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Concernant l’épidémie de Covid-19. Dès le 15 novembre prochain, c’est ce lundi, toutes les écoles primaires du pays vont repasser en niveau 2 du protocole sanitaire. Ainsi, tous les élèves de France et d’Outre-mer devront porter un masque. Une décision qui s’inscrit dans un contexte de reprise épidémique.

Alors que l’on évoque peu à peu une nouvelle vague de Covid-19, la situation paraît critique dans les hôpitaux français. Les professionnels de santé sont confrontés à de nombreuses difficultés : manque de personnel, fermeture des lits, absentéisme, conditions de travail dégradées, contrecoup de la crise Covid, pression sociale. Un secteur affaibli qui a de plus en plus de mal à attirer et à pérenniser ses professionnels. Focus sur le CHRU Minjoz de Besançon avec Marc Paulin, infirmier au service pneumologie et délégué syndical à Sud Santé Sociaux.

 

20% des lits fermés

 

Pour l’heure, difficile de faire un état des lieux précis de l’établissement bisontin, parce que peu d’informations sont données par la direction du CHRU. « Et ce n’est pas faute de les demander Â» déplore Marc Paulin. Selon lui, il suffit de se balader dans les services en allant à la rencontre des professionnels, pour se rendre compte des difficultés auxquelles ils sont confrontés. Selon le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, un lit sur cinq est fermé en France. Un chiffre qui est d’ailleurs corroboré par des documents internes à l’AP-HP, mais contesté par Olivier Véran. « Au CHRU de Besançon, on pense qu’on fait partie de ces établissements qui ont beaucoup de lits fermés, faute de personnel Â» souligne Marc Paulin, qui pour autant ne jette pas la pierre à la direction. « Je pense qu’elle est en difficulté, parce que les services sont en difficultés. Le système est très fragile en ce moment. C’est difficile pour la direction de dire que l’hôpital est moins attractif que ce qu’on voudrait, qu’on a du mal à opérer tout le monde, qu’on est obligé de faire des choix de fermeture de lit, et qu’on a des problèmes pour utiliser notre personnel à bon escient. L’absentéisme explose, les départs s’accentuent, et les recrutements ne sont pas là. La direction est coincée entre une réalité qu’elle a du mal à admettre, et la pression des personnels qui n’en peuvent plus Â».

 

Un secteur qui rebute de plus en plus

 

« Ces quinze derniers jours une étude est ressortie, montrant que 1000 infirmiers qui avaient voulu faire ce métier ont abandonné durant leur cursus universitaire Â» regrette Marc Paulin. Une abdication qui est la conséquence des conditions de travail dégradées, et d’un état d’esprit qui a changé depuis quelques années. « C’est un travail qui est excessivement difficile physiquement et psychologiquement. Et on a une grande différence entre les anciens diplômés, et les nouveaux diplômés. Quand ça ne leur plait pas, ils s’en vont. Et finalement, ils ont peut-être bien raison. C’est une réalité. Quand ça ne leur correspond pas, ils changent de voix, et n'hésitent pas à démissionner. Nous, les anciens, on avait peut-être une autre manière de voir les choses, de voir notre carrière. On restait dans la fonction publique, à l’hôpital, on changeait de service. Il est difficile pour les équipes d’avoir un noyau dur aujourd’hui. Avant, les conditions n’étaient pas très glorieuses. Et aujourd’hui, elles sont de plus en plus détériorées Â».

 

« On y a cru Â»

 

Par ailleurs, le contrecoup vécu par les professionnels de santé à l'issue de la première vague de la crise de Covid-19 a été difficilement encaissable. Ces derniers qui étaient soutenus par le gouvernement, par la nation tout entière, qui recueillaient chaque soir un tonnerre d’applaudissements s’envolant des balcons, à qui on chantait les louanges, ont finalement vite été oubliés. « On y a cru. On y a tous cru à ce renouveau de la santé Â» expose gravement Marc Paulin. « On était presque dans une période d’euphorie, juste après la première vague. On pensait que tout le monde avait pris conscience que l’hôpital et la santé, c’était quelque chose d’essentiel pour la société, et que ça allait changer. Et puis, on en a pris une belle derrière la tête. Quelques revalorisations, quelques centaines d’euros seulement. Et puis on s’aperçoit qu’on est un, deux en moins, avec une charge de travail qui ne désemplit pas. Finalement c’est le contrecoup, on s’aperçoit aujourd’hui que rien n’a changé, que la situation est même bien pire qu’avant. Malgré tout ce qu’il s’est passé, les morts que l’on a mis dans les housses, les conditions de travail épouvantables pendant le Covid, et bien la situation ne change pas, au contraire. C’est même plus de la résignation. On est dépités. On est absolument abattus Â».

 

Une potentielle cinquième vague

 

Tout le continent européen est à nouveau soumis à une forte reprise épidémique, sous la pression du variant delta, beaucoup plus contagieux. Une résurgence surtout forte dans l'est du continent, nettement moins vacciné que l'ouest. La France, à ce titre, reste pour l'heure plutôt épargnée, comme ses voisins latins (Espagne, Portugal, Italie). Les autorités sanitaires françaises redoutent surtout la conjonction du Covid-19, en forte hausse, et des autres épidémies hivernales : grippe, gastro-entérite, bronchiolite. Certaines d'entre elles ont des symptômes proches de ceux du Covid-19, quand d'autres peuvent infecter conjointement des patients déjà fragilisés. « On est un des pays les plus vaccinés au monde, avec des taux de vaccination qui frôlent les 90% des personnes vaccinables. Donc ça veut dire, si on croit à l’efficacité du vaccin, ce que je crois, qu’on est plus protégés qu’aucune autre population du monde. Là on nous parle de micro-évolution du virus, qui augmente dans la population. Je dirais tant mieux qu’il évolue dans la population, puisqu’on est protégés, et qu’on va s’immuniser collectivement contre ce virus. Il n’y a pas de répercussion sur le CHU de Besançon, on a une dizaine de covid régulièrement, au CHRU, dont à peu près la moitié en réanimation. Mais ce sont des gens soit non vaccinés, soit des personnes à risques multiples. Le virus est là, mais il faut garder raison. Nous avons tous les éléments pour penser qu’on va traverser cette petite vague. Et si on ne la traverse pas ça remet en cause toute la stratégie vaccinale qui a été mise. En tout cas, de mon modeste point de vue, je pense qu’il faut garder raison par rapport à une hypothétique future vague Â» souligne Marc Paulin.

 

La couverture vaccinale au CHRU

 

Au centre hospitalier régional universitaire Minjoz de Besançon, le personnel soignant est ultra majoritairement vacciné. Ce sont à peu près une cinquantaine d'agents qui ont choisi de ne pas se faire vacciner, et qui sont actuellement suspendus. D’autres sont en arrêt de travail. Cela représente environ 90 personnes dont on ne connaît pas vraiment l’état de leur passe sanitaire. « Cela reste en tout cas une minorité, mais on serait bien heureux de les avoir. En plus on sait très bien que ce sont des collègues parfaitement compétents, qui ont toute l’éthique possible pour bien soigner les gens, et toutes les compétences. Ils nous manquent et à l’heure actuelle, c’est assez terrible pour eux, c’est assez terrible pour nous aussi, et c’est assez terrible pour la population Â» explique Marc Paulin.

Ne dit-on pas, « la liberté des uns s’arrête là ou commence celle des autres Â». Ce samedi après-midi, vers 16h, une centaine de manifestants anti-pass sanitaire a envahi la médiathèque Pierre Bayle au centre-ville de Besançon, invectivant certains agents. Anne Vignot, Maire de Besançon, « condamne cette occupation des lieux Â» et apporte « tout son soutien aux agents et aux usagers présents. Elle dénonce « un débordement inacceptable Â».

Ce samedi matin, Grand Besançon Métropole inaugurait la nouvelle station d’avitaillement de l’aérodrome de Besançon-La Vèze. Cette installation qui permet l’approvisionnement en carburant des aéronefs, a fait l’objet d’une complète rénovation. Le chantier permet ainsi d’améliorer l’avitaillement des avions fréquentant l’aérodrome, de digitaliser la distribution,  le paiement et la gestion des factures des usagers et de sécuriser le périmètre de protection des captages d’eau de l’agglomération de Besançon. Le coût de cette opération s’élève à 85.000 euros. Le syndicat mixte de Besançon-Le Vèze a obtenu une subvention du Fonds national d’aménagement et de développement du territoire d’un montant de 60.158 euros.

AERODROME MICHAUD STATION

Un outil indispensable pour le territoire

L’aérodrome de Besançon-La Vèze joue un rôle important sur le territoire franc-comtois. Les vols de loisirs représentent 81% de son activité, mais il rend également de nombreux autres services dans les domaines économique, sanitaire et militaire. En pleine crise épidémique, des évacuations sanitaires ont été effectués depuis le site doubien. Tout comme l’organisation de vols organes menés par le CHRU de Besançon.

L'interview de la rédaction / Jean-Paul Michaud - Président du Syndicat Mixte de l'aérodrome de Besançon-La Vèze

 

AERODROME MICHAUD LA VEZE

Concernant l’épidémie de Covid-19, la circulation virale augmente en Bourgogne-Franche-Comté. Néanmoins, le seuil d’alerte se maintient encore sous le seuil d’alerte de 50 pour 100.000 habitants. Excepté dans le département du Jura.

Sur ce territoire, le taux d’incidence a augmenté de près de 50 points en moins d’une semaine. L’Agence Régionale de Santé rappelle l’importance pour les personnes vaccinées depuis 6 mois et particulièrement vulnérables du fait de leur âge ou de leur état de santé de renforcer leur protection vaccinale par une 3è dose de vaccin et de simultanément se vacciner contre la grippe.

Un nouvel Ehpad se construit actuellement sur le territoire de la commune de Bracon (39). L’établissement actuel de Salins-les-Bains, ne répondant plus aux normes, et les coûts relatifs à la réhabilitation du site étant trop importants, il a été décidé de construire un nouvel établissement. C’est finalement sur la commune voisine de Bracon, où du terrain était disponible que le projet a pu voir le jour. La livraison du chantier, lancé en février 2020, est prévue dans le courant de l’année 2022.

Son montant est estimé à 22 millions d’euros. 174 nouvelles chambres, réparties sur trois niveaux, seront prochainement proposées aux résidants de l’ancien Ehpad de Salins-les-Bains. Sans doute que d’autres personnes âgées les rejoindront. Une unité Alzheimer et un Pôle d’activités et de soins adaptés se trouveront également à l’intérieur

Depuis le 1er novembre, Santé publique France, en partenariat avec le ministère de la santé et l’assurance maladie, a donné le coup d’envoi de la 6ème édition de Mois sans tabac. Cette opération offre aux fumeurs un accompagnement de sevrage jour après jour.

Le mois sans tabac est un programme qui rassemble et fait ses preuves selon les établissements publics de santé. Les 5 premières éditions ont enregistré plus de 900.000 inscriptions, dont 36.727 en Bourgogne-Franche-Comté. Ces données attestent de l’existence d’un réel élan collectif pour arrêter de fumer pendant 30 jours. 30 jours, car cela représente une durée essentielle si elle est atteinte, multipliant par 5 les chances d’arrêter de fumer définitivement. Pour cette 6ème édition de Mois sans tabac, Santé publique France renforce son dispositif d’accompagnement des fumeurs. « A l’échelle de chaque région, santé publique France désigne un ambassadeur régional du Mois sans Tabac. C’est l’instance régionale d’éducation et de promotion de la santé de Bourgogne-Franche-Comté qui est désignée ambassadeur depuis 2017. Et nous, notre rôle, c’est de déployer le Mois sans tabac en région, en partenariat avec Tab’agir qui est le réseau expert de l’accompagnement à l’arrêt du tabac et l’ARS Â» souligne Fanny Courty, chargée de projet à l’IREPS en Bourgogne-Franche-Comté, et ambassadrice régionale du mois sans tabac. « Nos missions principales sont de communiquer et de valoriser cette opération en région, mais aussi d’accompagner tous les acteurs qui souhaiteraient mettre en Å“uvre une action d’accompagnement ou de communication autour du tabac auprès du public Â» poursuit-elle.

« Pour rappel, le tabac est la première cause de mortalité évitable en France, représentant plus de 75.000 morts par an. 16 millions de fumeurs quotidiens sont comptabilisés en France, mais près de 60% souhaitent arrêter de fumer dans l’année Â» Santé publique France

Cette année, pour valoriser et communiquer autour de cette opération en région, un fil jour autour du Mois sans tabac a été lancé, qui s’est matérialisé durant le mois d’octobre par la communication d’une fiche mémo-tabac thématique hebdomadaire. Ce fil rouge s’est prolongé en novembre par la diffusion de podcast hebdomadaire thématique pendant tout le mois. Deux podcasts sont axés sur des témoignages d’anciens fumeurs. « Ce sont des ressources qui peuvent être très enrichissantes et très intéressantes pour tout fumeur qui souhaiterait s’initier dans une démarche d’arrêt Â» précise Fanny Courty.  Par ailleurs, les participants pourront bénéficier d’un accompagnement personnalisé et accéder à un entretien d’aide à l’arrêt du tabac par une consultation avec un professionnel de santé en présentiel, une consultation par téléphone grâce au 39 89, des entretiens individuels ou collectifs. « L’objectif est d’aller encore plus loin pour aider les participants à arrêter de fumer, et leur donner les clefs pour relever ce défi Â» informe l’ambassadrice régionale.

Parmi les dispositifs à retrouver cette année pour s’informer :

  • Le site tabac-info-service.fr, dispositif majeur de l’accompagnement à l’arrêt du tabac
  • L’application d’e-coaching Tabac info service, qui propose un programme d’e-coaching complet et personnalisé pour optimiser les chances d’arrêt définitif du tabac
  • Santé publique France propose aux participants de les rejoindre sur les réseaux sociaux. En s’inscrivant sur les pages Facebook, Twitter et Instagram, les fumeurs peuvent trouver chaque jour du soutien au sein même de la communauté, des informations utiles et des conseils pour affronter la phase de sevrage
  • Un kit d’aide à l’arrêt Mois sans tabac comprenant le programme de 40 jours, composé de deux phases : 10 jours de préparation et 30 jours de défi

Réunis en commission permanente, les élus régionaux ont voté 185,2 millions d’euros d’aides régionales. Une partie de ces crédits concerne le Plan d’accélération de l’investissement régional (PAIR) mis en place par la Région pour faire face à la crise sociale et économique provoquée par l’épidémie de Covid-19.

Les domaines du sanitaire et social, avec 556 personnes qui bénéficient d’une formation d’aide-soignant, d’auxiliaire de puériculture ou d’ambulancier,  et de l’agriculture, avec des moyens financiers accordés aux entreprises agricoles pour lutter contre le gel des vignes sont concernés également.

Par ailleurs, la collectivité régionale apporte environ 2 millions d’euros au département du Jura pour l’aéroport de Dole-Jura et 11 millions d’euros pour le financement de la grande bibliothèque au centre-ville de Besançon et au cœur de la future Cité des savoirs et de l’innovation.

Selon l’Agence Régionale de Santé, la situation épidémique reste stable en Bourgogne Franche-Comté. « La mobilisation doit se poursuivre sur le front de la vaccination Â» explique-t-elle. L’ARS regrette que « la vaccination stagne dans les tranches les plus âgées de la population, notamment les personnes de plus de 80 ans, alors même qu’elles font partie des plus vulnérables au virus Â».

Ce mercredi après-midi, Adrien Taquet, secrétaire d’état chargé de l’enfance et des familles, était à Besançon pour contractualiser avec le département du Doubs, et Christine Bouquin, sa présidente, une convention de partenariat dans le domaine de la protection de l’enfance. La collectivité recevra 2,8 millions d’euros sur deux ans pour la mise en place de projets concrets dans les domaines de la prévention et de la protection de l’enfance.

Cette compétence sociale revient aux conseils départementaux. Dans le Doubs, 58 millions d’euros sont alloués à l’action sociale en direction des familles et des enfants. En septembre dernier, 12 millions supplémentaires ont été votés par les élus. Christine Bouquin l’assure sa collectivité a fait de « la protection de l’enfance, un sujet majeur de début de mandat Â». La santé et l’éducation en sont les piliers majeurs. C’est la raison pour laquelle la patronne du département  a demandé à l’état de poursuivre son soutien financier. Les besoins sont grandissants. D’où cette urgence à créer des places supplémentaires. « Les dispositifs d’accueil sont à saturation Â» explique Mme Bouquin. Dans un souci du bien être de l’enfant, une réflexion est également portée pour ne pas séparer les fratries. Ainsi, la création de nouvelles structures est envisagée.

ADRIEN TAQUET BESANCON

Manque criant d’assistants familiaux

La collectivité ambitionne également de renforcer les visites à domicile de sage-femme en période prénatale, l’accompagnement des enfants protégés en situation de handicap et l’accueil des mineurs non-accompagnés. Elle doit également gérer le manque d’assistants familiaux. En huit ans, leur nombre a baissé de 23%. Jusqu’à présent, seulement 70 enfants sont accueillis hors département du Doubs. Malgré la tension existante, Christine Bouquin se refuse à placer des enfants à l’hôtel, comme c’est le cas dans d’autres départements.

L'interview de la rédaction