Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées ce lundi soir sur la place Pasteur à Besançon pour dénoncer les agressions dont sont victimes les personnes homosexuelles en France mais aussi à Besançon. Une manifestation à l’initiative de l’association Solidaires de Défense des Etudiants. Rappelons que cet été, plusieurs agressions ont été commises au parc Micaud. Dernièrement, c’est un couple de jeunes hommes qui s’est fait agresser dans la cité comtoise.
Durant la mobilisation, plusieurs personnes ont pris la parole pour exprimer leurs inquiétudes mais aussi les difficultés et les stigmatisations qu’elles ont connues ou connaissent encore. Elles ne cachent pas également la peur et l’inquiétude qu’elles éprouvent lorsqu’elles sortent. « Il est devenu dangereux de sortir avec mon ami » explique Charles. « Lorsque je sors, j’essaie de m’habiller différemment pour ne pas avoir d’ennui » ajoute Joris. Tous regrettent également l’attitude des administrations, notamment l’éducation nationale, de la société, de la police et de la justice, "qui prennent trop souvent à la légère les faits". Joris, un ado de 15 ans, s’est retrouvé face à un mur lorsqu’il a évoqué le harcèlement dont il était victime dans son collège. Le jeune homme n’a pas trouvé le soutien qu’il aurait aimé de la part des adultes. Certains lui ayant suggéré « de changer de comportement et d’adopter une autre image, plus conventionnelle et normale ».
« Soyons tolérants. Ce qui est le plus important, c’est l’amour"
La maman de Théo est venue participer, avec son fils, au rassemblement bisontin. « Ca n’a pas été facile pour lui de m’annoncer son homosexualité. C’était très courageux » explique-t-elle. Pour cette mère de famille, pas question de juger son enfant ou de le renier. C’est tout le contraire. « Qu’il aime un garçon ou une fille, ça ne change rien. Soyons tolérants. Ce qui est le plus important, c’est l’amour » conclut-elle. Du côté des organisateurs de l’évènement, on est satisfait et surpris par la mobilisation du jour. « Chacun espère que cette violence va cesser ». A en croire, les propos tenus par des badauds de passage devant la manifestation au centre-ville de Besançon, on se dit que l’homosexualité suscite encore la controverse en France et qu’il sera difficile de faire évoluer les mentalités. La faute à qui ? Pour de nombreuses personnes, « la manif pour tous », au moment du débat sur le mariage des couples de même sexe notamment, a autorisé la haine, la banalisation de l’homophobie et les propos diffamatoires et insultants ».