Choix du secteur :
Se connecter :
 

Christine Bouquin, présidente du Département du Doubs, a fait part de sa vive émotion à l’annonce des faits qui se sont déroulés ce matin, au lycée Gambetta à Arras, avec le meurtre d’un professeur de lettres et les graves blessures de deux autres personnes. « Je tiens à exprimer au nom de l’assemblée départementale, notre solidarité et nos pensées, à l’égard des victimes, de leurs proches et de la communauté éducative dans son ensemble Â» a indiqué la présidente du Département du Doubs, qui la responsabilité de la gestion des collèges.

Ce matin s’ouvrait devant la cour d’assises du Doubs, le procès de Béchir Tabarki, accusé de l’assassinat de Jeanine Dessay. La sexagénaire a été tuée de 19 coups de couteau dans les toilettes du Géant Casino de Pontarlier le 15 avril 2019. En cette première matinée, dans une salle comble, trois hommes et trois femmes ont été tirés au sort comme jurés. Après le rappel des faits par le président d’audience, deux policiers, en charge de l’affaire à l’époque ont témoigné à la barre. Ils ont notamment raconté de quelle façon a été retrouvé le corps, ont partagé les premiers témoignages, et expliqué comment ils sont rapidement remontés jusqu’à l’accusé. Ce dernier risque la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict sera connu demain après-midi.

Béchir Tabarki a 46 ans aujourd’hui. Il est arrivé dans le box vêtu d’une marinière, les cheveux légèrement ébouriffés, une barbe épaisse. Un visage vieilli, marqué. Après le tirage au sort des jurés, trois hommes et trois femmes, le président d’audience, Matthieu Husson, commence la lecture du dossier. Cela passe par une longue énumération des délits commis par Béchir Tabarki. Atteinte aux biens, trafic de stupéfiants, vol à main armé, injures à caractère sexuel, etc. Béchir Tabarki reconnaît en partie les éléments cités par le président, mais d’une voix légère et un débit de parole plutôt lent, indique « ne pas savoir comment il s’est retrouvé dans ces toilettes, et ne pas se rappeler ce qu’il s’est passé ensuite ». Lors de ses précédentes auditions, l’accusé a expliqué avoir été victime d’amnésie. 

La première personne appelée à la barre est le capitaine de police de l’époque, le premier déployé sur cette affaire. Il décrit le début de l’enquête. « Les premières constatations font état d’une femme de soixante ans, égorgée, allongée sur le dos, gisant dans une mare de sang. Tout de suite, on constate l’exceptionnelle gravité de la situation ». Très vite, les caméras de vidéosurveillance sont consultées, et permettent d’identifier clairement un individu, au comportement suspect. Le capitaine de police raconte ensuite le témoignage d’une femme, en pleurs, choquée, recueilli quelques minutes après le drame. Elle raconte avoir été interpellée par du bruit dans les dernières toilettes. Dans un premier temps, elle pense à des ébats sexuels entre amoureux, s’en rapproche, et constate finalement qu’il s’agit de bruits de lutte. Elle demande alors si tout va bien, et n’obtient pas de réponse. Elle se rend compte que les bruit sont finalement les respirations difficiles d’une femme en train de suffoquer. Elle réitère sa demande, et voit alors un homme, impassible, ouvrir la porte. Derrière lui, une femme ensanglantée.

Jeanine Dessay décède à 12h27, malgré les tentatives de réanimation entreprises par les secours. Son sac à main est retrouvé, rien ne manque, ce qui écarte le motif du crime crapuleux. Le médecin légiste évoque « un véritable massacre ». « Il ne lui a laissé aucune chance » explique-t-il. Il ne relève pas non plus de bagarre précédant les faits.

Le policier raconte ensuite, l'histoire glaçante, permettant l’arrestation de Béchir Tabarki.

Tout commence au théâtre Bernard Blier. Mme Perrier, agent d’entretien, est interpellée par un claquement de porte, aux alentours de 15h. Un claquement qu’elle reconnaît immédiatement : celui des toilettes pour femmes. Dans ce théâtre fermé, un homme se présente alors à elle quelques secondes plus tard, et lui demande poliment où se trouve la rue Jeanne d’Arc, celle de sa chambre d’hôtel. Mme Perrier lui explique, et l’homme tourne les talons. Avant de lui faire volteface soudainement. Et lui demander à nouveau où se trouve la rue Jeanne d’Arc. Mme Perrier lui explique un nouvelle fois, et l’homme quitte les lieux.

Quelques minutes plus tard, alors que Mme Perrier traverse la salle de spectacle dans la pénombre afin d’aller nettoyer une loge, elle entend un bruit dans son dos. « Comme si quelqu’un se prenait les pieds dans le tapis » déclare-t-elle. En se retournant, elle reconnaît à nouveau cet homme, qui tente de se dissimuler dans la salle. Elle lui ordonne de partir, mais l’homme indique « visiter le théâtre, qu’il a le droit ». Alertée par ce comportement anormal, et l'attitude inquiètante de l'homme, elle se sauve alors par une issue de secours. Un geste salvateur, selon le capitaine de police, qui continue son rapport. Une fois dehors, elle téléphone immédiatement à son patron. Pour la dernière fois, elle aperçoit l’individu sortir du théâtre, mais cette fois-ci, il part définitivement. À peine plus d’une heure après, la police se rend à l’hôtel de Béchir Tabarki, l’interpelle, et le place en garde à vue.

 

Ce mardi 28 mars débutera aux assises de Besançon, le procès du meurtrier présumé de Jeanine Dessay. La sexagénaire avait été sauvagement tuée de 19 coups de couteau dans les toilettes du supermarché Géant Casino de Pontarlier le 15 avril 2019.  

Jeanine Dessay, cette landaise d’origine, était une femme de cœur, infirmière au CCAS et très proche des sans-abris. Tout pousse à croire qu’elle s’est malheureusement retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment ce 15 avril 2019. 19 de coups de couteau lui arrachent la vie. Le meurtrier présumé, un quarantenaire, bien connu des services de police. Trafic de stupéfiants, atteintes aux biens, vol à main armée, un casier judiciaire est bien rempli. Il était d’ailleurs sorti d’une prison suisse le 8 avril, soit une semaine précédant le meurtre.

Selon des sources de nos confrères, des éléments permettent d’affirmer qu’il avait visionné plusieurs films pornographiques sur un ordinateur dans sa chambre d’hôtel, avant de se rendre dans ce supermarché. Mais la victime a été retrouvée habillée, sans aucune trace d’agression sexuelle. Les caméras de vidéosurveillance montrent tout de même que l’individu est arrivé 30 minutes avant le meurtre dans les toilettes pour dames. Si le mobile sexuel a été le seul envisagé pour l'heure, l’accusé l’a toujours nié. Des nombreuses réponses sont attendues au cours de ce procès qui durera jusqu’à mercredi.  

Un individu d’une trentaine d’années a été interpellé le vendredi 24 mars à Marseille par les services de la police judiciaire. Il est soupçonné des assassinats d’Abdelkader Mesref, tué de deux balles dans le dos à Besançon fin février, et de l’homme de 26 ans dont le corps a été trouvé calciné début mars dans une zone boisée à Thise. Par ailleurs, de lourds soupçons pèsent aussi sur cet individu pour un troisième meurtre. Il s’agirait d’un proche du jeune homme de 26 ans, ces deux personnes ayant été aperçu ensemble peu de temps avant leurs disparitions respectives.

Me Randall Schwerdorffer, avocat de Rashid Askari, nous l’a confirmé : il fera bien appel de la décision rendue par la cour d’assises du Doubs le 10 décembre dernier. Rachid Askari a été condamné de 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté de 20 ans pour avoir tué sa femme de 19 coups de couteau en pleine rue Ã  Besançon en 2018. Il s'était également vu signifier une interdiction du territoire national lorsqu'il aura purgé sa peine, et le retrait total de l'autorité parentale. Un nouveau procès dans cette affaire aura bien lieu dans les prochains mois.

Au terme de trois jours de procès devant la cour d’assises du Doubs, Rashid Askari est condamné pour le meurtre de son épouse avec préméditation. Il écope de 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sureté de 20 ans. Il est également soumis à une obligation de quitter le territoire français. La cour ordonne également le retrait total des droits de Rashid Askari sur ses deux enfants.

L'interview de la rédaction / Maître randall Schwerdorffer

La jeune femme de 18 ans, mise en examen pour homicide volontaire après la découverte du corps de Théo Decouchant, s'est expliquée hier devant un magistrat. Elle a expliqué qu'elle l’aurait poignardé puis étranglé au cours d'une dispute qui aurait dégénéré dans la nuit. Selon la version de la suspecte, elle a agi « parce qu'il insistait pour avoir une relation sexuelle Â». Devant son insistance, toujours selon la jeune femme, elle l’aurait repoussé, avant d’aller dans une autre pièce de son appartement et de se saisir d’un couteau de cuisine qu’elle lui aurait enfoncé dans le foie. Le jeune homme, à genoux, aurait alors continué de la menacer, c'est pourquoi elle aurait saisi une cordelette d'une de ses robes et l’aurait étranglé.

 

Des déclarations confuses

Une version qui interroge le procureur et les enquêteurs, au vu de certaines incohérences. Dans un premier temps parce que les proches de Théo, l'ont décrit « comme introverti, et peu à l'aise avec les femmes Â». Sa mère indique qu’il aurait pu tenter « une approche, mais n’aurait jamais insisté ou forcé quoique ce soit Â». La jeune femme de 18 ans s'est aussi expliquée sur le fait que le jeune homme a été retrouvé les mains liées, car elle « avait peur qu'il se réveille Â». Le lendemain, vers 7 heures du matin, elle va envoyer un message à la victime avec écrit : « merci pour hier, c'était vraiment bon Â», alors que Théo Decouchant aurait été tué vers 4 heures du matin.

 

« Elle portait les baskets de sa victime »

Etienne Manteaux, le procureur de la République de Besançon, indique une accumulation d’éléments troublants. La jeune femme a utilisé la carte bleue du jeune homme de 23 ans, dès le lendemain de sa disparition. Tout d’abord dans une station essence à Devecey avec la voiture de la victime, et ensuite en allant acheter des bijoux dans la zone commerciale de Châteaufarine. Puis, elle va retirer 600 euros à Dole et va réserver une chambre Airbnb à Bordeaux. Lors de sa conférence, le procureur a révélé un autre détail sordide. Sur les vidéosurveillances transmises aux policiers où l’on voit le suspect utiliser cette carte bleue, « il est difficile de reconnaître la personne car elle se dissimule Â». Mais la sÅ“ur de Théo indique qu’à Dole, sur les images qui lui ont été présentées, la personne porte les baskets bien reconnaissables de son frère.

 

Théo était « son pigeon Â»

Ensuite, c'est avec la voiture de la victime, alors qu'elle n'a pas le permis, qu'elle fera l'aller-retour entre Bordeaux et la Haute-Saône, en expliquant qu'elle allait rejoindre un jeune homme rencontré peu de temps auparavant sur les réseaux sociaux. Elle aurait passé deux nuits avec celui-ci avant, durant lesquelles ils auraient eu des relations sexuelles, avant de revenir en Haute-Saône. L’homme a été entendu par la police, et a affirmé qu'ils avaient bien eu des rapports sexuels, mais qu'à aucun moment elle ne lui avait parlé du meurtre de Théo. Lors de son retour en Franche-Comté le 4 décembre, elle est flashée en excès de vitesse à proximité d’Angoulême, puis s'arrête à Dijon chez son ex-petit ami. Elle lui demande de changer les plaques d'immatriculation de la voiture. Puis, avant de rentrer chez elle, elle passe acheter des sacs poubelles de 130 litres ainsi que du scotch pour emballer le corps de la victime. Autre fait troublant, elle va jeter les draps et le couteau à la poubelle la veille du ramassage des ordures. Aucun objet présent lors du crime n'a été retrouvé. 

Selon certaines conversations relevées sur les réseaux sociaux de la jeune fille, le procureur explique qu'elle cherchait "compulsivement" une voiture, le 28 et 29 novembre, soit la veille et le jour même du rendez-vous avec Théo.  Elle a ensuite reconnu que Théo « Ã©tait son pigeon, qu'elle souhaitait en obtenir de l'argent Â». Malgré tout, elle soutiendra sa version de l’agression sexuelle. Si lors des premières auditions, la jeune femme paraissait extrêmement détachée et paraissait mener une vie tout à fait normale, elle s’est effondrée en larme ce mercredi après-midi dans le bureau de la juge d’instruction.

 

Mise en examen pour homicide volontaire, la jeune femme de 18 ans a été incarcérée en fin d'après-midi mercredi à Mulhouse. 

Le 29 février dernier, un jeune homme doubien de 20 ans abattait deux personnes en Suisse. Il souhaitait tromper des acheteurs de produits stupéfiants, et indique avoir paniqué lorsque ses clients ont découvert son stratagème. Il a été conduit en Suisse ce mardi pour participer à la reconstitution de la scène.  

 

De la résine de cannabis remplacée… par du savon

Le 29 février 2020, cet habitant de Pirey se rend à Grandson, en Suisse, où des hommes souhaitent acheter de la résine de cannabis. Il transporte 6 kg de marchandise, mais en ayant remplacé la drogue par du savon qu’il a emballé avec du plastique noir. La situation dégénère au moment où les clients se rendent compte que l’homme va les arnaquer. Il se saisit alors d’une arme et ouvre le feu six fois. Deux victimes meurent sur le coup, et deux autres vont être grièvement blessées. Le suspect prend la fuite, et sera interpellé quelques jours plus tard, par des hommes de la section de recherches de Besançon.

 

L’instruction touche à sa fin

Ce mardi, il était extrait de sa cellule et conduit à Lausanne pour participer à une reconstitution, dans un gymnase, ou l’appartement étroit a été reproduit à l’identique. Selon le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, l’homme indique « n’avoir jamais voulu attenter à la vie des personnes. Qu’il a vu une arme rangée dans un sac et qu’en constatant qu’il était démasqué, il a paniqué, s’est saisi du pistolet et a ouvert le feu Â». Des déclarations qui vont à l’encontre des témoins survivants. Ils précisent que c’est ce dernier qui a amené et sorti ce 6,35 mm de sa poche, avant d’ouvrir le feu. L’instruction de ce dossier devrait toucher à sa fin dans les prochains mois avant un procès, prévu au cours de l’année 2022.