Une organisation pionnière en cancérologie
Créé en 2008, l’Institut Régional Fédératif du Cancer (IRFC) est une organisation inédite en France. Il regroupe l’ensemble des hôpitaux et cliniques de Franche-Comté impliqués en oncologie, radiothérapie et hématologie : le CHU de Besançon, l’Hôpital Nord Franche-Comté, Le Groupe hospitalier de Haute-Saône (Vesoul), le Centre hospitalier Louis Pasteur (Dole), le Centre hospitalier Jura Sud (Lons-le-Saunier), le Centre hospitalier intercommunal de Haute-Comté (Pontarlier) la Polyclinique de Franche-Comté et la Clinique Saint-Vincent (Besançon). Dès son origine, l’IRFC a été conçu pour répondre à deux défis majeurs : un manque criant d’oncologues (seulement six en 2008 sur tout le territoire) et une forte hétérogénéité des prises en charge en cancérologie.
L'interview de la rédaction : Emmanuelle Pidoux-Simonin, administratrice de l’Institut Fédératif du Cancer.
Un principe fondateur : l’expertise qui se déplace vers le patient
Le modèle franc-comtois repose sur une idée simple mais innovante : ce ne sont pas les patients qui se déplacent, mais les praticiens. Une équipe hospitalo-universitaire unique, surspécialisée par organe, intervient dans chaque établissement. Ainsi, où qu’il se trouve, chaque patient bénéficie de la même qualité de soins et du même accès à l’innovation qu’au CHU de Besançon.
Une montée en puissance spectaculaire
En dix-sept ans, l’IRFC est passé de 6 à 35 oncologues médicaux et spécialistes d’organes. Les établissements disposent désormais : de plateaux techniques de chimiothérapie, de deux sites spécialisés en radiothérapie (CHU de Besançon et CNFC), de soins de support dans l’ensemble des centres et de services d’hospitalisation dédiés aux complications et traitements lourds. Cette organisation a permis d’attirer et de fidéliser des médecins spécialistes, renforçant l’attractivité médicale de la région.
Une réponse structurée aux enjeux de santé publique
L’IRFC n’assure pas seulement la prise en charge des traitements. Il couvre l’ensemble du parcours : du diagnostic à l’après-cancer, en passant par la recherche clinique. Chaque année, près de 600 patients sont inclus dans des essais cliniques, donnant à la Franche-Comté un accès direct à l’innovation thérapeutique. L’IRFC s’appuie également sur des outils numériques harmonisés, notamment un logiciel unique de prescription de chimiothérapie, garantissant une homogénéité des pratiques médicales sur tout le territoire.
Oncotel : un numéro unique pour tous
Pour assurer la continuité des soins et la réactivité face aux urgences, l’IRFC a mis en place Oncotel, un numéro gratuit et centralisé. Accessible 7 jours sur 7 et 24h/24, il répond aux patients déjà suivis, familles et médecins traitants en quête d’avis ou d’orientation. Avec près de 170 appels par jour, Oncotel illustre la volonté de proximité et d’efficacité de l’organisation.
Un modèle partenarial public-privé
L’IRFC fonctionne sous la forme d’un groupement de coopération sanitaire réunissant établissements publics et privés. Son financement repose sur les cotisations des membres fondateurs, complétées par le soutien constant de l’Agence Régionale de Santé (ARS). nCette coopération étroite entre acteurs hospitaliers, cliniques privées et autorités sanitaires a permis de dépasser les logiques de concurrence pour privilégier l’intérêt des patients.
L'interview de la rédaction : Le Professeur Norbert Ifrah, président de l’Institut National du Cancer.
Résultats et perspectives
Les résultats sont probants : amélioration de l’égalité d’accès aux soins, hausse des taux de survie et de guérison, développement de la recherche et maintien d’une offre de proximité. Le modèle IRFC, pensé initialement pour corriger les déséquilibres régionaux, répond aujourd’hui à des enjeux nationaux : désertification médicale, continuité des soins, attractivité des territoires. L’avenir de l’IRFC repose sur la poursuite de ses missions fondatrices : garantir la même qualité de soins à tous, développer l’accès à l’innovation et maintenir un réseau hospitalier de proximité.