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Académie de Besançon : le harcèlement, parlons-en !

Publié le 10 Oct. 2023 à 13:10
Tags: éducation | education nationale |
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Académie de Besançon : le harcèlement, parlons-en !

C’est un sujet important qui a fortement été évoqué durant cette rentrée scolaire. Gabriel Attal, le ministre de l’Education nationale,  en a fait une priorité. Des adultes référents sont présents sur tout le territoire, qu’il s’agisse de l’échelon académique, départemental ou dans les établissements scolaires. Les autorités appellent à la mobilisation et à la prise de parole. Tout le monde est concerné par ce fléau. Aucun enfant ne doit s’isoler. Il doit pouvoir trouver des relais auprès de ses camarades et des adultes. Rencontre avec Emmanuelle Hardy, référente académique harcèlement en Franche-Comté.

On parle beaucoup, mais sans doute à juste titre, du harcèlement à l’école. L’Education nationale a pris le sujet à bras le corps, mais on peut imaginer que cette prise de conscience ne date pas d’aujourd’hui ?

La mise en place des dispositifs de prévention existe depuis des années. Le concours « non au harcèlement Â» existe depuis plus de 10 ans. C’est une problématique que l’on connaît depuis de nombreuses années. C’est devenu une priorité nationale et une priorité de Mme la Rectrice.

La mobilisation des services et des personnels de l’Education nationale et de l’académie de Besançon est donc entière ?

Oui. Nous connaissons les conséquences du harcèlement. Il y a les évènements violents, mais également les micro-violences au quotidien. Les élèves peuvent exprimer du mal-être, ne plus avoir envie d’aller à l’école, … . Le comportement peut changer. Les conséquences sont multiples. C’est la raison pour laquelle il faut prévenir en priorité et prendre charge dès que l’on a connaissance d’une situation.

Est-ce un fléau qui progresse ?

On parle de 10% d’élèves harcelés. Un peu plus dans le 1er degré. Les chiffres semblent être stables. Par contre la communication autour du phénomène est plus importante. C’est très bien. Cela permet une libération de la parole. On sait que pour que la situation se règle, il faut en parler. Un des leviers essentiels, c’est la position des témoins. Ils ne sont pas concernés directement par la situation, mais ils savent exactement ce qui est en train de se jouer dans leur classe ou dans la cour de récréation. C’est vraiment l’affaire de tous.

Quel est votre rôle et avec qui travaillez-vous ?

Tout d’abord,  je mets en place le déploiement du dispositif pHARe, avec deux autres collègues, dans l’académie. Nous accompagnons les établissements pour que cet outil se mette en place avec des référents et les équipes d’ambassadeurs. En tant que référente académique, je peux être amenée à gérer, avec une autre collègue, des situations complexes de harcèlement. Nous pouvons intervenir directement ou être en appui des référents départementaux. Dans chaque département, il y a trois ou quatre référents qui peuvent être aussi des appuis aux établissements.

Avez-vous aussi des relais dans les établissements scolaires ?

Oui. Il y a des référents harcèlement dans les établissements scolaires. Ils sont déployés dans les collèges et le lycées depuis cette année. Cela peut-être un CPE, un enseignant, une infirmière, une assistance sociale ou un chef d’établissement.

Travaillez-vous avec la justice, avec le Procureur de la République par exemple ?

On peut nous demander des éclairages sur une situation par la police ou la justice. Le plan interministériel nous demande également de travailler avec la justice, la police ou la gendarmerie. L’objectif est qu’il existe  une  prise en compte multiple pour être le plus efficace possible.

Quels conseils pourriez-vous donner aux parents qui nous écoutent et qui veulent agir ?

S’ils ont repéré des points qui n’allaient pas il faut en parler, même si derrière tout cela, il n’y a pas forcément un souci de harcèlement. Repérer ces points chez ses enfants, c’est déjà important. On peut en parler avec les professeurs. Ils savent que lorsqu’une situation est décrite par un parent, il faut relayer auprès de l’équipe pHARe  de l’établissement et du chef d’établissement. Un personnel de l’établissement doit être informé rapidement pour analyser la situation. Il est bon d’en parler.

L'interview de la rédaction / Emmanuelle Hardy

 

Dernière modification le mardi, 10 octobre 2023 13:31