Hier, lors de son interview, accordé au youtubeur HugoDécripte, Emmanuel Macron s’est dit favorable à la création d’un « Pass Rail », à tarif unique, comme il en existe déjà un en Allemagne. Il a expliqué avoir demandé au ministre des Transports de réfléchir à cette possibilité. Il n’a donné aucune information sur le coût qui pourrait être appliqué, ni sur la manière dont ce dispositif pourrait être financé.
Emmanuel Macron reçoit ce mercredi après-midi, à huis clos, dans le cadre de son « initiative politique d’ampleur », l'ensemble des formations politiques représentées au Parlement à Saint-Denis à la maison d'éducation de la Légion d'honneur. Le Chef de l’Etat entend convaincre les différents groupes sur l’importance de bâtir collectivement des textes législatifs et trouver un consensus sur les référendums. L’avenir du pays est au cœur des préoccupations. Un dîner est prévu pour conclure cette première rencontre.
Ce lundi 24 juillet, Emmanuel Macron s’exprimera, à 13 heures, à la télévision sur TF1 et France 2. Le chef de l’Etat s’exprimera depuis Nouméa, dans le cadre de son déplacement en Nouvelle Calédonie. Rappelons qu’Emmanuel Macron n’avait pas pris la parole le 14 juillet dernier.
Cet entretien télévisé, qui sera mené par les journalistes Nathanaël de Rincquesen et Jacques Legros, intervient après le remaniement et la prise de parole du Président de la République, en préambule du Conseil des ministres, vendredi. Emmanuel Macron y avait alors décliné quatre grands chantiers et axes : la réindustrialisation et le plein emploi, le progrès, la planification écologique et l’ordre républicain.
Mardi, la maire de Besançon était invitée, avec 200 autres maires de toute la France, par le président de la République, pour évoquer la colère qui secoue le pays après la mort de Nahel.
Dans un communiqué, celle-ci a déclaré que “les annonces et les débats n’ont pas été à la hauteur du déchaînement de colère et de violence qu’a traversé notre pays”.
L’élue bisontine dénonce “une ségrégation spatiale” qui s’est construite et “qui concerne la différenciation entre les quartiers mais aussi une ruralité qui se sent abandonnée”.
Elle argue que ce constat ne date pas d’hier et que les “plans sectoriels successifs n’ont pas eu véritablement le temps de se déployer”. On peut penser au plan Borloo, rejeté en 2018 par Emmanuel Macron, et qui est aujourd’hui proclamé par de nombreux maires de banlieues comme une potentielle solution non prise en compte.
La maire de Besançon tente de trouver des solutions à son échelle. Anne Vignot et son équipe organisent, aujourd’hui, une rencontre à huis clos avec des acteurs associatifs pour initier un “plan d’action pour la jeunesse et la parentalité”. Même si elle attend toujours que l’Etat “l’accompagne dans ses démarches”.
Le Député du Doubs Eric Alauzet a accepté de répondre aux questions de Plein Air sur la situation politique en France et celle du Président de la République. Le Chef de l’état semble isolé et dans l’impasse, depuis la réforme contestée des retraites, pour gérer le pays durant les quatre prochaines années. Le Parlementaire s’est prêté au jeu des questions/réponses.
La personne d’Emmanuel Macron divise la société. Avez-vous conscience de cette situation politique ?
Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. Je trouve que cela prend des proportions insensées, totalement injustifiées. Je préfèrerai que l’on s’attarde un petit peu sur la réalité des problèmes et les progrès qui ont été réalisés. On pourrait reconnaître qu’il y a un certain nombre d’avancés, liées par exemple à la rémunération du travail, sur la protection des Français durant la crise covid, l’inflation, … La France est le pays qui a le mieux maîtrisé son inflation. Elle a permis qu’il y ait le moins de perte d’espérance de vie durant la crise sanitaire. Il faudrait un petit peu d’objectivité. Je trouve tout cela excessif, démesuré et injuste.
L’image du 8 mai, à Paris, d’un Président de la République seul a pu mettre mal à l’aise et inquiétée. Qu’en pensez-vous ?
Inquiétante, il ne faut pas exagérer. Que l’on puisse regretter que ce type de manifestation ne rassemble pas la foule, je peux le comprendre. Je pense néanmoins qu’il ne faut pas trop en faire. C’est un moment de recueillement et de respect. Je pense que nous avions tout intérêt à ce que cela reste un moment de dignité. Dans le contexte actuel, où certains tentent de perturber systématiquement toutes les manifestations – d’ailleurs, je trouve que l’on en fait bien de trop écho par rapport à la réalité des perturbations - c’était assez logique que l’on veuille que cette manifestation se passe dans la dignité.
Pourquoi cette déconnexion avec la réalité de ce que vivent les gens. On a l’impression que ce Président de la République ne comprend pas la réalité du quotidien des personnes les plus défavorisées. Celles qui vivent dans des conditions très précaires.
Ce n’est pas juste ce que vous dites. L’attention a été portée aux plus en difficulté depuis 2017. Notamment, avec ce fil rouge, cette quasi-obsession du président, de la majorité et de moi-même, de tout mettre en œuvre pour faire sortir les personnes de l’ornière. Pas simplement avec des minimas sociaux. A quoi sert d’augmenter le RSA de 2, 5 ou 10%. Vous ne vivrez pas mieux. En revanche, permettre à des personnes qui sont exclues de la société de revenir dans le parcours commun, de retrouver de l’espoir, de la dignité, un travail, c’est cela l’effort qui a été fait, avec 1,7 millions d’emplois supplémentaires. C’est autant de personnes qui ont retrouvé une dignité et un pouvoir d’achat amélioré. Il est vrai que le niveau de pauvreté est à peine amélioré. Mais il ne s’est pas aggravé. Beaucoup de personnes ont vu leur situation s’améliorer. Toutes ces critiques sont tellement excessives et tellement injustes. Je combats ce dénigrement systématique. Ce pessimisme ambiant. Le niveau de pauvreté s’est amélioré par rapports aux Trente Glorieuses. Pourtant, nos concitoyens ont l’impression que cette situation se dégrade. A nourrir quotidiennement, et notamment via les extrêmes, le dénigrement pour conquérir le pouvoir, on finit par abîmer la société et confiner nos concitoyens dans le pessimisme. La colère n’amène rien de bon.
Etes-vous encore un homme de gauche ? La politique d’Emmanuel Macron est-elle de droite ou de gauche ?
Je suis un homme de gauche, un écologiste. Mon engament initial a été l’écologie, avant d’être un engagement de gauche. D’ailleurs, si on veut régler ce problème, on doit dépasser les clivages. Dans bon nombre de cas, les clivages gauche/droite son dépassés. Cela ne veut pas dire que la droite et la gauche n’existent pas. Les valeurs sont un peu différentes. Moi, je me fais fort de dépasser les clivages politiques, même si je suis profondément de gauche. Une gauche réaliste et concrète, qui a envie d’avancer pour les concitoyens. Je ne veux pas d’une gauche de protestation matin, midi et soir, qui essaie juste d’énerver nos concitoyens pour leur expliquer comment ils doivent être malheureux et comment ce sera tellement mieux quand ils seront au pouvoir. Je réfute cette façon de cliver la société.
Ces quatre prochaines années de mandat ne risquent-elles pas d’être longues ? Le risque d’une arrivée du Rassemblement National aux responsabilités ne se profite-t-il pas pour 2027 ?
Jusqu’au débat sur les retraites, nous avons gouverné. Certes, avec une majorité relative. Une trentaine de textes ont été adoptés. Personnes ne s’est dit à ce moment-là, on ne peut pas gouverner. On peut gouverner. Il s’avère que l’on se retrouve avec ce sujet des retraites dans une situation extrêmement difficile, mais cela a toujours été le cas. Lorsqu’en 2010, on est passé de 60 à 62 ans, c’était la même chose. Tous les syndicats étaient contre. Simplement, il y avait encore une majorité absolue qui permettait, peut-être, d’adopter plus facilement le texte. Je ne suis pas devin. Je ne veux pas préjuger complètement de l’avenir. J’espère que l’intérêt de la France et des Français prévaudra et que les uns et les autres sauront se rassembler sur un certain nombre de textes : sur l’industrie verte, sur l’immigration, la réforme de la justice , … . Tous ces sujets doivent avancer. Nous n’avons pas le choix. Un remaniement ministériel n’empêcherait pas la majorité d’avoir le même problème. Une dissolution ne changerait pas les choses et les trois blocs actuels seraient sans doute confirmés. Il faudra faire avec la situation telle qu’elle est. Il faut avancer car l’immobilisme favoriserait l’arrivée de l’extrême droite, qui est souvent très pauvre en proposition. C’est vrai que pour nous, c’est un enjeu qu’à la fin de ce mandat, le camp progressiste poursuive à aider les Français et à faire prospérer le pays.
Le prochain scrutin sera les élections européennes, en juin 2024. Est-ce un enjeu important pour votre parti, la majorité présidentielle ?
Toutes les élections représentent un enjeu important. Evidemment, pour la majorité présidentielle, l’Europe est essentielle. Emmanuel Macron est reconnu comme un Européen convaincu, engagé et efficace. Se replier sur notre pays, c’est l’amener au déclin. Les grands enjeux d’aujourd’hui, qu’il s’agisse de la finance internationale, des échanges commerciaux, des fraudes, de l’immigration, du climat, … ont une dimension mondiale pour lesquels l’Europe doit pouvoir peser face aux autres continents. Nous réglerons les grands enjeux planétaires et la situation des Français qu’avec une union européenne plus forte. Le repli nationaliste est le déclin de notre pays. C’est s’exposer à des conflits, voire des guerres. On voit comment le nationalisme russe conduit à l’invasion en Ukraine.
L'interview de la rédaction
Ce jeudi, Emmanuel Macron était en Franche-Comté. Le Chef de l’Etat, qui avait pris soin de dissimuler son programme, a souhaité faire une étape surprise au marché de Dole, avant de rejoindre le château de Joux à la Cluse-et-Mijoux. Sur leur compte twitter respectif, Justine Gruet, la députée LR du Jura, qui n’avait pas soutenu la réforme des retraites lors du vote du projet de loi à l’Assemblée, et Jean-Baptiste Gagnoux, le maire dolois, réagissent différemment à cette visite. La députée jurassienne pointe « le grand mépris » du chef de l’état qui ne l’a pas informée de sa venue dans sa circonscription.
Quant au Maire, Jean-Baptiste Gagnoux, prévenu seulement 10 minutes avant son arrivée, il dit avoir assuré le job, en accueillant le Chef de l’Etat « de façon républicaine ». Il évoque « des échanges divers avec les habitants ». L’édile, lui aussi, a « fait savoir les attentes des Dolois » à Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron est en Franche-Comté ce jeudi. Ce déplacement présidentiel se déroule dans le cadre du 220è anniversaire de la mort de Toussaint Louverture et du 175è anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Peu avant de se rendre à La Cluse-et-Mijoux, l’hélicoptère présidentiel s’est arrêté, contre toute attente, à Dole, où le chef de l’état a rencontré des Jurassiens. Les échanges ont parfois été tendus, mais courtois. Emmanuel Macron ayant pris le temps de discuter avec ses interlocuteurs.
Avec une grosse de mi-heure de retard, le Président de la République finalement arrivé à la Cluse et Mijoux. Un rassemblement républicaine, présence de députés et sénateurs du Doubs, s’est tenu à l’intérieur du château, sous haute surveillance. L’hôte de l’Elysée a, dans un premier temps, posé une gerbe dans la cellule de Toussaint Louverture, leader haïtien de la lutte contre l’esclavage. Emmanuel Macron s’est ensuite exprimé dans la salle des armoiries, devant un public trié sur le volet.
Des manifestants tenus à distance
Un rassemblement s’est organisé ce matin sur le rond-Point Malraux à Pontarlier. Une soixantaine d’opposants à la réforme des retraites ont décidé de perturber la visite du chef de l’état. Ils ont rappelé leur opposition à la retraite à 64 ans, à taux plein. Ils ont essayé de se rapprocher au plus près du Château, mais ils ont été arrêtés dans leur élan par les forces de l’ordre, à 1,5 kilomètre du lieu de mémoire.
L'interview de la rédaction : Frédéric Vuillaume
Emmanuel Macron est en Franche-Comté ce jeudi. Ce déplacement présidentiel se déroule dans le cadre du 220è anniversaire de la mort de Toussaint Louverture et du 175è anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Un rassemblement s’est organisé ce matin sur le rond-Point Malraux à Pontarlier. Une soixantaine d’opposants à la réforme des retraites ont décidé de perturber la visite du chef de l’état. Ils ont rappelé leur opposition à la retraite à 64 ans, à taux plein. Ils ont essayé de se rapprocher au plus près du Château, mais ils ont été arrêtés dans leur élan par les forces de l’ordre.
Dans le même temps, avant de rejoindre le Fort de Joux, le Chef de l’état s’est autorisé un bain de foule sur le marché de Dole. Il a échangé avec un ancien fer de lance jurassien des Gilets Jaunes, Fabrice Schlegel. Il a fait quelques selfies avec des lycéens présents et parlé sur la réforme en cours et la politique gouvernementale avec quelques jurassiens.
Sur place, à la Cluse-et-Mijoux, une quinzaine de personnes l'attendaient sur le terrain de football de la commune, situé au pied du château.
L'interview de la rédaction : Emmanuel Macron
Deux recours ont été déposés devant le tribunal administratif de Besançon contre l’arrêté du préfet du Doubs, qui fait notamment état de la « prégnance de la menace terroriste sur le territoire national ». Le représentant de l’état interdit tout rassemblement et défilé sur la commune de la-Cluse-et-Mijoux. La Ligue des droits de l’Homme et l’Association de défense des libertés constitutionnelles en sont à l’initiative. D’autres entités se sont également associées à cette démarche. Parmi lesquelles : le syndicat de la magistrature et le syndicat des avocats de France.
La visite d’Emmanuel Macron au Château de Joux ce jeudi pose quelques interrogations sur la manière dont la démocratie peut s’exprimer en marge de ce déplacement. L’image du président de la République souhaitant renouer le contact avec les territoires semble écornée. Arrêté préfectoral d’interdiction de tout rassemblement, interdiction des « dispositifs sonores portatifs », périmètre de protection avec filtrage dès mercredi soir, … . Toutes ces décisions suscitent la réaction du monde syndical et politique et de citoyens qui se voient empêcher de pouvoir exprimer démocratiquement leur colère et leur opposition aux initiatives gouvernementales mises en place.
Certains dénoncent « une censure, jamais imposée sur le sol français ». Pour l’heure, à Pontarlier, les syndicats maintiennent leur rassemblement prévu sur le rond-point Malraux à 17h. Affaire à suivre…