Alcool : Faut-il s’inquiéter du nouveau jeu à la mode sur les réseaux sociaux ?
C’est devenu à la mode et la Franche Comté ne déroge pas à la règle. Depuis quelques jours maintenant, le neknomination a envahi les murs de nos pages Facebook.
Lycéens, parfois collégiens, originaires du Doubs et du Jura, ces jeunes gens se lancent des défis par vidéos interposées. Le jeu est tout aussi absurde, qu’il est simple. Il consiste à boire un verre d’alcool cul-sec en se filmant et en incitant ses amis à faire de même. A chaque fois, trois noms sont cités et sont invités à relever le défi. La tendance a déjà fait quatre morts Outre-Manche. Rencontre avec Rémy Chapelain, formateur en addictologie à l’Association Nationale de Prévention en alcoologie et addictologie du Doubs.
Comment expliquez-vous ce besoin de se mettre en scène ainsi ?
Cette attitude exprime le souci d’appartenir à une communauté, à une classe d’âge et à un mouvement. Tout en se démarquant, en buvant plus que les autres et en agissant dans des situations plus extrêmes. Il est bon de rappeler que l’on dénombre déjà quelques situations gravissimes et des décès en Europe.
Vous conviendrez que boire une très grande quantité d’alcool cul-sec n’est pas sans danger.
Bien sûr. Descendre une bouteille d’alcool fort n’est pas sans risque. Tout dépend également le contexte dans lequel se déroule l’expérience. Le pire serait de boire des quantités extrêmement importantes seul.
Ne peut-on pas dénoncer l’attitude du réseau social en question qui autorise la diffusion de ce genre de vidéos ?
A partir du moment où Facebook « cautionne » ce type de jeu ou d’activité, on peut effectivement s’interroger. Facebook a son éthique. Il y a un certain nombre de choses que l’on ne trouve pas sur ce réseau social. Par exemple, tout ce qui concerne la pornographie est exclu. Ce qui est une bonne chose. En revanche, ce jeu à risques est autorisé. On ne sait pas trop pourquoi ? Certainement que cela participe au succès du réseau social.
Quel message peut-on faire passer pour sensibiliser aux dangers ?
En parler avec les jeunes. Et puis surtout, si vous êtes nominés, évitez de répondre à ce genre de paris stupides. Nous restons à la disposition des parents et des jeunes pour toutes questions relatives aux addictologies. Il est possible de nous contacter au 03 81 83 22 74. Nous sommes situés au 11 rue d’Alsace à Besançon.































