Cette activité qui existe depuis maintenant deux ans, se déroule du 4 au 19 février tous les jours à 14h, ainsi que le reste de l’année pendant les vacances scolaires. L’atelier dure environ une heure, et se décline en plusieurs parties. Tout d’abord, après un petit temps d’échange et de présentation, Virginie Guichon, médiatrice scientifique au Museum d'histoire naturelle de Besançon, introduit le félin en le présentant pour les plus néophytes. « Un tigre, un gros chat » répondent coup sur coup les enfants quand on leur demande à quoi ressemble ce félin. Ensuite, adultes et enfants sont invités à mouler une empreinte de lynx dans une petite coupelle d’argile, avant de la recouvrir d’un mélange fait à base de plâtre, pour obtenir une pâte qui va durcir et matérialiser l’empreinte. Une opération qui prend plusieurs dizaines de minutes. En attendant, après avoir tiré les rideaux et éteint la lumière, Virginie invite les enfants à se rapprocher d’elle, sur des tapis, en dévoilant un étrange objet : le « Kamishibaï ». Il s’agit d’une technique de contage japonaise basée sur des images qui défilent dans un théâtre en bois, composé d’un ensemble de planches cartonnées numérotées racontant une histoire. En l’occurrence, celle de Plaimbois, ce lynx qui a vraiment existé et vécu dans les forêts du massif jurassien. Il fut observé par un agent de l’Office Français de la Biodiversité pendant de nombreuses années. Plaimbois fut aussi célèbre malgré lui, car après son décès en 2017, on a retrouvé plus d’une centaine de plombs dans son corps. Malheureusement, encore aujourd’hui, le lynx est victime du braconnage, alors que cette espèce est protégée au niveau national et au niveau européen. Le lynx est aussi placé sur la liste rouge de l’UICN, et classé en danger.
« Les visiteurs sont toujours très contents, déjà parce qu’ils repartent avec une empreinte de lynx ! Et puis on a plusieurs réactions, certaines personnes sont très surprises et ne savaient qu’il y a des lynx en France. D’autres très heureuses de découvrir un peu plus cet animal, et encore d’autres choquées par les menaces qui existent et qui pèsent encore aujourd’hui sur cette espèce » Virginie Guichon, médiatrice scientifique au Museum d'histoire naturelle de Besançon.
Le Lynx boréal a progressivement disparu du territoire français entre le 17ème et le début du 20ème siècle suite à la régression des forêts, à la raréfaction de ses proies de prédilection et aux persécutions directes dont il fut la cible. Son retour en France a débuté dans les années 1970 grâce aux réintroductions initiées en Suisse (1972-1975) et dans le massif des Vosges (1983-1993). Le retour naturel par la Suisse a permis une recolonisation du massif du Jura, à partir duquel l’espèce a pu gagner le nord du massif des Alpes. Les plans nationaux d’actions sont des outils qui visent à assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable d’espèces de faune et de flore sauvages menacées ou faisant l’objet d’un intérêt particulier. Cet outil de protection de la biodiversité et des espèces sauvages est mobilisé pour atteindre l’état de conservation favorable lorsque les autres politiques publiques environnementales et sectorielles sont jugées insuffisantes.
Virginie Guichon, médiatrice scientifique au Museum d'histoire naturelle de Besançon :
Plus d'informations sur : https://www.citadelle.com/agenda/sur-les-traces-du-lynx-boreal/