Karine Laurent
À l’occasion de la rentrée scolaire, le syndicat FSU tire la sonnette d’alarme. Dans l’académie de Besançon, syndicats et personnels de l’Éducation nationale dénoncent un manque criant de moyens, des salaires jugés insuffisants et une pénurie persistante de remplaçants.
Une école publique « à bout de souffle »
« L’éducation est à bout de souffle », affirme Karine Laurent, co-secrétaire départementale de la FSU. Pour le syndicat, l’école publique traverse une crise structurelle : manque d’enseignants, dégradation des conditions de travail et absence de réponses adaptées pour les élèves à besoins particuliers. En cette rentrée 2025, près de la moitié des collèges et lycées de l’académie de Besançon sont touchés par des postes vacants. Selon la FSU, les difficultés de recrutement tiennent avant tout à la faiblesse des rémunérations. « Les salaires des enseignants français restent bien en deçà de ceux pratiqués dans les pays de l’OCDE », rappelle Karine Laurent. Une réalité qui, selon elle, explique en grande partie la perte d’attractivité du métier.
Résultat : l’institution recourt massivement aux contractuels. Lors de l’année scolaire 2024-2025, on comptait environ 800 enseignants contractuels sur un total de 6 300 dans le second degré. Certains enseignants sont parfois affectés dans des disciplines qui ne correspondent pas à leur formation initiale : « On a vu des professeurs d’EPS devenir enseignants de mathématiques », illustre la responsable syndicale.
L'interview de la rédaction : Karine Laurent, co-secrétaire départementale de la FSU.
Des élèves sans accompagnement adapté
Au-delà des effectifs, la question de l’inclusion des élèves en situation de handicap ou ayant des besoins particuliers reste préoccupante. Le manque d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) est dénoncé avec force. « Beaucoup d’élèves notifiés n’ont pas d’AESH à la rentrée, faute de recrutement. Et ceux qui exercent le métier sont dans une situation de précarité et souffrent d’un manque de formation » regrette la responsable syndicale. Les enseignants spécialisés, notamment les personnels des RASED dans le premier degré, manquent eux aussi cruellement, compliquant la prise en charge des élèves en difficulté.
L'interview de la rédaction : Karine Laurent, co-secrétaire départementale de la FSU.
Une urgence pour l’avenir de l’école
Face à cette accumulation de carences, la FSU demande que « le gouvernement prenne au sérieux la question de l’éducation nationale » et apporte des moyens à la hauteur des ambitions affichées. « Accueillir tous les enfants, ce n’est pas qu’un slogan. C’est une responsabilité qui nécessite des moyens humains, financiers et matériels », insiste Karine Laurent. En l’absence de mesures fortes, le syndicat redoute que l’école publique, déjà affaiblie, ne perde encore en qualité et en équité.