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Ce jeudi matin, dans un café du centre-ville bisontin, Séverine Véziès, a présenté sa candidature pour les élections européennes du 9 juin prochain. Agée de 50 ans, professeure de droit et gestion, la Doubiste apparaît en 13è position sur la liste portée par Manon Aubry. Mme Véziès évoque « une liste d’ouverture et de rassemblement Â». Composée de 81 membres, « elle est l’aboutissement de plusieurs mois d’échanges avec différentes organisations, collectifs et personnalités extérieures au mouvement et l’étude de plus de 1600 candidatures  insoumises Â».

15 combats en Europe

Manon Aubry, Séverine Véziès et leurs colistiers ont listé 15 combats qu’ils entendent défendre au sein de l’institution. Des idées que la NUPES, l’ancienne Union de la Gauche, avait porté en son temps,  lors des dernières élections présidentielle et législatives. Le blocage des prix et la hausse des salaires et des pensions , la fin des accords de libre-échange, la mise en place d’une allocation d’autonomie contre la précarité de la jeunesse, la retraite à 60 ans, la protection des services publiques, l’exclusion des lobbying … sont autant de points que le collectif entend défendre.

Lutter contre l’abstention

C’est sans doute la clé de ce scrutin. Le taux de participation inquiète. Pourtant, le camp, qui parviendra à mobiliser le plus, sera celui qui pourrait être en tête  l’issue du 1er et unique tour électoral. C’est la raison pour laquelle, depuis janvier dernier, les Insoumis se mobilisent et battent le pavé à la rencontre des habitants les plus éloignés et les moins convaincus par l’enjeu politique de l’été prochain. « L’Europe peut paraître éloignée de notre quotidien, pourtant elle a des conséquences sur notre quotidien Â» ajoute Séverine Véziès et Alexis Poyard, co-animateur des Jeunes Insoumis de Besançon.

2027 en ligne de mire

La campagne est lancée. Séverine Véziès ne cache pas son regret de voir la gauche partir divisée. Peu importe, l’Union Populaire veut convaincre et repousser « l’option Bardella Â». Un premier combat avant la présidentielle de 2027. Pour s’opposer et répondre à l’extrême droite, qui a dernièrement su rassembler à Montbéliard,  l’Union Populaire tiendra une réunion publique demain soir à Audincourt. De nombreuses présences sur le terrain sont annoncées, dont un grand meeting politique le 27 mai prochain à Besançon.

L'interview de la rédaction : Séverine Véziès

 

Alors que le parti a bien du mal de se remettre de la nomination de Rachida Dati à la tête du ministère de la Culture, Eric Ciotti, le patron des Républicains, a annoncé lundi, qu’il avait confié la tête de liste des Républicains aux européennes à François-Xavier Bellamy. Eric Ciotti a expliqué, hier, sur TF1 que Bellamy était « un homme de convictions, de valeurs, de travail et d’expérience Â».

À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes âgées, Anne-Sophie Pelletier, députée européenne et ancienne gréviste de l’EHPAD de Foucherans, est revenue à notre micro sur l’importance de sensibiliser sur cette cause, ainsi que sur les mesures à prendre pour améliorer la situation dans ces établissements.

Les années passent, la colère gronde, et pourtant, la situation semble rester la même. Dans certains EHPAD, les conditions de vie des résidents se détériorent, tout comme les conditions de travail des aides soignants. Cette situation, la députée Anne-Sophie Pelletier la connait bien. Elle-même aide médico-psychologique, l’élue européenne a fait de cette cause son grand combat politique. En 2019, elle publie un livre nommé « EHPAD : Une honte française Â». Deux ans plus tard, les problématiques demeurent les mêmes. Pire, la crise sanitaire a mis en lumière d’autres problèmes dont l’opinion public peinait à s’intéresser : « La maltraitance est institutionnalisée aujourd’hui. Dans certains EHPAD, les soignants ont une cadence infernale, sont épuisés, Les choses ne changeront pas tant que ces soignants seront en sous-effectif. Il faut voir les EHPAD comme des lieux de vie, et non pas des lieux de fin de vie Â», nous confie l’euro-députée.

Pas assez « start-up nation Â»

Malgré la mise en lumière de la problématique avec l’arrivée de la crise sanitaire, les avancées se font rares, voir inexistantes. Malgré de nombreux épisodes de manifestations et de grèves, l’État ne semble pas enclin à augmenter les budgets réclamés par les professionnels du métier. Pour Anne-Sophie Pelletier, l’inflexibilité du gouvernement est révélatrice de la politique publique mise en place : « Est-ce qu’on veut une politique de vivre ensemble, ou une politique d’invisibilisation de ceux qui ne rapportent pas ? Actuellement, c’est plutôt la deuxième option, les personnes âgées ne doivent pas être assez start-up nation pour l’État ». Avec une centaine d’euro-députés, Anne-Sophie Pelletier a demandé une commission d’enquête pour savoir ce qui s’est passé dans les EHPAD, dans les centres médico-spécialisées, et pour les personnes en situation de handicap.

Des mesures nécessaires

L’euro-députée ne se contente pas de critiquer l’État, elle propose également des solutions. Face à la situation urgente, Anne-Sophie Pelletier veut d’abord réstaurer le dialogue entre familles et directeurs d’établissements : « La possibilité ou non de rendre visite à ses proches était à l’appréciation du directeur. Dans la région, de nombreuses familles se plaignent encore de ne pas pouvoir voir leur proche Â». Deuxième proposition urgente à mettre en place, la remise en place de réels projets de vie individualisés : « Ã€ partir de ces projets, il faut mettre un nombre de personnel adéquat. Il faut respecter les droits fondamentaux des personnes âgées, c’est-à-dire de vivre dans la dignité Â». Enfin, la députée européenne souhaite qu’on laisse les soignants aider dignement les résidents, et que ces derniers soient traités comme des êtres vivants et non comme du bétail : « Quand vos responsables vous disent de ne pas vous attacher, que ce n’est qu’un travail, non ce n’est pas possible. On ne peut pas déshumaniser comme cela ces personnes âgées. Avec tout le respect que j’ai pour les postiers, on ne vas pas jeter un colis dans une boite au lettre Â»