La rentrée 2025 se fait dans un contexte de baisse démographique pour l’académie de Besançon. « Nous enregistrons une diminution de 1,4 % du nombre d’élèves, un phénomène régulier et attendu », souligne Nathalie Albert-Moretti, rectrice de la région académique Bourgogne–Franche-Comté. Cette évolution entraîne toutefois une baisse mécanique du nombre de postes, mais elle reste inférieure à ce qu’elle pourrait être. « Le ministère ne raisonne pas de manière arithmétique. Notre académie est très rurale : on ne peut pas gérer les moyens comme dans une grande métropole où l’école est à deux rues. Ici, il faut tenir compte de l’isolement de certains secteurs, notamment dans le Haut-Doubs », explique-t-elle. Concrètement, avec des baisses de 2.257 élèves dans le 1er degré et 450 dans le second degré, l’académie de Besançon perd respectivement 30 et 9 postes d’enseignants. En parallèle, il est annoncé 14 postes d’AESH, un poste de CPE et 9 d’assistants d’éducation supplémentaires dans l’académie. Selon Mme Albert-Moretti, « malgré ces retraits liés à la baisse démographique, le taux d’encadrement continuera à s’améliorer comme c’est le cas depuis 2013 ». Malgré quelques tensions sur certaines disciplines — lettres et spécialités de lycées professionnels en particulier — la rectrice se veut rassurante : « Il y aura bien un enseignant devant chaque classe, sauf imprévu de dernière minute. »
L'interview de la rédaction : Nathalie Albert Moretti, rectrice de la région académique Bourgogne–Franche-Comté
Consolidation des savoirs fondamentaux
La priorité affichée reste la maîtrise des fondamentaux. « Tout part de la capacité à lire, écrire, compter, raisonner et s’exprimer. Nous sommes mobilisés conformément aux attentes de la ministre », insiste Nathalie Albert-Moretti. L’académie lance ainsi un défi original : 15 minutes de lecture à voix haute par jour, du CM1 à la 3ᵉ, dans toutes les disciplines. « Nous avions repéré un léger déficit dans ce domaine malgré de bons résultats aux évaluations nationales. Il nous a semblé essentiel de réagir rapidement et de motiver les élèves par des pratiques régulières et des récompenses collectives. ». Parallèlement, un travail de recherche est mené sur le geste d’écriture pour améliorer la qualité de l’enseignement de cette compétence.
Bien-être et santé mentale des élèves
Autre chantier majeur : le bien-être scolaire. « On apprend mieux quand on se sent bien à l’école et qu’on a envie d’y aller », rappelle la rectrice. L’académie a mis en place une feuille de route structurée pour développer les compétences psychosociales (CPS) : gestion des émotions, connaissance de soi, apprentissage du vivre-ensemble. Des personnels sont formés afin de devenir des relais dans leurs établissements. La santé mentale fait également l’objet d’une attention particulière, à la suite des assises nationales de la santé scolaire. Des personnels repères ont été désignés et formés, et un guide pratique a été distribué aux assistants d’éducation (AED) dans les internats, souvent en première ligne pour repérer des signes de mal-être.
L'interview de la rédaction : Nathalie Albert Moretti, rectrice de la région académique Bourgogne–Franche-Comté
Laïcité : un temps fort autour des 120 ans de la loi de 1905
Cette rentrée est aussi marquée par un anniversaire symbolique : les 120 ans de la loi de séparation des Églises et de l’État. « La laïcité est un principe structurant de l’école publique, totalement en cohérence avec la devise républicaine liberté, égalité, fraternité. Nous en faisons un temps fort », annonce Nathalie Albert-Moretti. Un kit pédagogique intitulé « Un jour, une heure sur la laïcité » sera proposé à toutes les écoles et établissements. Objectif : susciter débats et échanges autour des valeurs, des atouts mais aussi des questionnements liés à ce principe fondamental.