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Le préfet du Doubs a pris un arrêté interdisant la pêche sur l’ensemble des cours d’eau de première catégorie du département du Doubs jusqu’au 18 septembre, qui correspond à la fermeture de la pêche en première catégorie. C’est la situation hydrologique actuelle et la sensibilité particulière des espèces présentes dans les eaux qui ont conduit le représentant de l’état à prendre cette décision.

Il est également demandé d’éviter certaines pratiques comme la baignade ou la randonnée aquatique pour éviter de générer du stress chez les poissons présents dans les zones refuge. Par ailleurs, en en fonction du débit des rivières, des arrêtés préfectoraux permanents limitent l’exercice de la navigation de plaisance sur les secteurs les plus sensibles du Doubs et de la Loue.

Cette année, la saison des vendanges arrive beaucoup plus tôt que prévu. Si cette précocité due au changement climatique inquiète les vignerons, l'inquiétude est aussi de savoir s'ils arriveront à vendanger tous leurs raisins à temps. Tous les postes de vendangeurs sont loin d’avoir trouvé preneur. Une situation qui ne rassure pas les viticulteurs, d’autant plus que l’année fut difficile avec les très fortes chaleurs et une sécheresse des plus intenses. Nous avons rencontré Patrick Clavelin, un des gérants du domaine Hubert Clavelin à Le Vernois dans le Jura.

 

Une rude saison

Un été caniculaire et une sécheresse qui s’installe et s’éternise ; tels sont les éléments qui poussent les viticulteurs à entrevoir des premières vendanges dès la mi-août. « On a tous le même problème en agricole comment viticole, c'est la sécheresse. Normalement la vigne adulte ne craint pas trop la sécheresse parce qu'elle est enracinée très profondément. Elle peut aller à des endroits jusqu'à 5-6 mètres. Par contre elle craint la canicule, parce que ça l'empêche de respirer et de transpirer le matin. Il n’y a pas de pas de rosé le matin alors qu’elle s’en nourrit beaucoup. Les jeunes vignes qui ne sont pas enracinées très profondément ont souffert, et souffrent encore. Donc on va être obligé de précipiter un peu les vendanges parce que les pieds sont très à mal, et puis les raisins deviennent flapis, ça va être compliqué » explique Patrick Clavelin.

 

Des vendanges dès la fin de semaine ?

Si quelques domaines jurassiens ont déjà débuté leurs récoltes, celui d’Hubert Clavelin projette des premières vendanges dès la fin de semaine. « On a eu les résultats des premiers prélèvements pour savoir à peu près où on en était au niveau des sucres qui sont l'alcool probable. Les raisins ont varié et c'est un peu hétérogène dans les mêmes vignes et puis dans les mêmes pieds. Donc ça va se niveler, je pense, avec le petit coup d'eau qu'on aura et le pronostic en accord avec les services de la préfecture. Je pense qu’on devrait commencer soit en fin de semaine, mais surtout le gros du lot à partir de lundi prochain » souligne le viticulteur.

 

Un cruel manque de main d’œuvre

Cette année, en plus de la problématique de l’eau, de la sécheresse et de la canicule, l'inquiétude est aussi de savoir si les viticulteurs trouveront assez de personnel afin de récolter tous leurs raisins à temps. Depuis plusieurs années, une pénurie de saisonniers se fait ressentir. Tous les postes de vendangeurs sont loin d’avoir trouvé preneur. « C'est vrai que c'est un petit peu de notre faute, on vendange maintenant en même temps que le sud de la France et que la vallée du Rhône. Certains saisonniers faisaient la saison complète en commençant dans le midi, puis dans la vallée du Rhône, dans le Beaujolais, et puis ils finissaient chez nous et enfin en Alsace. Mais maintenant les vignobles septentrionaux dont on fait partie, sont vendangés pratiquement en même temps que les autres à cause du dérèglement climatique, et c'est vrai que ça pose problème. En plus de ça, pour les quelques vendangeurs qui doivent se loger sur la région, ils sont en concurrence avec les estivants qui sont encore là dans les campings, maisons d'hôtes et gîtes ».  

 

Patrick Clavelin : 

 

Depuis ce mercredi, les quatre départements francs comtois sont en alerte « crise » sécheresse. Les niveaux des cours d’eau et des nappes phréatiques sont au plus bas. Actuellement, cinq communes du Doubs sont alimentées en eau par des camions-citernes : Abbenans, Arc-Sous-Cicon, Sourans, Uzelle et Valoreille. Huit font appel à des besoins exceptionnels et d’autres sont interconnectées à d’autres réseaux pour continuer de pouvoir délivrer de l’eau potable à leur population.

Par ailleurs, il a été constaté que le débit de la cascade de la source du Doubs à Mouthe s’est considérablement amoindri ces derniers jours. En trois semaines, il est passé de 200 litres par seconde à 20 litres par seconde.

La situation est préoccupante. Les niveaux de la ressource en eau sont au plus bas. Ce qui a contraint le préfet du Doubs a placé, à compter de ce mercredi 10 août,  l’intégralité du département en état de « crise ». C’est le niveau le plus haut en termes d’alerte. La gravité de cette situation climatique est supérieure à celle des années 1976, 2003 et 2018. Et ce ne sera pas la dépression pluvio orageuse attendue ce dimanche et les prochains jours, jusqu’au 18/19 août, qui changera la donne.  La situation ne va pas s’améliorer à moyen terme. Actuellement, cinq communes du Doubs sont alimentées en eau par des camions-citernes : Abbenans, Arc-Sous-Cicon, Sourans, Uzelle et Valoreille. Huit font appel à des besoins exceptionnels et d’autres sont interconnectées à d’autres réseaux pour continuer de pouvoir délivrer de l’eau potable à leur population.

Le classement en « crise » impose de limiter les usages de l’eau à l’alimentation en eau potable, la sécurité civile, la santé et la salubrité publique. Tout autre usage est soit limité, soit interdit. Parmi les restrictions en vigueur apparaissent l’interdiction de lavage des véhicules, y compris en station de lavage professionnelle, l’interdiction d’arroser les massifs fleuris, pelouses et des stades enherbés ou encore de remplir ou vidanger les piscines privées, …

Des opérations de contrôle

Elles seront réalisées par les services de police, de gendarmerie, de l’Office Français de la Biodiversité, de la DDT et l’unité départementale de la DEAL. En cas du non-respect de ces restrictions, des contraventions pouvant aller jusqu’à 1500 euros pourront être affligées.

Le reportage de la rédaction / Virginie Menigoz, responsable du service habitat à la Direction Départementale des Territoires.

Cet été 2022 restera dans les annales. Le manque de pluie impacte sérieusement les ressources en eau. L’alimentation en eau potable suscite une grande inquiétude. Mardi après-midi, le Préfet du Doubs tiendra une conférence de presse, aux côtés de la Direction Départementale des Territoires et l’ARS, pour faire le point sur la situation et rappeler les gestes à adopter pour éviter d’aggraver davantage un contexte déjà très inquiétant. La rédaction a rencontré Christophe Lime, vice-président du Grand Besançon, chargé de l’eau et de l’assainissement.

Quelle est la situation sur le territoire du Grand Besançon ?

Nous sommes très attentifs à la situation des 32 ressources en eau que nous disposons sur Grand Besançon Métropole. Pour l’instant, nous avons aucun décrochage. Leur niveau diminue. Si nous connaissons très bien nos ressources à Besançon, il y en a quelques-unes  que nous connaissons moins bien ailleurs. Avec le phénomène lié au sol karstique, nous appréhendons des décrochages de ressource. Nous sommes en train de prévoir des moyens alternatifs. A Besançon, nous appréhendons surtout la rentrée. La population revient après les vacances. Les 20.000 étudiants seront également de retour. Si la situation se prolongeait, nous pourrions rencontrer des difficultés à l’automne. Les économies demandées dès maintenant aux usagers nous permettent de ne pas trop prélever à l’intérieur de nos ressources.

L’eau courante pourrait-elle manquer à certains endroits ?

Depuis 2003, date de la dernière grande sécheresse, nous avons pris un certain nombre de dispositions.  Tout particulièrement sur la ville de Besançon. L’ensemble de nos ressources sont interconnectées. Ce qui permet de pouvoir pallier à un manque d’eau ou une pollution. Nous sommes allés à la recherche d’une nouvelle ressource du côté de Novillard dans une nappe profonde, qui a la particularité de peu bouger durant les périodes d’étiage. Par ailleurs, depuis plusieurs années, nous avons lancé des comités scientifiques pour bien connaître nos ressources. Ce qui fait que nous progressons constamment sur leur connaissance. Pour l’instant, aucune coupure d’eau n’est envisagée, mais cette situation nous amène à faire preuve d’une vigilance particulière.

D’autres réflexions pourraient-elles être lancées ?

Je suis de ceux qui attirent l’attention sur le fait que nous ne devons pas attendre les situations de crise pour se réunir. J’ai eu l’occasion de le redire vendredi après-midi en préfecture. Je déplore que nous ne nous soyons pas réunis plus tôt pour échanger  et établir des interconnexions de secours. Autrement dit, essayer de mutualiser le plus possible nos ressources d’eau à l'échelle du département. Ainsi, une vraie notion de solidarité au titre de l’eau pourrait voir le jour. Je trouve toujours très désagréable que des villages soient en manque d’eau. Alors que, quelque fois, à quelques kilomètres, on dispose encore de l’eau. Cette dernière n’appartient à personne. Il faut que l’on travaille par rapport à ces éléments-là. A l’automne, lorsque, je l’espère, la crise sera passée, nous devrons le faire. Car ce genre de concertations et les décisions qui vont avec prennent toujours du temps. Il faut se mettre autour de la table pour se poser les bonnes questions. Ces situation-là vont se reproduire. Comment fait-on pour les appréhender ? Comment fait-on pour anticiper un certain nombre de dispositions ?

L’urgence est là. Il faut désormais que la pluie arrive au plus vite 

Si nous connaissons au mois d’août une situation identique à celle de juillet, nous aurons une crise importante à gérer. La situation peut devenir critique. Tant au niveau de la gestion de la ressource en eau qu’au niveau de la nature. Je pense qu’un grand nombre de secteurs sur notre territoire seront en très grande difficulté. Et c’est là que la solidarité prendra tout son sens.

Nous n’avons jamais vu Franche-Comté aussi jaune. La sécheresse et la canicule grillent et empêchent la végétation de se développer harmonieusement. Selon d’anciens agriculteurs, la sécheresse de 1976 a largement été battue. Chez les professionnels de la terre, l’inquiétude est grande. D’autant plus que les premières pluies ne sont pas annoncées avant une dizaine de jours au mieux.

AGRICULTURE TERRE SECHERESSE 2

Les agriculteurs doivent faire face à de nombreuses problématiques. Il faut assurer des stocks de fourrage suffisants pour nourrir les animaux cet hiver, tout en gérant  l’aspect économique, avec des charges en nette augmentation ( +24% en un an). Cela prend en compte le prix du carburant, mais aussi celui des céréales et de toutes les autres  matières premières. « On attaque déjà les stocks d’hiver » explique Clément Maire (22 ans), le président des Jeunes d’Agriculteurs du canton d’Amancey, installé sur la ferme familiale depuis 2 ans à Déservillers.

AGRICULTURE TERRE SECHERESSE

« On espère que c’est cyclique »

Entre le covid19, la guerre en Ukraine et la sécheresse, cette jeune génération d’agriculteurs n’est pas été épargnée. « On espère que nous vivons un cycle » ajoute M. Maire. Et de poursuivre : « sinon, nous devrons nous interroger sur nos cultures et nous adapter » conclut le jeune agriculteur. Un contexte professionnel difficile, mais qui, heureusement,  n’impacte pas la passion pour le  métier et l’envie de continuer à promouvoir la Montbéliarde, fleuron de l’agriculture française.

L'interview de la rédaction / Clément Maire

 

Quelques mots de météo.  La Franche-Comté est toujours en vigilance « orange » canicule. C’est encore une belle journée qui est prévue ce jeudi. Toujours pas de précipitation. Du côté des températures, prévoyez des valeurs comprises entre 14 et 20° ce matin et de 31 à 36° cet après-midi.

Il est vrai que traditionnellement le centre-ville de Besançon est calme en août, mais la canicule n’arrange rien également. Même les vendeurs de glace et autres granitas et boissons fraiches n’affichent pas un visage rayonnant. En plein après-midi, les terrasses des cafés sont bien vides tout comme les salles de cinéma , qui regrettent de ne pas pouvoir proposer de vrais blockbusters durant cet été.

Des températures trop élevées

A l’office de tourisme des congrès de Grand Besançon Métropole, on ne se plaint pas d’un manque de fréquentation. Les hôtesses sont présentes pour donner des informations et répondre notamment aux besoins de leurs visiteurs, désireux de découvrir la cité comtoise et ses nombreux secrets. Chez les vendeurs de glace, on reconnaît que les températures trop élevées font fuir les consommateurs du centre-ville qui privilégient les lacs de la région. Par ailleurs, les guêpes, très nombreuses cette année, n’arrangent rien. Pour les salles de cinéma aussi, on espérait mieux. Mais il est bon de rappeler aussi que depuis la crise sanitaire, et la fermeture des salles obscures, ces dernières n’arrivent pas à sortir la tête de l’eau

Le reportage / La rédaction a rencontré le responsable d'un café du centre-ville,  une hôtesse du  cinéma Mégarama Beaux-Arts à Besançon et Nadine Abichou (responsable adjointe du pôle information de l'office de tourisme des congrès du Grand Besançon)

Les quatre départements francs-comtois ont été placés en vigilance jaune canicule. Cette journée de mardi sera agréable, avec de belles périodes ensoleillées, jusqu’en soirée. Du côté des températures, prévoyez des valeurs comprises entre 9 et 17° ce matin et de 29 à 33° cet après-midi.

Le mois de juillet est le plus sec connu depuis 1958. Dans ces conditions, les sols sont desséchés et le niveau des rivières et des nappes phréatiques continuent de baisser. Ainsi, le préfet du Doubs a décidé de placer le Haut-Doubs au niveau « crise » sécheresse. Ce qui renforce les mesures de restriction d’usage de l’eau dans ce territoire. Pour en savoir davantage, rendez-vous sur le site internet de la préfecture du Doubs.