaines instrumentales de Lancelot. L’artiste salinois âgé de 21 ans, venu de la musique traditionnelle par la flûte traversière et le piano, s’est peu à peu initié à partir du lycée aux logiciels de musique et à la composition par ordinateur. 

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Le beatmaker jurassien Lancelot

Une initiative bisontine rassemblant toute la France voire plus

Pour répondre à la parfois trop grande polarisation dans les grandes villes des grands artistes, Félix Langlais présente l’argument de la “proportionnalité”. “Il y a forcément plus d’artistes connus dans des villes comme Paris mais on voit que y’a beaucoup d’exemples de grands artistes venus de petites villes”. C’est pourquoi le créateur de Stream For Funds n’a pas voulu mettre de barrières sur la portée de son projet. Même s’il y a de nombreux beatmakers francs-comtois “par la force des choses, par les contacts”, les rappeurs, chanteurs, producteurs viennent des quatre coins de la France. Tous ces artistes de différents horizons ont d’abord travaillé à distance pour le premier EP avant de se rencontrer physiquement à Paris, dans un studio, pour l’album Voyager. Pour Lancelot, le travail à distance était “intéressant” et le premier EP a permis au groupe d’artistes de “s’introduire”. Quant à l’album, grâce à la professionnalisation du studio et à “une grande cohésion”, celui-ci a pu être plus abouti avec une meilleure homogénéité dans la qualité des sons. Pour Félix, c'est au moment de cet album qu’il s’est dit qu’il "pouvait vraiment développer le projet” et ce, au-delà des frontières avec des artistes aussi hors de l’hexagone.

 

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Le beatmaker Lancelot travaille autant à distance qu'en groupe directement

Un label “pour la culture”

Plus qu’un label musical, Félix Langlais nous parle d’une véritable initiative "pour la culture" en reprenant une expression courante dans le milieu du rap. Cette culture, c’est le Hip-hop mais c’est aussi une culture plus globale. Félix, qui s’est initié à cette culture “via principalement le basket” nous la décrit comme “un esprit de débrouille, de solidarité : tout le monde  se rencontre, tout le monde est ouvert”. Cette mentalité et ces valeurs, c’est ce qu’a voulu mettre en avant l’étudiant bisontin dans son projet. Pour lui, la transmission est importante en rassemblant des artistes de tout âge et en les mettant sur le devant de la scène. Aussi, la générosité était une pierre angulaire du projet à l’origine même si Félix concède que, pour l'instant, les partenariats avec des associations sont complexes : “on pèse pas grande chose donc on a pas grande chose à apporter”. Dans l'avenir, il espère en tout cas étendre plus amplement ces deux valeurs. Pour ce qui est de la définition musicale du Hip-hop, Lancelot ne s’accorde pas sur le constat que “le terme ne veut plus rien dire”. Il estime simplement qu’on observe une évolution impressionnante du mouvement qui inclut des sonorités “jazz, rock, soul mais aussi rnb”. Selon lui, “on a tendance à valoriser ce qui sort du lot, ce qui sort des cases et c’est ça qui créé des nouvelles modes et qui modifie le style”. Un style que Stream For Funds, par sa communauté créative, participe à modifier. 

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Félix Langlais, créateur de Stream For Funds

Au-delà d’être un projet musical, Félix Langlais nous rappelle que ce label est avant tout “un projet humain”. "Ça a été une rencontre avec des artistes sur la même longueur d'ondes, c'est devenu des amis pour la plupart”. Des amis qui vont continuer de collaborer mais dans un nouveau projet puisque Stream For Funds va prochainement redéfinir son identité visuelle. Au delà de changer le nom et le logo, Félix ne module pas seulement la forme, il a plusieurs volontés dans cette nouvelle étape du label. Il souhaite d’abord “tirer les conclusions de ces deux ans d'expérience" mais également “plus impliquer les artistes" afin de “passer à une étape supérieure" et "inscrire le projet dans la durée”. Une évolution donc entre continuité et nouveauté que le beatmaker Lancelot va suivre en espérant y participer. Le label collaboratif a donc de belles années devant lui et les deux premiers projets Troisième Vague et Voyager ne sont peut être que les prémisses d’une marque appelée à s'installer durablement dans le paysage musical français.

 

Le podcast de la rédaction / Matéo Bonin et Félix Langlais     

Le podcast de la rédaction / Matéo Bonin et Lancelot Vega    

Benjamin Locatelli à son atelier aux Verrières en Suisse

La culture Hip-hop n’a pas de frontières. Depuis son émergence dans les années 1970 à New York, précisément dans le Sud du Bronx, cette culture n’a cessé de s’étendre et de s’exporter à l’étranger. Issue de la jeunesse afro-américaine, elle a été caractérisée tout d’abord par cinq pratiques fondatrices : le rap, le beatbox, le “DJing”, la danse et enfin le graffiti. Par la suite, le Hip-hop ne s’est plus limité seulement à ces formes d’art et ces éléments se sont eux mêmes émancipés de cette culture. Ces dérivés peuvent être observés aujourd'hui à travers toute la planète et même localement chez nous, en Franche-Comté, terre de Hip-hop qui reproduit certaines pratiques mais est aussi innovatrice et influence de nombreux territoires et artistes.

Cette deuxième partie s’oriente sur la sphère visuelle du Hip-hop : le graffiti. Pour ce faire, la rédaction est allée à la rencontre de Benjamin Locatelli, artiste graffeur dans la région pontissalienne qui “ne met pas d’étiquettes” dans la définition de son art. Son expérience et ses œuvres sont particulièrement intéressantes pour illustrer comment la culture Hip-hop se diversifie et a donné naissance à d’autres cultures externes, effaçant les dogmes et les préjugés sur celle-ci.

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Benjamin Locatelli dans son atelier : canapé peint et murs recouverts de bombes de peintures

Une définition du graffiti bien particulière 

Benjamin a commencé le graff très tôt dans sa jeunesse, dès l’âge de “12-13 ans”, grâce à un ami venu de Sarcelles, en région parisienne, qui lui a fait découvrir cet art. L’artiste, franc-comtois d’origine, davantage coutumier des “balisages en forêt" que des graffs urbains, s’est mis à peindre, dessiner sur ses cahiers avec son camarade. Par la suite, il s'est attaqué à son environnement extérieur et s'est réapproprié les murs des villes pour transmettre son message. C'est ce message le plus important selon lui, et non la forme que prend le graff ou le lieu de réalisation de l'œuvre. C’est pourquoi l’artiste pontissalien refuse “la dualité entre graff légal et illégal”; ce qui compte c'est de transmettre un message d’amour, et non de haine. Si c'est la haine qui l’emporte, “le graff illégal sera toujours une porte de sortie en cas de dictature”.

“Un graffiti qui apporte un plus à la société”

C’est un “message positif, avec des valeurs qui apportent un plus à la société” que Benjamin Locatelli veut porter. Une volonté qui lui est venue “inconsciemment”, sans trop se poser de questions : “quand j’ai commencé, je signais avec peace and love sans vraiment m’en rendre compte”. C’est ce message qui définit avant tout le Hip-hop selon l’artiste pontissalien, même si celui-ci n’aime pas mettre des étiquettes et différencier les cultures puisque celles-ci "émergent d’autres mouvements, d’autres entités". Le socle commun du Hip-hop selon lui serait donc un message positif comme dans les sons de KRS one, qu’il prend en exemple, rappeur historique new-yorkais qui inspire beaucoup le graffeur haut-doubiste lors de ses sessions de création. Au-delà du message positif, Benjamin Locatelli revendique aussi un graff utile, bénéfique à la société. Il prend en exemple les pochoirs réalisés en Inde pour prévenir du vol d’enfants ou encore les graffs revendicatifs pour les droits des femmes dans les pays arabes. En Europe, en revanche, il déplore une vision parfois un peu trop “egotrip” du graffiti où l'enjeu “est de mettre son nom un peu partout”, c’est pourquoi il s’oriente vers des messages simples et “qui font du bien au cerveau”. 

 

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Une table de DJ à côté d'une machine de l'ancien silo à grain : entre culture Hip-hop et culture franc-comtoise

La collaboration avant tout 

Benjamin Locatelli est un autodidacte, il s’est formé dans les ateliers et non dans des écoles d’art et il souhaite continuer dans cette voie atypique avec des collaborations en tout genre : “je veux mixer les générations, les idées, les projets parce qu’au final ça donne quelque chose de beaucoup plus riche”. C’est ce qu’a voulu porter l’artiste en créant successivement deux sites du KLAB, une entreprise collaborative qui a pour objectif la direction créative et la médiation culturelle. Ainsi, après avoir élaboré son atelier aux Verrières en Suisse en 2012, dans un ancien silo à grain, il a, l'an dernier, construit un autre projet cette fois sur le territoire français à Houtaud près de Pontarlier. Ces deux projets sont sensiblement différents mais ont tous deux pour vocation de mêler les genres, les disciplines allant de la gestion, de la communication à la pure conception. De plus, dans cette conception, le KLAB fait intervenir autant l’art, l’artisanat que le design. “Tout est lié” selon Benjamin Locatelli et l’enjeu de son entreprise est de casser les codes en les mélangeant. C’est pourquoi, sur le site des Verrières où il nous a accueilli, son ambition est d’étendre encore son atelier et d’inclure la culture Hip-hop, la culture urbaine directement sur le site, assez campagnard. Une de ses idées est par exemple de créer un skatepark en contrebas du bâtiment ou encore des bureaux dans des wagons abandonnés sur la ligne de chemin de fer longeant l'atelier. 

 

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Vue depuis l'atelier : Benjamin veut installer un skate park à l'endroit des troncs d'arbres au milieu et des bureaux dans des wagons sur la ligne de cheminr de fer à gauche

Le Hip-hop, un cycle éternel

Toutes ces initiatives contribuent à la promotion du Hip-hop en Franche-Comté. Benjamin Locatelli, qui fait souvent référence à des éléments locaux dans ses œuvres comme dans sa série sur l’absinthe, promeut une culture qui est globale. Une culture globale du Hip-hop qui peut s’appliquer à tous les univers, que ce soit son milieu d’origine dans le bronx new-yorkais, au Mexique, en Inde là où la culture Hip-hop se transmet davantage par l’illégal ou bien dans notre région franc-comtoise. Toute la planète est touchée car le Hip-hop est multiforme et qu’il se réinvente, comme le dit KRS one dans un des sons préférés de Benjamin Locatelli : Hip Hop Lives qui est une réponse à la chanson Hip Hop is dead d’un autre grand rappeur new-yorkais, Nas. Dans ce morceau, la phrase qui revient en forme de gimmick tout le long est “je suis de retour, tous les ans, je me réinvente” en personnifiant le Hip-hop. C’est cette réinvention que Benjamin Locatelli promeut, notamment par la transmission, avec de nombreux ateliers et rencontres réalisés avec des jeunes pour partager son “expérience mais aussi [ses] erreurs”.

Finalement, par cette transmission, Benjamin Locatelli contribue à maintenir en vie la culture Hip-hop, qui se diversifie et se décline en des milliers de branches. Cette culture est plus que de la musique et pour reprendre une dernière fois KRS one :  “hip est la connaissance et hop le mouvement, la culture hip hop est éternelle”. 

 

Le podcast de la rédaction / Benjamin Locatelli    

L'étape de départ du Tour de France approche et à cette occasion le samedi 9 juillet sera particulièrement festif et animé à Dole. Avec le début des vacances c'est aussi le retour des visites guidées dans la ville et son centre historique durant tout l'été. Pour les amateurs de vélo, de patrimoine et de chevaux, de nombreuses visites guidées sont prévues pour ce week-end.

 

Dole vous ouvre ses portes : de cloîtres en chapelles
Samedi 9 juillet à 16h - 
Au XVI et XVII siècle, Dole connaît un prodigieux essor monastique entraînant la construction de nombreux établissements religieux.


Le Faubourg Châlons, une histoire de travaux
Dimanche 10 juillet 16h
Le Faubourg Chalon se développe aux xviii et xix siècles. Il embrasse plusieurs monuments emblématiques de la ville dont le théâtre récemment rénové.
Voyagez au cœur du faubourg ! Entre anecdotes et récits, ce site est un bel exemple de l'évolution urbaine de la ville de Dole et des travaux de réaménagement et de restauration. Venez redécouvrir l’histoire de ces monuments.

 

Balade en calèche
Dimanche 10 juillet - Plusieurs départs de 16h à 18h15
Découverte du centre-ville au rythme du cheval comtois pour prendre le temps de voir la ville autrement.

 

Toutes ces visites sont sur réservation : https://web.digitick.com/index-css5-doletourisme-pg1.html

L’exposition “Charles Belle, Un souffle de la nature” est à retrouver au musée de Pontarlier du 2 juillet au 20 novembre 2022. La nature est à l’honneur à travers la première grande rétrospective sur l’artiste. Plusieurs peintures sont à retrouver pour l’occasion comme les arbres et le taureau, les fleurs, les rivières, … .   

Sébastien Burlet, coordinateur du Centre des Cultures Urbaines de Besançon

La culture Hip-hop n’a pas de frontières. Depuis son émergence dans les années 1970 à New York, précisément dans le Sud du Bronx, cette culture n’a cessé de s’étendre et de s’exporter à l’étranger. Issue de la jeunesse afro-américaine, elle a été caractérisée tout d’abord par cinq pratiques fondatrices : le rap, le beatbox, le “DJing”, la danse et enfin le graffiti. Par la suite, le Hip-hop ne s’est plus limité seulement à ces formes d’art et ces éléments se sont eux mêmes émancipés de cette culture. Ces dérivés peuvent être observés aujourd'hui à travers toute la planète et même localement chez nous, en Franche-Comté, terre de Hip-hop qui reproduit certaines pratiques mais est aussi innovatrice et influence de nombreux territoires et artistes. 

Cette première partie se concentre sur une initiative unitaire qui rassemble toutes les pratiques du hip hop, exceptées celles musicales, dans un complexe : le CCUB, le Centre des Cultures Urbaines de Besançon. Avant de s’intéresser au Hip-hop graphique puis au Hip-hop musical, cet épisode décrypte comment se développent les activités physiques du Hip-hop dans notre belle région. 

 
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La partie skate et bmx de l'immense espace de 2070m2 du CCUB
 

Le CCUB, un lieu à part

Cet immense espace de 2070 m2 vient enfin répondre à une demande de multiples associations qui, depuis plusieurs années, réclament un espace au sec pour exercer leurs différentes pratiques. Ces associations sont aujourd'hui au nombre de 8 à exploiter le lieu : des organismes autant de parkour, de skate, de slackline, de danse, de roller, de bmx ou encore d’arts numériques ou de graffiti. Comme nous apprend Sébastien Burlet, seul employé du centre et président de l’association de parkour des traceurs bisontins : “des bénévoles de toutes les associations sont venus aider à changer le sol de cet ancien complexe de tennis”. La ville, propriétaire de ce batiment dans le quartier de Saint Claude, a par la suite décidé d’un accord avec la maison de quartier l’ASEP dont Sébastien est le coordinateur des cultures urbaines. Toutes les constructions des différents espaces de pratique se sont faites à petit budget, “avec beaucoup de récupération, de la solidarité, avec des pratiquants qui viennent construire eux-mêmes leurs milieux comme sur le skatepark avec des bricoleurs qui ont bâti un bowl”. Après avoir enfin finalisé les travaux, l’enjeu a été aussi d’obtenir les normes de sécurité, un processus long pour avoir les normes AFNOR afin d’accueillir les pratiquants en toute sérénité.

Un fonctionnement autonome, dans la lignée des cultures urbaines

Le but était réellement de bâtir le lieu pour les associations et donc, après la construction, de laisser à ces dernières toute l’autonomie possible pour pouvoir l’exploiter. Ainsi, "chaque association a son fonctionnement et des horaires où leur espace est à disposition”. Par exemple, l’association de danse fonctionne davantage avec des cours réglementés qui rassemblent plus de 250 personnes tandis que le bmx, le parkour, le skate, même s’ils proposent également des cours, rassemblent également de nombreux adeptes en pratique libre. La demande, que ce soit pour les cours ou la pratique libre, est énorme selon Sébastien et les refus sont très nombreux : “on manque simplement de moyens, surtout humains, pour pouvoir exploiter le plein potentiel de ce lieu”. Un potentiel des cultures urbaines à Besançon qui est immense et qui s’exerce dans le CCUB, mais pas seulement, puisque l’ASEP organise également de nombreux évènements en extérieur notamment en août prochain dans le cadre de Vital’été. Aussi, l'ASEP programme des API, des animations au pied d’immeuble, qui viennent présenter des pratiques dans des quartiers. A terme, l’ambition de l’employé du CCUB est de réaliser un grand événement sur Besançon qui rassemblerait toutes les activités : “une sorte de mini festival international des sports extrêmes (FISE) comme ce qu’il se passe à Montpellier”. 

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La salle de danse du CCUB

Les cultures urbaines, une autre manière de penser

Pour Sébastien Burlet, les cultures urbaines et le Hip-hop c’est avant tout innover, prendre un autre chemin et transmettre : “ici toutes les associations communiquent, on partage, on se donne des conseils et de nombreux pratiquants qui étaient sur une seule activité en ont essayé une autre”. Sébastien en est lui-même un bon exemple : adepte du parkour depuis ses 17 ans, pratique qu’il définit simplement par “essayer d’aller le plus vite possible d’un point à un autre”, aujourd'hui à l’âge de 27 ans, il débute le bmx depuis quelques mois et le breakdance depuis bientôt deux ans. Toutes ces cultures sont très liées et passer d’une activité à une autre s’avère aisé puisque l'ambiance est comparable : “ce sont des pratiques qui toutes viennent de la rue et on le voit, malgré cet espace, il y a cette volonté de revenir souvent à la rue, de sortir dehors”. Aussi, ce qui lie toutes ces activités, c’est l'absence de règles : “contrairement à d‘autres sports, il n’y a pas de règles définies”, les règles se redéfinissent complètement et il y a donc quelque chose de très instinctif, comme dans la pratique du graffiti. Celui-ci a été mobilisé afin de recouvrir l'entièreté des murs du CCUB. Sébastien nous raconte le travail fourni par le collectif MedlaKolor : “il y a eu un jam (session d’improvisation) de graffeur à 15-20 et ils ont recouvert les murs en 48h, jour et nuit”. La pratique du parkour est aussi instinctive pour Sébastien, qui a commencé à le pratiquer dans la forêt avant de venir à la rue : "c'est grimper dans les arbres, faire comme les gosses sans se poser de questions mais version évoluée”. 


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L'espace créatif du CCUB : atelier de graff ou de conceptions en tout genre

 

Une volonté de professionnaliser ces pratiques 

Dans les six activités pratiquées, déjà quatre sont des sports olympiques : le roller, le bmx, le breakdance et le skate. La professionnalisation de ces pratiques n’est donc plus à démontrer mais Sébastien entend encore la développer. Il espère notamment que le parkour devienne olympique prochainement, même si cela devra passer par un rapprochement avec la fédération de gymnastique “pas très éthique”. Le lien entre ces activités et le monde universitaire devient aussi de plus en plus fort puisque Sébastien intervient régulièrement chez les licences STAPS de Montbéliard et que le président de la fédération française de parkour Sidney Grosprêtre est également maître de conférence à l'Université de Besançon. Cependant, là où le directeur du CCUB aimerait progresser, c'est dans le lien avec les scolaires : “faire des initiations pour les enfants à l’école, ce serait un moyen d’avoir de la visibilité" et de la visibilité positive pour faire face au cliché sur “les traceurs (pratiquants de parkour) qui exercent seulement dans des lieux privés, sur les toits”. 


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L'espace parkour du CCUB

 

Ce CCUB est donc une aubaine pour tous les pratiquants bisontins de skate, de breakdance, de parkour qui sont légèrement délaissés par la ville, avec seulement un skatepark d'ampleur vers Chamars. Le potentiel de l’espace est immense et la volonté est de réaliser de plus en plus de spectacles et d'événements inter-activités, afin de célébrer comme il se doit le Hip-hop et les cultures urbaines, si présents à Besançon. 

 

Le podcast de la rédaction / Matéo Bonin et Sébastien Burlet      

 
 

A l’occasion du Tour de France, l’artiste Pierre Duc est en train de réaliser une nouvelle œuvre de Land Art, sa cinquantième environ, aux alentours d’Arbois vers le Super U. Cette œuvre représentera Pasteur à l’occasion de son bicentenaire. Le travail débuté dans un champ depuis un peu plus d’une semaine est sans répit et est assuré aussi par de nombreux bénévoles présents. Nous sommes allés rencontrer ces bénévoles ainsi que l’artiste en plein travail directement dans le champ, quelques jours avant le passage des coureurs samedi.  

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Le travail consiste en la tonte de certaines parties de gazons et la disposition de miscanthus et de sciures de bois de différentes couleurs

Un projet qui mobilise des dizaines de bénévoles tous les jours

Pierre Duc dirige le projet. C’est lui qui a tracé le dessin et qui a commencé a travaillé avec un géomètre le lundi 27 juin pour définir ce dessin sur l’immense champ à l’aide de drapeaux. Cependant, de nombreux bénévoles participent également à la construction de cette œuvre. Des bénévoles amis de l’artiste mais aussi des individus en réinsertion grâce à l’association Tempo. Tous ces bénévoles travaillent de “8h30 à 17h tous les jours", nous confie la salariée de l’association Alita Gros. Même si la plupart n’ont jamais travaillé la terre ainsi, tous se disent très heureux de participer à cette expérience. Alita Gros se sent même "honorée" de contribuer à cette énergie créatrice. Pierre Duc, quant à lui, habitué du procédé, se dit satisfait des conditions météorologiques qui “en dehors de quelques jours de pluie les ont laissé tranquille”.

 

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Les plus de 1000 drapeaux disposés à l'intérieur du champ de 3 hectares

Après le tracé global, place à la précision

L’artiste jurassien travaille à présent sur les détails jusqu’à samedi. En effet, il nous confie que "même avec des géomètres de grande qualité, les décalages de 10 ou 15 cm sur les drapeaux se voient”. Pierre Duc déclare en rigolant : “j’ai l'habitude, ça se fait bien, ce qui est le plus difficile en réalité ce sont les poils parce qu’on ne rase pas Pasteur”. Grâce à un drône qui vient tous les soirs filmer l'évolution de l'œuvre, l’artiste peut donc préciser les détails et notamment les yeux qui "nécessitent une grande précision”. Alita Gros, bénévole sur le projet depuis le début, nous parle des conditions de travail un peu particulières : “on travaille toute la journée au sol et finalement c'est seulement le lendemain qu’on peut connaître le résultat”. “On est sur de l'infiniment grand au sol pour un résultat qui rend très petit dans les airs”.

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Pierre Duc nous montre le dessin des yeux de Louis Pasteur, si difficiles à reproduire sur l'immense champ arboisien

 

L’aboutissement final de ce projet sera enfin visible pour tous les téléspectateurs de France Télévisions samedi peu avant 14h. D’ici là, les bénévoles et Pierre Duc continuent leur travail acharné avec l’espoir d’un résultat grandiose. 

 

L'interview de la rédaction / Pierre Duc et Alita Gros  

Cela fait partie des évènements culturels estivaux du Haut-Doubs. Jusqu’au 21 août, la 4è biennale « art en chapelles » investit le patrimoine religieux du territoire. Au total, ce sont quatorze lieux qui sont proposés au public. Des artistes occupent une dizaine de sites, dans lesquels ils présentent une exposition ou une création. Peinture, sculpture, vidéo, installation sonore… les projets ne manquent pas. Ils sont mis en valeur par un médiateur culturel qui présente le travail de l’artiste et son inscription au sein du monument.  Deux circuits sont proposé et conduisent les participants à la rencontre de différents lieux : Doubs, Pontarlier, Vaux et Chantegrue, Chaux-Neuve, les Hôpitaux-Neufs, …. .

Dix médiateurs culturels

A Brey-et-Maisons-du-Bois, près de Mouthe, Anne-Lise Troutet,  étudiante à la faculté des lettres de Besançon et médiatrice culturelle, présente l’exposition de Laurent Guenat en l’église St-Sébastien. Après une formation au Fonds Régional d’Art Contemporain de Besançon et à Malbuisson, avec le prêtre du village, Anne-Lise a découvert et approfondi sa mission. Accompagnée par les bénévoles de l’association organisatrice, elle prend plaisir à partager avec son public. « Je me mets au service de l’artiste. Je suis une accompagnatrice et une diffuseuse d’information » explique la jeune femme, qui endosse pour la 1ère fois cette responsabilité.

Le reportage de la rédaction

Grâce à un mécène, président de la fondation Pierre Gianadda, la Ville de Besançon va pouvoir exposer une magnifique statue de Victor Hugo de Rodin, l’un des plus prestigieux sculpteurs au monde. D’une hauteur de 2,10 mètres et d’un poids de 250 kilos, elle arrivera en octobre 2022 à Besançon. Elle devrait exposer, dans un premiers temps, au musée des Beaux-Arts et d’Archéologie , avant de rejoindre le site de la grande bibliothèque intercommunale de l’hôpital Saint-Jacques

C’est le retour des séances de cinéma en plein air à Pontarlier. Le collectif « Parloncap », qui regroupe la Maison de quartier des Pareuses, la Maison Pour Tous des  Longs Traits, la MJC des Capucins et le Centre Social Berlioz, propose, en partenariat avec la Ville de Pontarlier et la Communauté de Communes du Grand Pontarlier, plusieurs soirées.  Du cinéma pour toute la famille.  Au programme, cinq séances gratuites. Renseignements au 03.81.38.81.96 ou Cinéma en plein air - Ville de Pontarlier (ville-pontarlier.fr)

Les vendredis, du 1er juillet au 26 août, la Citadelle de Besançon organise des soirées photos pour permettre aux amateurs de photographie d’immortaliser les lieux du coucher du soleil à la tombée de la nuit. Un parcours sera suggéré aux participants pour les orienter vers les meilleurs points de vue sur la Citadelle d’une part, la ville et la nature environnante d’autre part. Du parc Saint Etienne jusqu'en haut des remparts, en passant par la cour principale et la Tour de la Reine, ce cheminement pourra néanmoins évoluer en fonction des envies des photographes. Le groupe sera accompagné par l’équipe de la Citadelle.du coucher du soleil à la tombée de la nuit. Toutes les informations sont à découvrir sur le site : citadelle.com (rubrique : billetterie en ligne)