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Ils sont nombreux les automobilistes à nous appeler chaque matin pour dénoncer des routes impraticables et non déneigées sur les secteurs du Haut-Doubs et du Haut-Jura. Sous prétexte que l’on vit dans une région où il neige, et que la présence de l’or blanc sur les chaussées est logique et naturelle, fait-on le nécessaire pour nettoyer correctement les axes routiers au quotidien ? Les moyens sont-ils suffisants ?

Ce mercredi matin, le passage du chasse-neige à 5h n’était-il pas trop tardif pour assurer une bonne circulation quelques heures plus tard. Depuis quelques jours, nombreux sont en tout cas celles et ceux qui pointent du doigt une dégradation du traitement des chaussées en période hivernale dans la région.

Les enquêtes qui sont en cours permettront de faire toute la lumière sur ce drame. La vitesse du chauffeur (70 km/h) est-elle la seule responsable ? Des questions peuvent logiquement se porter également sur l’état de la chaussée ce matin là ou encore la formation du jeune chauffeur de bus marseillais sur route enneigée et verglacée. Les résultats des expertises vont prendre du temps. Espérons qu’elles feront toute la lumière sur cette douloureuse et tragique affaire.

Rappelons que Le chauffeur de 25 ans a été mis en examen pour homicide et blessures involontaires par imprudence, en raison d’une vitesse excessive. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

En hommage aux deux jeunes victimes qui ont perdu la vie dans l’accident de bus ce mercredi matin à Montflovin, une marche blanche sera organisée ce dimanche matin, vers 10h30, à Pontarlier.

Le rendez-vous est fixé devant le lycée Xavier Marmier. Le cortège se rendra ensuite devant le collège Lucie Aubrac, où les deux jeunes victimes étaient scolarisées.

Un accident impliquant un bus scolaire vide s’est produit cet après-midi à Bois d’Amont. Le véhicule a terminé sa course dans une maison. On ne déplore aucun blessé. A l’arrivée des secours, le chauffeur  était sorti du véhicule.

Les amis et la famille des deux adolescents qui ont perdu la vie mercredi matin dans un accident de la route ont perdu deux être chers. Un vrai drame. Comment surmonter cette épreuve ? Comment continuer à vivre malgré cet énorme chagrin ? Comment réagir face à cette injustice ? Nous avons posé ces questions au psychothérapeute Gérard Valat.

Que peut-on comprendre de ce que vivent ces adolescents qui viennent de perdre un ami ou une amie?

Ces adolescents vivent un drame. Ils auront besoin de beaucoup en parler. Ils vont vivre un choc traumatique. Ils vont ressentir un certain nombre de choses qui vont leur donner des images, des peurs, des révoltes et des chagrins. Ils auront besoin de mettre des mots sur ces sentiments. Ils doivent pouvoir raconter ce qu’ils ont vécu afin que cela ne s’inscrive pas dans leur mémoire de fonds. Ils ont besoin de partager cela pour éviter des stress post-traumatiques et que cela vienne encombrer la suite de leur existence ou bloquer leur vitalité.

Quelle forme peut prendre cette colère ?

Dans un premier temps, ils vont exprimer leur révolte contre le monde, la neige, le chauffeur de bus, ... . Ils auront besoin que cette colère soit écoutée. Mais qu’elle ne soit pas discutée et jugée. Ils vont devoir dire leur chagrin et faire le deuil de cet ami perdu. Une personne qui ne sera plus là, qu’ils ne verront plus, avec laquelle ils ne pourront plus partager. Ils auront besoin d’évoquer les souvenirs et dire leur peur et leurs inquiétudes face aux risques de la vie et de l’existence. On a souvent tendance à vouloir faire taire les adolescents. L’écoute est importante. Et ce, même s’ils racontent plusieurs fois les mêmes choses ou pas tout à fait la vérité. Ils n’ont pas besoin de dire la vérité. Ils ont besoin d’exprimer leur vécu. Ce qu’ils ont perçu.

Ce matin, au collège Lucie Aubrac où une cellule d’écoute a été mise en place, des jeunes ont écrit des chansons, des textes, mis des bougies, ... . Ces moments là sont importants ?

Tant que l’on a une représentation réelle ou symbolique des choses, le cerveau réorganise l’information pour pouvoir la digérer. Si cela reste simplement une émotion, cela va s’ancrer dans le corps avec des problèmes de sommeil, de digestion, des douleurs persistantes ou encore des chocs traumatiques.

Y-a-t-il des signes qui doivent inquiéter ?

Le signe le plus dangereux est le mutisme. Que le jeune se mette en retrait et qu’il ne parle plus parce qu’il a peur d’agacer, d’énerver ou d’avoir des réponses du type : « oublies. N’y pense plus. C’est fini. C’est du passé. Ce n’est pas grave Â». Tous les discours que l’on tient aux adolescents pour qu’ils n’expriment pas ce qu’ils ressentent. Ces jeunes ont été confrontés brutalement à une réalité difficile. Ils ont besoin d’en parler. On aurait tendance à vouloir trop vite tourner la page. Pour oublier le passé, on a besoin d’en parler et de le partager avec d’autres.

Cette période de deuil est-elle longue ?

Quand j’étais ado dans le Haut-Doubs, les gens portaient le deuil pendant deux années. Ce qui traduisait un respect pour eux. Aujourd’hui, on a tendance à vouloir que cette étape disparaisse rapidement. Sans doute que ces jeunes durant plusieurs mois, voire même plusieurs années, parleront encore de cet évènement. Ce qui ne veut pas dire qu’ils vont mal. Ils sont justes en train de le digérer doucement. Ils auront besoin d’une attention particulière dans les mois qui viennent.

Le chauffeur de 25 ans, originaire de Marseille, impliqué dans l’accident de bus mortel survenu mercredi matin à Montflovin, a été mis en examen pour homicide et blessures involontaires par imprudence, en raison d’une vitesse excessive. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Le jeune conducteur a été présenté au parquet ce jeudi après-midi. Ses permis de conduire B et D lui ont également été retirés. La date de son procès n'a pas encore été programmée.

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