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Le SDIS du Doubs fait savoir qu’un détachement de secouristes, composé de soldats du feu d’Amancey, Montbéliard, Pontarlier et de la plateforme départementale,  s’est rendu dans les Pyrénées Orientales où de nombreux renforts sont attendus pour un feu de forêt sur la commune de Camélas.

Le SDIS de Haute-Saône fait savoir que « compte tenu de l’aggravation des dangers « feux de forêt Â» et des conditions météorologiques dans le sud de la France, une colonne de renfort de la zone Est est engagée ce mercredi au profit de la zone Sud Â». 70 soldats du feu vont ainsi renforcer le dispositif opérationnel préventif dans le cadre de la lutte contre les feux de forêt dans cette zone.

Parmi eux, deux officiers de sapeurs-pompiers de la Haute-Saône : le commandant Matthieu Faure et le lieutenant Jérémy Tailahardat. Précisons que le commandant Faure assurera les fonctions d’adjoint au chef de colonne. Ces deux officiers expérimentés ont participé, l’an dernier, à ce type de missions

 

Pour limiter le risque incendie, le Jura se dote d’un nouvel arrêté préfectoral qui réglemente les usages du feu et les mesures de prévention des incendies. Cet été, le Préfet du Jura a doté le département d’un arrêté cadre réglementant les usages du feu et fixant les mesures pour la prévention des incendies, ainsi que d’une cartographie départementale de risques de feux de forêt.

Cet arrêté encadre les différents usages pouvant être à l’origine d’un incendie de forêt et prévoit les restrictions, voire les interdictions de ces usages, en fonction de la localisation des milieux forestiers et du niveau de risque lié à la situation météorologique ( sécheresse, chaleur, vent, …). En période à risques, quatre niveaux de vigilance incendie sont définis : verte, jaune, orange et rouge. Actuellement, le département du Jura est classé en vigilance « verte Â» pour le risque incendie.  

Ce mardi, le Préfet du Jura, Serge Castel,  a inauguré la première piste de défense forestière contre les incendies du Jura (DFCI), desservant le secteur de Lect/Montcusel.

La préfecture précise que « ce projet porté par les deux communes, accompagnées par l'ONF et le SDIS, et réalisé par une entreprise jurassienne, s'inscrit dans le déploiement du plan d'action de résilience du territoire face au risque feu de forêt dans le Jura Â».

Cette nouvelle piste permet désormais l'intervention des engins de secours depuis le sommet sur le massif, améliorant nettement la défendabilité des massifs et leur accessibilité.

Selon des chiffres préfectoraux, « les travaux d'aménagement de cette piste de plus de 4km ont été soutenus par l’État dans le cadre du plan Fonds vert pour un montant de 73 000€, soit 80% du coût total Â».

Dans un communiqué de presse, Danielle Brulebois, la député LREM du Jura, se félicite que 163 agriculteurs bénévoles jurassiens bénéficient d’une indemnisation pour l’aide qu’ils ont apportée aux sapeurs-pompiers lors des feux de forêt de cet été dans le département. « Les promesses ont été tenues et c’est une juste reconnaissance pour les agriculteurs Â» indique la parlementaire.

 

Le Jura en garde encore les stigmates. L’été 2022 a été marqué par d’importants feux de forêt sur ce territoire. Un an plus tard, les sapeurs-pompiers jurassiens se préparent à faire face à de nouveaux incendies. Ils ne cachent pas leurs inquiétudes. D’autant plus qu’en ce printemps, le manque d’eau se fait sentir, les sols sont particulièrement secs et la végétation est en souffrance. Rencontre avec le colonel Cyril  Fournier, directeur départemental adjoint du SDIS du Jura.

Les pluies de ces derniers jours ne rassurent pas vraiment les sapeurs-pompiers. « Nous sommes très attentifs à l’évolution de la météo Â» explique le Colonel Fournier. Les soldats du feu sont sur le qui-vive. Le dérèglement climatique est une réalité, même dans le Jura. « On se doutait que cette situation arriverait dans les prochaines années, mais pas aussi tôt Â» ajoute le responsable.

Des moyens aériens obligatoires

Le Colonel Cyril Fournier reconnaît que la tâche des sapeurs-pompiers a été difficile l’été dernier. La configuration topologique du relief  local rend certains accès compliqués. Seuls des moyens aériens permettent d’y accéder. « Lorsque nous avons des barres verticales rocheuses, où l’homme ne peut pas y aller à pied, il nous faut absolument des moyens aériens. Ceux que nous avons eus ont contribué à ce que l’on puisse éteindre ces feux Â» explique le Colonel Fournier. Et de poursuivre : «  Nous devons nous adapter  au relief, en créant des accès au plus près des massifs les plus denses. Ce qui n’est pas des plus simples à l’échelle de notre territoire, qui reste un département très boisé. Être partout en même temps, c’est assez compliqué Â».

Quelle organisation mise en place ?

Au SDIS du Jura, les sapeurs-pompiers se préparent à un nouvel été très chaud. La formation des équipes a été renforcée,  en ouvrant davantage de stages de spécialité. Les personnels les mieux formés ont participé à des temps spécifiques pour maintenir les acquis existants. « Il faut créer des réflexes et la répétition fixe la notion Â» précise le Colonel. Sans oublier, les nouveaux matériels qui seront déployés sur le terrain.  Les soldats du feu jurassiens ne ménagent pas leurs efforts. « Il faut laisser aucun exercice de côté et toucher à tout le territoire pour mieux le reconnaître et être efficace et efficient Â».

Le Colonel Fournier souligne que les incendies sont l’affaire de tous. Il appelle la population à être prudente et à faire preuve de civisme. Rappelons que l’humain est souvent le premier responsable de ces feux de forêt, qu’il s’agisse d’actes criminels, volontaires ou nés par négligence.

L'interview de la rédaction : Le Colonel Cyril Fournier

 

Hier, lors d’une nouvelle assemblée départementale, les élus jurassiens, ont inscrit la somme de 700.000 euros au budget de la collectivité pour le SDIS du Jura. La structure doit faire face aux coûts exceptionnels qu’ont engendrés les feux de forêts cet été dans le département. Au cours de son discours introductif, le Président Clément Pernot a rappelé qu’une délégation de pompiers jurassiens avait  Ã©té reçue le 28 octobre dernier à l’Elysée par Emmanuel Macron, qui avait organisé une cérémonie pour féliciter tous ceux qui se sont mobilisés pour combattre les flammes. Le Président Pernot juge les propositions présidentielles,  formulées à cette occasion,  Â« insuffisantes Â».

Gérald Darmanin, le Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer est dans le Jura ce mercredi. Son arrivée est prévue en début d’après-midi au Centre d’Incendie et de Secours d’Arinthod. Il fera un point sur les feux de forêt qui ont touché le département du Jura et échangera avec les sapeurs-pompiers, les élus locaux et les acteurs locaux engagés dans la lutte contre les incendies.

L’épisode pluvieux qui a touché le Jura ce dimanche a permis d’humidifier les sols et de rafraîchir les températures, ce qui limite les risques de reprise. Le département reste placé en vigilance jaune « orages » pour la journée de lundi.

Feu des communes de Vescles / Cernon

Le bilan de 700 hectares brûlés n’a pas évolué. Sur le flanc gauche, des fumerolles sont en cours de traitement, tandis que le flanc droit est en cours de noyage. Cet après-midi, un avion DASH a réalisé 2 largages de produit retardant. A partir de la fin d’après-midi, deux hélicoptères bombardier d’eau (HBE) ont réalisé 19 largages. Sur le secteur de Cernon, le passage reste exclusivement réservé aux résidents, afin de ne pas perturber le travail des sapeurs-pompiers. Les routes départementales (RD 60, RD 03, RD 99) restent fermées à la circulation.

 Secteur de Montlainsia

 Après une reconnaissance aérienne, le bilan est réévalué à 220 hectares brûlés. Des fumerolles persistent.

 Au total, 146 sapeurs-pompiers et 26 engins de lutte contre l’incendie sont mobilisés à cette heure, issus du SDIS du Jura et renforcés par les départements de Côte d’Or, du Doubs, de Meuse, du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, de Saône-et-Loire, de l’Yonne. Les agriculteurs continuent leur intervention aux côtés des sapeurs-pompiers.

Il est en colère Jean-Pierre Boisson, le Maire de la Commune de Vescles. L'édile ne cache pas son amertume. Et ce, pour deux principales raisons. Tout d’abord, par rapport aux moyens qui ont été accordés sur place. Ils regrettent que les moyens aériens nécessaires pour lutter contre les flammes aient été si tardifs. Par ailleurs, selon lui, la piste criminelle ne fait aucun doute. Il dénonce l’inconscience de celles et ceux qui se promènent ou circulent aux abords de la forêt sans se soucier des dégâts qu’ils peuvent occasionner.

Cette situation n’est pas forcément une surprise pour le Maire jurassien. « Vu la sécheresse que nous connaissons, nous redoutions cette catastrophe. Certaines personnes, telles que les fumeurs qui jettent leurs mégots par terre, n’ont aucune conscience du danger Â» explique-t-il. Ce dernier compte sur les investigations menées pour faire toute la lumière sur ces terribles incendies. « J’espère bien que l’on trouvera les causes du feu. J’ai de grands doutes qu’il s’agisse de feux accidentels Â».

Des moyens aériens beaucoup trop tardifs

Selon Jean-Pierre Boisson, les moyens aériens consentis sont arrivés trop tard. Rappelons que deux hélicoptères bombardier d'eau et quatre canadairs ont procédé à des largages d’eau hier soir seulement. « Nous avons perdu une journée sur le feu. Nous avons peut-être perdu 200 hectares Â» déplore-t-il.  Et de poursuivre : « Je sais très bien que les moyens aériens sont faibles en France et qu’il y a de nombreux feux partout. Je ne veux surtout pas mettre en cause les sapeurs-pompiers Â».

Et l’avenir ?

Difficile de se projeter. Tant les dégâts sont colossaux et qu’ils resteront ancrés très longtemps dans les mémoires. « Nous ne savons pas encore ce que nous ferons après. L’objectif, c’est de vaincre le feu, remettre tout le monde en sécurité et permettre à tout un chacun de regagner son domicile. Nous ferons le point ensuite avec les autorités compétentes sur ce que l’on peut faire pour la remise en état de nos forêts Â».

L'interview de la rédaction / Jean-Pierre Boisson