La fin des vacances de la Toussaint a donné des envies de neige et d’évasion aux locaux et touristes, bien désireux de profiter du bon air du Haut-Doubs et de ses espaces verts et blancs. Depuis quelques jours, les téléphones ne cessent de sonner dans les différents bureaux des offices de tourisme. Certes, pour l’heure, on vient plutôt chercher des informations, mais les réservations sont en cours également.
Le contexte économique
Difficile d’y passer à côté. Les interrogations portant sur les tarifs pratiqués ou encore l’approvisionnement en essence sont au rendez-vous. Mais sur ces points, les hôtesses sont plutôt confiantes. Les tarifs restent quasiment inchangés et les difficultés pour s’approvisionner en carburant ne sont plus qu’un mauvais souvenir sur le secteur.
Un territoire aux multiples atouts
« Les signes sont au vert » explique Cyrielle Viey, responsable communication de l’office de tourisme du Haut-Doubs. Les hébergements se remplissent régulièrement et les écoles de ski prennent leurs premières réservations. Comme chaque saison à Noël, c’est surtout lors de la 2è semaine de vacances que les touristes et vacanciers seront les plus nombreux. Si la présence de l’or blanc n’est pas la priorité en cette période, elle l’est beaucoup plus en février. C’est la raison pour laquelle tout le monde espère que les prairies du Massif du Jura seront blanches pour accueillir les premiers visiteurs des prochaines vacances d’hiver. Dans le Haut-Doubs, les élus ont anticipé ces conditions incertaines en déclinant une politique tournée vers un tourisme quatre saisons. Le territoire a de toute façon, toute une gamme d’activités à faire valoir. Luge quatre saisons, randonnées, visites, gastronomie, … séduisent chaque année.
A quand le début de saison ?
Les dates sont d’ores et déjà fixées. Si la neige est au rendez-vous, la station de Métabief devrait ouvrir ses pistes dès le 1er week-end du mois de décembre, les 3 et 4 décembre. Concernant le ski nordique, le lancement de la saison peut s’effectuer beaucoup plus vite. Lorsque la quantité de neige sera suffisante, les fondeurs pourront rapidement renouer avec les joies de la glisse.
L'interview de la rédaction / Cyrielle Viey, responsable communication de l’office de tourisme du Haut-Doubs.
Il ne passe pas inaperçu. A Villers-le-Lac, le chantier naval a construit pendant 11 mois un nouveau bateau qui va rejoindre le sud de la France. Le bel oiseau de 60 tonnes a quitté son nid du Haut-Doubs. Il a été chargé sur un camion mercredi. Il a passé la nuit à Morteau, avant d’entamer son périple, qui le conduira jusqu’à Bordeaux, où une nouvelle vie, en lien avec le tourisme, l’attend.
Après cinq années d’études, de concertation et de travaux préparatoires, le Conseil Départemental du Jura a lancé le 30 septembre dernier, « la phase concrète de sauvetage du lac de Chalain», explique la collectivité locale. Clémente Pernot, son président, préciseque « ce joyau du territoire » est confronté à l’eutrophisation et au surtourisme ».
Parmi les mesures qui ont été prises : la stabilisation du lac, l’abandon de la plage située sur la commune de Marigny, la fermeture de l’ensemble des hébergements du Domaine de Chalain, et le déboisement de la rive ouest. Les élus ont néanmoins pris la décision de maintenir la plage de Doucier et de maintenir le centre aquatique des Lagons et des commerces, avec la volonté de développer de nouvelles activités sur cette rive, propriété du département.
Ce mercredi 28 septembre, le Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté organise, à Villers-le-Lac, les rencontres sur la transition du tourisme dans les montages du Jura. L’objectif étant de construire des solutions d’avenir pour les territoires concernés.
Au programme : une conférence sur le biomimétisme, un marché de la transition, en présence d’acteurs touristiques des Montagnes du Jura et d’ailleurs pour découvrir des projets innovants, et des ateliers participatifs sur la transition du tourisme en montagne. Rappelons que cette initiative fait suite aux états généraux de la transition du tourisme en montagne qui se sont tenus en 2021 avec la participation de l’ensemble des acteurs de l’écosystème montagnard.
Les touristes ont été au rendez-vous cet été dans le Haut-Doubs. Les mois d’avril, mai et juin ont lancé de la plus belle des manières cette saison. Si, comme d’habitude, il a fallu attendre le 20 juillet pour voir apparaître en masse les estivants, la fin juillet et le mois d’août ont affiché d’excellents taux de fréquentation. Le taux d’occupation dans les hébergements est très bon et, même si certaines activités ont souffert en raison de la chaleur, le bilan est très satisfaisant. Une dynamique qui, bien entendu, est moindre depuis la rentrée scolaire, mais qui se poursuit durant ce mois de septembre. L’arrière-saison est devenue une réalité sur ce territoire.
Les hébergements fonctionnent à plein régime et les groupes se succèdent. Cette situation devrait se poursuivre grâce aux nombreux évènements culturels et sportifs qui se dérouleront ces deux prochains week-ends. L’ultra trail des Montagnes du Jura, les Absinthiades, balades au pays du Mont ou encore le Trail des Sangliers sont des valeurs sûres qui contribuent au développement touristique de ce territoire.
Préparation de la prochaine saison hivernale
L’été 2022 n’est pas encore totalement refermée que les équipes de l’office de tourisme du Haut-Doubs organisent la saison hivernale. Elle se projettent également déjà sur le prochain été. Cette mobilisation passe notamment par la promotion du territoire et la mise à jour des itinéraires nordiques et autres activités. Tout le monde espère connaître une saison hivernale à la hauteur de celle qui se termine. La période entre la mi-décembre et la mi-mars est d’ores et déjà très attendue chez les professionnels.
L'interview de la rédaction / Julien Vrignon, directeur de l'office de tourisme du Haut-Doubs
Dans le Haut-Doubs, les élus ont conscience que le tourisme est une activité qui participe grandement à l’économie locale. A la Communauté de Communes lacs et montagnes du Haut-Doubs, une commission spécifique est mise en place. Le président Jean-Marie Saillard a confié cette responsabilité à Sébastien Populaire, le Maire de Touillon-et-Loutelet et président de l’office de tourisme du Haut-Doubs.
Dans un souci de toujours et encore dynamiser le territoire, plusieurs projets sont en cours pour promouvoir un tourisme quatre saisons. Des temps d’échange et de discussion sont menés avec la station de Métabief et le Syndicat Mixte du Mont d’Or dans le cadre du plan avenir montagne, dans lequel un tourisme de transition écologique est la priorité. En parallèle, d’autres initiatives ont été lancées.
De nouveaux équipements
A Chapelle des Bois, un bâtiment d’accueil, un parking et une aire de camping de car sont en cours de construction et de création à l’entrée des pistes de ski de fond. L’objectif est notamment de proposer une structure confortable et opérationnelle pour l’accueil des visiteurs. Des vestiaires ou encore un espace réservé à l’achat des forfaits s’y trouveront. En parallèle, les aficionados de la marche et du vélo trouveront prochainement de nouveaux circuits et de nouvelles installations pour pratiquer leurs loisirs favoris. Des modules pump track devraient trouver leur place. Des études sont en cours pour y installer de tels services sur les territoires des Fourgs, Mouthe et Chapelle des Bois.
Des projets privés dans l’immobilier
Dans le Haut-Doubs, l’hébergement de vacances est insuffisant. Cependant, grâce à des projets privés, de nouvelles infrastructures sont en cours de construction. Elles devraient donner une bouffée d’oxygène indispensable. Ainsi, les locaux peuvent d’ores et déjà apprécier les développements de résidences hotellières aux Hôpitaux Neufs et à Malbuisson, avec une dimension sportive pour cette dernière.
L'interview de la rédaction / Jean-marie Saillard
Au lac d’Ilay, entre le Frasnois et la Chaux-du-Dombief, de nombreux vacanciers sont venus profiter du cadre idyllique ce mercredi après-midi. Un lac aux eaux limpides, mais encore frisquettes. « On est venu se baigner au lac qui est encore très frais, mais très beau ! On vient de Mouthe, ce n’est pas très loin, mais on aime bien venir ici de temps en temps ici, ça change de nos lacs. Il n’y a pas trop de monde, et il fait encore très beau » indique cette vacancière accompagnée de son mari.
Le site n’est pas bondé de monde. Les plages sont assez rares, et quelques criques dissimulées permettent de passer un agréable moment, en toute intimité. Un peu plus loin, un jeune couple, les pieds dans l’eau, est en train de gonfler une embarcation. « On est surtout venu se rafraîchir ! Hier on est monté au Pic de l’aigle, et on a aperçu une île au milieu du lac. Donc on s’est dit qu’on allait prendre notre kayak gonflable, et aller visiter un peu les environs ! » s’exclame cette jeune femme.
Parfois, les vacanciers viennent de loin, comme cet homme accompagné de sa compagne, venus du nord de la France. « Avant on habitait à Dunkerque, et maintenant on habite à Lille. On a découvert ce site un peu par hasard dans nos recherches pour les vacances. Bon, on ne savait pas que la sécheresse allait malheureusement être au rendez-vous. Mais on a bien été tenté par le Jura, et ça fait maintenant deux semaines qu’on est dans la région. Ça fait du bien de revoir un peu de verdure, même si on a vu des cascades un peu sèches. Mais on est très contents de notre randonnée d’hier, c’est un super site, une belle région, et on essayera d’y revenir en d’autres saisons ».
« C’est vraiment une excellente saison » souligne Mickael, qui propose des activités nautiques sur le plan d’eau jurassien. « On a eu un temps magnifique. Le camping a été complet en juillet et en août, on est très contents. C’était vraiment une grosse saison, on ne va surtout pas se plaindre » poursuit-il. Pendant ce temps, la file d’attente ne cesse de s’allonger sur le ponton flottant qui relie la plage au cabanon où sont amarrées pédalos et canoés. Les serviettes de plage se déploient, les bouées sont jetées à l’eau, et dans des éclats de rires, les baigneurs s’éclaboussent. Le sentiment général est à l’euphorie après un été où les touristes et vacanciers étaient bien au rendez-vous dans le Jura.
Ce ressenti est partagé par tous les saisonniers travaillant sur le site. Après deux années particulièrement difficiles à subir les conséquences de la crise sanitaire, les professionnels du tourisme semblent enfin voir le bout du tunnel. Et vivre une saison plus intense que jamais. « Enfin les choses commencent à se calmer, contrairement au milieu de la saison. La fin du mois de juillet jusqu’à début août, c’était la période la plus intense. On a eu énormément d’arrivées de campeurs. Le site était rempli, même nous on ne pouvait plus rentrer, c’était très compliqué » confie cet étudiant travaillant dans la restauration pendant l’été. « On a bien bossé, on a même battu les chiffres de l’année dernière, c’était vraiment une très bonne saison. »
Les vacances d’été 2022 touchent à leur fin. Mais les touristes veulent encore en profiter au maximum. On savoure les dernières glaces, les dernières balades en pédalo et les ultimes baignades de la saison. Encore quelques jours pour apprécier ces instants de bonheur. « Carpe Diem » comme diraient certains.
Beaucoup de commentateurs promettent une rentrée sociale compliquée. L’inflation, les prix des carburants, les salaires, la réforme de l’assurance chômage… . De nombreux sujets ne manqueront pas d’être débattus et commentés. Sur les plages du Lac de Chalain, on a conscience que cette rentrée 2022 risque d’être explosive. Mais à chaque jour suffit sa peine. « On ne pense pas au travail. Il faut laisser venir les choses » explique Guy. « On sait que la rentrée sera compliquée. On a un appartement à payer » ajoute Gislaine. « On peut être pessimiste par rapport à la rentrée. On va essayer de ne pas trop y penser » conclut ce touriste les pieds dans le sable chaud jurassien.
Le reportage de la rédaction
Après deux années particulièrement difficiles à subir les conséquences de la crise sanitaire, les professionnels du tourisme semblent enfin voir le bout du tunnel. Le sentiment général est à l’euphorie après un été où les touristes et vacanciers étaient bien au rendez-vous dans le Haut-Doubs. « Cette saison était magnifique, on a beaucoup travaillé. Le mois de juillet était formidable, et le mois d’août était aussi bien. Je pense même qu’il n’est pas fini, à partir de la semaine prochaine il est encore annoncé du beau temps » explique ce restaurateur de Saint-Point. Un sentiment partagé par une de ses consœurs, située de l’autre côté du lac, à Malbuisson. « Le bilan est très positif, on a eu beaucoup de soleil, donc une terrasse pleine midi et soir. On a beaucoup de personnes qui profitent, qui cherchent à se détendre après toutes ces années de tension. Et ils ont tendance à plus se lâcher, à moins regarder les dépenses. Ils sont relativement festifs cette année ».
Alors certes, la saison estivale a battu son plein dans le Haut-Doubs, mais a tout de même rencontré quelques difficultés. Dans un premier temps, la fameuse problématique de l’eau a contraint certains professionnels à modifier leurs pratiques. C’est le cas de Clément, moniteur à la base nautique des Grangettes. « Heureusement, il reste de l’eau dans le lac ! Donc on a pu jouer en stand-up paddle, canoë, kayak, catamaran et planche à voile. Bon, nous ne pouvions plus pratiquer le canoé sur le Doubs parce qu’il n’y avait pas assez d’eau, donc on s’est rabattu sur le lac Saint-Point, qui reste un cadre exceptionnel. Mais sinon, à part la pelouse qui a un peu cramé, on a eu énormément de monde sur le lac » confie Clément. Les difficultés de recrutement et le manque de personnel ont aussi impacté le quotidien des professionnels du tourisme. « Ça a été très dur niveau stock et personnel » souligne ce restaurateur de Saint-Point. Un sentiment partagé par la gérante de ce restaurant en bordure du lac. « J’ai eu beaucoup de mal à recruter. J’ai travaillé avec de nombreux étudiants cet été, ça a été difficile, il a fallu les former. Nous avons dû gérer au cordeau, et c’est un peu dommage, on a dû refuser du monde parce qu’on ne peut pas accueillir 150 personnes par service. C’est vrai que c’est un peu frustrant, quand on a le soleil, toutes les conditions réunies, mais qu’on ne peut pas recevoir tout le monde ».
La saison n’est pas pour autant encore terminée dans le Haut-Doubs. Cette année, les beaux jours risquent de se poursuivre au moins jusqu’en septembre, pour le plus grand bonheur des acteurs du tourisme. « Pour septembre, j’ai déjà beaucoup de réservations à l’hôtel, donc je pense que l’arrière-saison sera bonne. J’ouvre l’établissement jusqu’au 14 novembre sans fermeture, en espérant avoir de la neige pour pouvoir ensuite ouvrir tout l’hiver » confie cette restauratrice. « C’est vrai que nous avons souvent de beaux jours au mois de septembre » ajoute ce gérant de snack. « C’est véritablement à partir du 15 que les stocks commencent à baisser, parce qu’on a encore du monde de passage, des retraités, des campeurs. Nous avons toujours eu du monde au mois de septembre » poursuit-il. De son côté, Clément, moniteur à la base nautique des Grangettes recevra encore beaucoup de groupes jusqu’à la fin du mois. Cela se poursuivra même jusqu’en septembre, pendant les week-ends, sous réserve une fois de plus du critère essentiel : le beau temps.