Ce mercredi au palais de justice de Besançon a été signé un protocole pour la prise en charge des mineurs dans le cadre d’un homicide conjugal. Cette initiative associe un ensemble d’interlocuteurs ( les centres hospitaliers de Besançon et Novillars, l’ARS, la police et la gendarmerie, le Conseil Départemental du Doubs). L’objectif premier est de se soucier des enfants lorsqu’un drame vient de se produire. Ces dernières années, dans le département du Doubs, dans le cadre de drames familiaux, les autorités se sont senties démunies, quand il fallu se saisir de la prise en charge des enfants. Le 30 octobre 2018, il a fallu se soucier de la situation des deux enfants d’une mère de famille afghane, tuée par son mari à Besançon, le 6 septembre 2022, à Morre, lorsqu’une femme, maman de trois enfants, a été abattue par son mari et le 27 juillet 2024, à Noël Cerneux, lorsqu’un homme a tué sa compagne, avant de se donner la mort.
L'interview de la rédaction : Christine de Curraize, vice-procureure de la République au tribunal judiciaire de Besançon
Un sas au CHU Minjoz
Ce protocole a permis la création d’un sas au CHU de Besançon, permettant une hospitalisation du ou des mineurs, pris en charge par une équipe pluridisciplinaire, composée de pédiatres et de psychiatres. Ce temps, prévu sur trois ou cinq jours, a pour mission d’isoler les jeunes victimes, leur apporter les soins psychologiques et psychiatriques nécessaires et prendre le temps de réflexion nécessaire pour trouver la solution la plus pertinente dans un contexte d’urgence et de crise. Les professionnels concernés mènent les évaluations nécessaires pour que la décision, dont la finalité reviendra au juge des enfants, soit la plus juste et pérenne possible.
L'interview de la rédaction : Docteur Dominique Frémy, médecin pédopsychiatre à la maison de l'adolescent au CHU Minjoz
Des fiches réflexes
Sous l’impulsion de Christine de Curraize , vice-procureure de la République au tribunal judiciaire de Besançon, des fiches réflexes ont été rédigées. Elles permettent à chacun des intervenants (policiers, gendarmes, acteurs sociaux et médicaux) de connaître les priorités et prendre les bonnes décisions, concernant ces garçons et filles, dont la vie ne sera plus jamais la même, après avoir perdu leurs deux parents. Le doudou, le carnet de santé , le transfert à l’hôpital,… sont autant d’éléments qui concourent au bien être de l’enfant et à la qualité du suivi et de l’accompagnement à venir.