Emmanuel Macron poursuivra demain ses consultations en vue de la nomination d’un nouveau Premier ministre et de la composition d’un gouvernement. Le Chef de l’Etat s’entretiendra, ce lundi, avec Eric Ciotti, chef de file de son micro-parti « Les Républicains à droite », Marie Le Pen et Jordan Bardella, pour le Rassemblement National, et les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale Gérard Larchet et Yaël Braun-Pivet.
Réunis en bureau politique, les ténors des LR ont décidé d’exclure Eric Ciotti. Annie Genevard, secrétaire générale du mouvement, et François-Xavier Bellamy assureront l’intérim à la tête du parti. L’instance avait été convoquée en urgence après l’annonce par Eric Ciotti d’un accord politique avec le Rassemblement national. Alors que ce dernier avait fermé les portes du siège du parti, à Paris, Annie Genevard, la députée du Doubs, à l’initiative de ce bureau politique exceptionnel, qui possédait un double des clés, est parvenue à les rouvrir. De son côté Eric Ciotti a annoncé qu’il n’abdiquerait pas. Affaire à suivre.
La décision est tombée en cette fin d’après-midi. Réunis en bureau politique, les membres LR ont décidé d’exclure Eric Ciotti. Annie Genevard, secrétaire générale du mouvement, et François-Xavier Bellamy assureront l’intérim à la tête du parti. L’instance avait été convoquée en urgence après l’annonce par Eric Ciotti d’un accord politique avec le Rassemblement national.
Jean Baptiste Gagnoux, le maire LR de Dole s’est exprimé sur sa page Facebook sur la situation politique en France. L’édile jurassien se dit « ni favorable à un rapprochement avec le RN, ni avec le parti d’Emmanuel Macron » concernant Les Républicains, dont il est membre depuis de nombreuses années. Il apporte clairement son soutien à la candidature de Justine Gruet, qui a choisi de reconquérir son fauteuil à l’Assemblée nationale, après la dissolution prononcée par Emmanuel Macron.
C’est un véritable coup de théâtre politique qui s’est produit ce mardi en France. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, Eric Ciotti, le président des Républicains a annoncé son souhait de faire alliance avec le Rassemblement National. Selon lui, son parti est trop faible pour s’opposer à la Macronie. Nombreux sont les responsables du parti qui s’opposent à cette décision. Le Bisontin Ludovic Fagaut est monté au créneau. Le 1er vice-président du département du Doubs dénonce cette décision et annonce qu’il prendra ses responsabilités si cette orientation se confirme.
L'interview de la rédaction : Ludovic Fagaut
L’élu bisontin rappelle que tout au long de son engagement politique, il s’est toujours opposé aux extrêmes quel qu’elles soient. Ludovic Fagaut demande que les instances départementales et nationales se réunissent en toute urgence « pour invalider cette décision » personnelle. M. Fagaut prône « le rassemblement des centres et de la droite républicaine pour porter un projet de territoire ».
Ce lundi démarre à l’Assemblée nationale le débat sur le projet de loi immigration. Rappelons qu’il avait dernièrement été remanié par les sénateurs et en commission des lois par les députés, qui avaient notamment rétabli l’Aide médicale d’état. Le gouvernement parviendra-t-il à réunir une majorité ? Rien n’est moins sûr. D’autant plus qu’Eric Ciotti, le patron des Républicains, indique ce dimanche, dans les colonnes du Parisien, qu’il n’est pas prêt à un compromis avec la majorité.
Eric Ciotti, le président des Républicains, souhaite lancer une « grande pétition nationale » sur l’immigration pour permettre aux Français de s’exprimer sur le sujet. Et ce, à quelques jours de l’examen au Parlement du projet de loi sur l’immigration, qui débutera le 6 novembre au Sénat. Dans le même temps, Eric Ciotti s’est dit prêt à déposer une « motion de censure » contre le gouvernement, si celui-ci maintient l’article 3, concernant la régularisation de sans papiers travaillant dans des secteurs professionnels en tension.
Une participation satisfaisante
Au terme d’un second tour qui a opposé Éric Ciotti à Bruno Retailleau, les adhérents des Républicains ont élu le député des Alpes-Maritimes ce dimanche 11 décembre comme nouveau président du parti, avec 53,7 % des suffrages. « Je suis satisfaite, l’élection s’est bien passée, il y a eu de la participation, et un résultat qui ne ridiculise personne » explique Marie-Christine Dalloz, députée Les Républicains dans le Jura. La participation a atteint 69,70 % au deuxième tour contre 72,67 % au premier, a précisé Annie Genevard lors d’un point presse. Éric Ciotti était arrivé en tête du premier tour le 4 décembre avec 42,73 % des voix, contre 34,45 % pour le patron des sénateurs Les Républicains, Bruno Retailleau et 22,29 % pour Aurélien Pradié, éliminé. Avec 73 % de participation au premier tour, l’objectif du second était de mobiliser les abstentionnistes, en réussissant à rallier les 22 % d’Aurélien Pradié qui n’avait pas donné de consigne de vote.
Deux courants à droite
53,7% d’un côté, 46,3% de l’autre. Un score final assez serré, significatif, qui conduit à un constat. Comme l’évoque Marie-Christine Dalloz, députée Les Républicains dans le Jura, ces résultats dévoilent deux courants au sein du parti, qu’il faudra bien évidemment prendre en compte. « Je fais confiance à Éric Ciotti pour rassembler toute la famille, pour organiser et structurer le mouvement autour de ces deux courants, ça me semble essentiel. Je pense qu’il a compris, compte tenu du résultat, qu’il devra tenir compte des autres sensibilités du parti. Je le crois assez intelligent pour avoir compris cette mesure-là » souligne la sénatrice. Des propose partagés par Jacques Grosperrin, sénateur du Doubs, qui lui aussi demande à Éric Ciotti de rassembler et de proposer une ligne très claire ou chacune des sensibilités de ce parti politique pourra se retrouver.
Marie-Christine Dalloz :
Ne pas quitter le navire en pleine tempête
L’élection d’Éric Ciotti à la tête de Républicains a suscité de nombreuses réactions. Certaines personnalités politiques ont même décidé de quitter le parti le soir de la victoire du député des Alpes-Maritimes. C’est notamment le cas de François Grosdidier, maire de Metz, ou encore Laurence Arribagé, présidente des Républicains en Haute-Garonne. S'il est « déçu » parce qu’il avait apporté son soutien à Bruno Retailleau et qu’il croyait en son projet pour redresser ce parti historique de droite, Jacques Grosperrin n’est pas de cet avis. « François, que je connais très bien, a toujours eu une ligne cohérente avec le parti, parfois avec des sensibilités différentes. Je peux entendre son geste, mais je pense que dans une période difficile, où le bateau est en tempête sur la mer, il faut un capitaine, et tous être derrière. Celui que les Républicains ont choisi est Éric Ciotti. Je crois que ce n’est pas le moment de quitter le navire, au contraire, il faut être solidaires pour bien tenir la voile » souligne le sénateur.
Jacques Grosperrin :
Pas d’alliance possible avec l’extrême droite
Aussitôt élu, Éric Ciotti, invité du 20h de TF1, a plaidé pour « une droite ferme, qui rétablisse l’ordre dans la rue » ainsi qu’une droite « du travail, de l’autorité, de l’identité, qui nous permette de vivre comme nous avons toujours vécu […] La question est d’abord celle de la survie de la France alors que notre pays est frappé de déclin voire d’une sorte de décadence » a expliqué le nouveau président des Républicains. S’il est décrit par ses adversaire comme étant trop radical, et qu’on le positionne parfois « à droite de la droite », Éric Ciotti a maintenu qu’il n’y aurait aucun accord avec Éric Zemmour, alors que quelques rumeurs couraient à ce sujet. Une position confirmée par le sénateur du Doubs, Jacques Grosperrin. « Être pour une droite forte ne veut pas dire être pour une droite extrémiste. De toute manière il ne pourra pas présider ce parti en flirtant avec Zemmour ou d’autres, je crois et je suis persuadé qu’il ne le fera pas. Il a très bien compris que l’existence et la pérennité de notre parti politique c’est de proposer autre chose, et que nous ne voulons pas nous fondre ni nous rapprocher de ces partis, parce qu’on ne partage pas du tout les mêmes valeurs, républicaines, sociétales, économiques ou encore éducatives ». Il n’y aurait donc pas d’alliance en perspective entre Les Républicains et Reconquête selon le sénateur du Doubs. Des propos approuvés du côté du Jura et de sa députée, Marie-Christine Dalloz. « Je partage cette vision d’une droite qui s’assume, qui est forte de ses convictions, mais qui n’est pas à vendre, ni auprès de monsieur Macron, ni auprès des mouvements d’extrême droite. Encore une fois, l’attention sera portée sur l’ensemble des sensibilités et des courants de notre famille politique. Il ne faut pas oublier qu’on s’est créé sur le RPR et l’UDF, donc il faut respecter l’ensemble de cette vision ».
Dans le cadre de l’élection du président des Républicains des 3 et 4 décembre prochains, Eric Ciotti sera dans le Doubs ce vendredi 18 novembre. Il animera une réunion publique à 20h30 à la salle polyvalente de Miserey-Salines. A cette occasion, il exposera son projet de refondation de la droite républicaine, ainsi que sa vision pour la France.
Les militants et adhérents des Républicains ont parlé. Ils ont porté au deuxième tour du congrès, qui doit élire le candidat de leur parti à l’élection présidentielle, Eric Ciotti et Valérie Pécresse. 665 votes séparent les deux candidats. Ciotti arrive en tête avec 25,59% des voix. Pécresse est deuxième avec 25%. Michel Barnier termine troisième (23,9 %), suivi de Xavier Bertrand (22,4 %) et Philippe Juvin (3,1 %). La rédaction a demandé à Marie-Christine Dalloz, la député LR du Jura, de réagir. Elle affiche d’ores et déjà son soutien à Valérie Pécresse.
La députée jurassienne reconnaît tout d’abord la bonne participation des militants LR à ce scrutin. Puisque 80,9 % d’entre eux ont répondu présent. Soit 113.000 votants. Quant à l’arrivée en tête d’Eric Ciotti, elle est plus mesurée. Elle ne voit pas en lui, « le rassembleur » dont la droite a besoin pour remporter le scrutin du printemps prochain. Mme Dalloz ne pense pas que les électeurs de son parti tendent à se radicaliser vers l’extrême droite, mais elle y voit quand même un désir de voir apparaître des politiques fortes en termes de préservation de « l’identité française » au sein de la nation. Le résultat définitif du congrès sera connu samedi après-midi, à 14h30.
L'interview de la rédaction / Marie Christine Dalloz