Environ 200 personnes se sont rassemblées ce samedi matin devant la mairie de Pontarlier, avant d’entamer une marche dans les rues du centre-ville, pour dénoncer la condamnation de quatre infirmières de l’EHPAD du Larmont et d’un médecin par leurs autorités de tutelle. Rappelons que le médecin a été suspendu et que les autres professionnelles ont écopé d’une peine d’interdiction d’exercer leur profession pendant quinze jours avec sursis pendant cinq ans. Les manifestants demandent également une autre législation pour l'accompagnement des personnes en fin de vie.
Dans le cortège, des médecins, des infirmières, mais aussi des familles, venues dire tout le bien qu’elles pensaient du dévouement et du travail de l’équipe de l’établissement du Haut-Doubs. On notera également la présence de quelques élus, comme Patrick Genre, le Maire de Pontarlier, Jean-François Ligier, le Maire d’Houtaud, Jean-Marie Saillard, le président de la communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs et Gérard Voinnet, conseiller municipal Front de Gauche et candidat aux élections municipales de mars prochain à Pontarlier.
Réactions
Docteur Vallet, chef du service de cardiologie-neurologie à l’hôpital de Pontarlier. « Pour nous, ces infirmières n’ont fait aucune faute médicale. Elles ont essayé de bien faire leur travail et d’accompagner les fins de vie le mieux possible. C’est important d’être là , d’accompagner les personnes et de soulager les symptômes. Suite à cette affaire, nous, professionnels de santé, nous sommes gênés dans notre prise en charge. On a l’impression que l’on revient en arrière et que l’on ne nous propose pas de solutions. Il faut absolument un débat et que des mesures soient prises par le législateur ».
Patrick Genre, Maire de Pontarlier : « C’est tout l’édifice médical et hospitalier qui est attaqué. On stigmatise à travers ce dossier, que je ne commenterai pas puisqu’il est encore entre les mains de la justice. A travers ces attaques et ces suspicions, on a créé un mal-être, une tension, un stress permanent. On a complexifié le travail du personnel de l’ehpad et de tous les acteurs de santé du Haut-Doubs, et au-delà . On ne peut pas jeter à l’opprobre populaire des gens qui se dévouent à leur métier, qui le font avec des moyens de moins en moins importants. Ces professionnels doivent aussi répondre à des critères de normes de plus en plus compliquées, où parfois l’humain est un mis de côté ».
Nicole Goenner, présidente du conseil de vie sociale de l’ehpad du Larmont : « Ma belle mère est à l’ehpad du Larmont depuis 8 ans. Je peux témoigner des soins qui sont apportés et de l’attention du personnel. Les personnes âgées sont bien traitées. Il y a de l’empathie. Le seul manque qu’il y a, c’est le manque de personnel ».
Une professionnelle. « Je suis infirmière de nuit. Je suis toute seule pour 252 lits. La charge de travail est bien présente et on doit faire avec. Si nous sommes là , c’est qu’on les soutient et on trouve inadmissible qu’elle soit condamnée ».