Choix du secteur :
Se connecter :

Un grave accident de la route s’est produit cette nuit aux Rousses, au lieu-dit « Les Sermillets Â». Une seule voiture est en cause. On déplore un blessé grave, qui a dû être transporté par hélicoptère à l’hôpital.

« On attend une décision qui soit à la hauteur de nos souffrances Â», c’est en ces termes que Maître Portejoie, l’avocat d’Isabelle et Jean-Pierre Fouillot a conclu sa plaidoirie. Les trois autres avocats des parties civiles ont également plaidé. Ce samedi, à 9h30, ce sera au tour de la défense et l’avocat général de prendre la parole. S’en suivra ensuite un temps de délibération durant lequel les six jurés et le président de l’audience prendront leur responsabilité et acteront la sanction qu’ils jugent la plus juste. Jonathann Daval encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Vendredi, en fin d’après-midi, Jonathann Daval était de retour à la barre pour être soumis à son interrogatoire de personnalité. L’informaticien de 36 ans est revenu sur sa rencontre et sa relation avec la victime. En fin de matinée, devant le quasi-mutisme de Jonathann, Isabelle Fouillot avait conclu sa tentative de demande d’explication par cette phrase qui restera dans les annales de ce procès hors du commun : « Je te souhaite un bon séjour en prison, adieu Â». Plus tard, Martine Cussey, la mère de Jonathann Daval, s’est exprimée en ces termes : « Â« Nous n’acceptons pas ce qu’il a fait, mais je serai toujours présente pour lui, quoi qu’il arrive Â» a déclaré cette dernière. 

Ce vendredi, au 5ème jour du procès de Jonathann Daval, les plaidoires des parties civiles débutent. Il est 18h15. Elles seront 4, s'agissant respectivement de Me Cathy Richard, Me Peggy-Anne Julien, Me Jean-Hubert Portejoie, Me Gilles-Jean Portejoie. 

 

Me Cathy Richard, est la première des parties civiles à s'avancer à la barre. Sur un ton solennel, elle débute sa plaidoirie.

"Vous n’entendrez pas sa voix, vous ne sentirez pas son parfum. Personne n’imagine qu’un jour, le fait divers ce sera nous. Alexia aimait le mauve, son mari, sa sÅ“ur, ses parents, sa maison, son chat, courir nager, cuisiner, organiser des surprises, voir la joie sur les visages. Écrire des jolies lettres, rédiger des phrases comme on envoie des baisers. Alexia, dont l’image est ternie par des accusations selon lesquelles elle serait dominante, rabaissante, hystérique, violente. On la décrit comme quelqu’un qui empêcherait de respirer, mais elle ne demandait que ça : que son mari marche à ses côtés. Par qui, quand et pourquoi est-elle salie ? Par une seule personne, seulement après sa mort, pour tenter de se justifier. "Pour la faire taire", dit-il. Mais qu’allait-elle dire ?" [...] En s'adressant aux jurés, l'avocate conclut son discours. "Je vous confie Alexia, prenez soin d'elle "

 

Vient le tour de Peggy-Anne Julien.

"Jonathann leur a volé une fille, leur a volé une sÅ“ur, et comme si ça ne suffisait pas, il leur a aussi volé leur deuil. Il a même tenté de leur voler leur honneur d’une manière infamante, sans le moindre scrupule. Pourtant, il les voyait souffrir, jour après jour. Il est certainement très serviable mais il est aussi égocentré, ne se préoccupe que de lui. Il est resté sourd aux appels d'Alexia comme il est resté insensible à la détresse des parties civiles. Jonathan souffre mais pour lui-même, il souffre des conséquences de ses actes sur sa vie. Pas pour eux, ni pour elle. Je crois sincèrement qu’Alexia serait immensément peiner de voir qu’à travers elle, Jonathann leur a fait autant de mal. Mais elle serait extrêmement fière de vous tous ". 

L'avocate cite Jean d’Ormesson : "Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants".

 

Depuis le début de ces plaidoiries, Jonathann Daval n’a pas levé la tête. Il n’a pas croisé un regard. Il a les yeux rivés sur le sol.

 

Jean-Hubert Portejoie, l'avocat clermontois, prend place à son tour à la barre. Il revient sur l'idée de la lutte des classes qui a alimenté ce procès, mais aussi sur le silence et le mensonge de Jonathann Daval. 

 

"Après avoir sali Alexia, comme si ça ne suffit pas, on salit les Fouillot. On refait le procès de la lutte des classes. Les Fouillot présentés comme des notables, des bourgeois qui méprisent les Daval, classe populaire. Ce ne sont pas des notables, il n’y a pas de lutte des classes aujourd’hui dans ce dossier."

"On a eu des excuses mécaniques, sans aucune sincérité. Ces excuses, M. Daval, on ne les prend pas", déclare Jean-Hubert Portejoie.

 "On ne peut pas se satisfaire des bribes d’explications que vous nous avez livrées. M. Daval, vous ne pourrez pas toujours être dans le déni. La vérité, vous ne pourrez pas toujours la taire ! Il faudra parler un jour."

 

Gilles-Jean Portejoie, le dernier avocat des parties civiles, s'avance à son tour à la barre, pour conclure ces plaidoiries. Il commence par saluer le courage et la dignité de la famille Fouillot.

 "Vous avez été, depuis le début de cette affaire remarquables de dignité : jamais dans l’outrance, jamais une once d’animosité dans votre bouche. Cela mérite d’être souligné. Vous êtes des parties civiles hors normes. Je le dis comme je le pense."

 
Il s'adresse ensuite à Jonathann Daval. 
 
 "Je veux vous dire que votre belle-famille avait pour vous une immense affection. Elle ne comprend pas, aujourd’hui, plus que jamais, vos négations et cette défense aussi grotesque qu’abjecte. Vous avez compris ce que je vous ai dit ? C’est parce que, dès le départ, vous avez tenu un discours abject, que nous sommes contraints de tout relater et de tout mettre sur le tapis. On ne doit rien oublier. Et votre attitude d’aujourd’hui nous amène à ne rien oublier."
 
"On attend une décision qui soit à la hauteur de nos souffrances. Qui prenne en considération nos souffrances. Pas simplement les souffrances liées à la mort dans des conditions abominables d’Alexia, mais aussi tous les coups que l’on a reçus et qui ont ajouté de la douleur à notre souffrance. Une décision que nous pourrons comprendre et accepter."
 

Il achève sa plaidoirie par une formule de Paul Valéry : "La fonction la plus essentielle de l’être humain, c’est de créer de l’avenir. Vous entendez Jonathann Daval ?" Ce dernier relève la tête. "C'est ce que je vous souhaite à tous. A vous aussi, Jonathann Daval ".

 

Il y a du football ce samedi soir. Dans le cadre de la 11è journée du championnat de Ligue 2, le FC Sochaux Montbéliard reçoit Châteauroux. Le coup d’envoi de la rencontre sera donné à 19h au stade Gaston Petit.

Ce vendredi à 16h30, Jonathann Daval était de retour à la barre pour être soumis à son interrogatoire de personnalité. Le verdict de l'informaticien de 36 ans, accusé de meurtre sur conjoint, devrait être prononcé demain en fin d'après-midi ou en début de soirée. Pour l'heure, Jonathann Daval a été entendu une nouvelle fois pas la cour, en répondant à un interrogatoire de personnalité. S'ensuivront les plaidoiries des parties civiles, les réquisitions du ministère public, et enfin les plaidoiries de la défense.

 

Le président de l’audience commence par lui demander d’évoquer son enfance. L’accusé se contentera d’abord de trois phrases : « J’ai eu des problèmes de santé, une surdité, le port du corset. Puis des tocs suite au décès de mon papa. Ma scolarité s’est ensuite déroulée correctement. Â»

Le président Husson poursuit alors, et Jonathann Daval semble plus ouvert qu’auparavant. Les échanges portent sur les tocs de propreté et de rangement de l’accusé.

Est ensuite évoquée sa rencontre avec Alexia Fouillot. Jonathann Daval confie qu’elle a été son véritable « premier amour Â». Il raconte les prémisses de leur histoire :

« C’était lors d’une sortie au ski avec des copains d’école. Nous avons passé deux jours au ski chez un de mes frères. Quelques jours après, elle m’a invité pour fêter son anniversaire chez elle. C’est là qu’a commencé notre relation. Elle a fait le premier pas. Elle me cherchait, et au début je ne l’avais pas vue, pas aperçue Â».

Matthieu Husson, le président d’audience, s’adresse ensuite à l’accusé. « Vous savez qu’il y aura une sanction, une peine prononcée par cette cour d’Assises ? Â»

« J’en suis conscient Â» déclare Jonathann Daval.

« Vous savez ce qu’il vous attend demain ? Â» poursuit le juge.

« Je ne me suis jamais projeté sur la durée de la peine. Peu importe. Peu importe. Je dois payer pour les actes que j’ai commis Â» confesse l’accusé.

C’est Me Cathy Richard, avocate des parties civiles qui s’adresse ensuite à Jonathann. Elle confronte l’accusé aux rapports « incesteux, voire incestuels Â» avec sa mère. Mais aussi ses défaillances sexuelles avant ce projet de bébé, la demande en mariage. Elle continue en demandant à Jonathann Daval ce qu’en 13 ans, sa femme lui aurait obligé de faire. « Faire l’amour, sur la fin Â» répond l’accusé d’une voix fébrile. « C’est tout ? Â» enchaîne l’avocate. « Ça ne fait pas beaucoup pour quelqu’un qui est dominé Â».

Et enfin, c’est au tour d’Emmanuel Dupic, le procureur de la République de Haute-Saône, de questionner l’accusé. Ses réponses sont toujours aussi brèves, concises.

Pourquoi vous ne vous êtes pas séparés ? « On n’en a jamais parlé Â»

Pourquoi fuir ? Â« Il y avait toujours cet amour Â»

Quelle est la place de la femme dans le couple, selon vous ? « D’être présent pour son homme, son mari Â»

Elle l’était ? « Oui Â»

Trop ? « Pas trop, non Â»

Pourquoi fuir ? « Le conflit, la dispute Â»

Alors que les débats n’avancent pas, que les réponses ne se satisfont pas les parties civiles, ni le ministère public, Emmanuel Dupic lance une dernière salve.

« Vous sortiez un jour de prison. En France, il n’y a pas de prison à vie Â»

Jonathann Daval le coupe : « Je m’en fiche. Je n’ai plus d’avenir Â»

« Vous accepterez la sanction ? » lui demande ensuite Emmanuel Dupic.

« Oui, ah oui Â» affirme Jonathann Daval.

Sous-catégories