La décision de la région Bourgogne-Franche-Comté de supprimer la Rémunération de Fin de Formation (RFF) aux stagiaires des Instituts en Soins Infirmiers de Bourgogne-Franche-Comté n’est pas sans conséquence. Certains se retrouvent dans la galère et leur poursuite d’études en est clairement compromise. Rencontre avec Hugo et Youssef de l’IFSI de Pontarlier.
Concrètement, jusqu’à présent, les textes français prévoyaient que si les droits à l'allocation chômage d’un bénéficiaire prenaient fin pendant une formation, il pouvait bénéficier, sous certaines conditions, d'une allocation appelée rémunération de fin de formation (RFF). Ce qui ne semble plus être le cas en Bourgogne-Franche-Comté. Alors qu’ils avaient effectué les démarche nécessaires en juillet dernier et qu'ils s'étaient engagés dans cette formation longue (3 ans), ils ont appris en septembre que les règles avaient changé. Concrètement, il a été décidé que le métier d’infirmier ne faisait plus partie « des professions sous tension ». A Pontarlier, comme dans les autres IFSI de la région, on aurait accepté la décision, si les règles avaient été connues avant les inscriptions et le début de la formation. « Les étudiants sont donc dans une impasse. Bon nombre songe à arrêter la formation » explique Hugo. Et de poursuivre : « C’est une décision qui entraînera des conséquences pour notre futur métier et plus particulièrement au niveau économique ».
Des situations très précaires
Youssef fait partie de ces étudiants qui ont eu la mauvaise surprise d’apprendre la dernière décision préfectorale. Une vingtaine d’autres élèves sont également concernés. « Certains d’entre-nous ont contracté des prêts, les échéances ont été calculées en fonction de cette aide. Ils vont devoir travailler à côté pour le rembourser » explique le jeune homme. D’ailleurs, sa situation n’est pas des meilleures également. « Je comptais sur une allocation mensuelle de 652 euros. J’ai appris en septembre que je ne l’aurais pas. Demain, mon loyer sera prélevé. Il ne me restera plus que 60 euros pour terminer le mois ».
Hugo, le responsable de l’association étudiante pontissalienne, espère qu’une issue favorable sera vite trouvée. En fonction des avancées, une rencontre sera demandée au plus vite auprès de la préfète de région. « Il est compliqué d’avoir son esprit totalement concentré sur ses études » ajoute Youssef. Et de conclure : « On n’en dort pas la nuit. On y pense toute la journée ».