Il y a quelques jours, pour la première fois en Franche-Comté, la Maison de l’Europe proposait une initiative très intéressante dans la salle de l’ancien conseil régional de Franche-Comté. 103 lycéens francs-comtois ont participé à une simulation de Parlement européen. Les jeunes, qui avaient endossé le rôle d’un député européen, ont débattu sur le thème de l’immigration. Rencontre avec Justin, Théophile, Claire, Léa et Camille du lycée « Les Augustins » de Pontarlier.
Au préalable, chaque participant s’est vu attribuer une nationalité et une étiquette politique. Un président et des chefs de parti ont été élus. Chacun a ensuite défendu des arguments qui ont conduit au vote d’une résolution et de huit amendements, qui portaient sur les quotas, les aides à la Turquie, la sécurité, l’accueil des migrants, la politique interventionniste dans les pays en guerre, ... . A l’image de Camille, certains élèves ont dû défendre des opinions politiques à l’inverse de ce qu’ils pensent dans la vie de tous les jours. Ce qui n’a pas toujours été évident. « J’étais dans le parti d’extrême droite. Des convictions que je ne partage pas. Je devais être anti migrants et exiger la fermeture des frontières » explique la jeune fille.
Pour faire aboutir un projet de loi qui correspond aux valeurs des partis politiques et pays qu’ils défendaient et pour obtenir une majorité, les lycéens « députés » ont dû créer des alliances et trouver des consensus. « Il a fallu le jouer à la virgule et aux mots près. Nous sommes parvenus à faire aboutir de nouvelles lois que l’on a faites appliquer » explique Justin. Pas toujours facile également d’exister lorsque l’on représente un petit pays ou une petite formation politique. Théophile représentait les écologistes. Malgré toute sa bonne volonté et la stratégie qu’il a mise en place, il n’a pas pu accéder aux responsabilités qu’il convoitait. « Faute de majorité suffisante, je n’ai pas pu être élu président du Parlement européen. Le grand parti de gauche avait beaucoup plus de poids. Finalement, nous avons dû voter pour son candidat » regrette le jeune homme. Claire venait de Malte, un petit pays européen dont la place dans l’assemblée correspond notamment au nombre de ses habitants. « J’étais un peu seule. C’était compliqué » commente la lycéenne.
Ces jeunes participants ont apprécié cette journée. « Ca nous a permis de découvrir comment l’Europe fonctionne et que les amendements ne sont pas toujours faciles à élaborer et à voter à l’unanimité » conclut Léa.