Environ 200 personnes se sont rassemblées cet après-midi sur la place Pasteur au centre-ville de Besançon pour dénoncer l’arrêté municipal de la ville qui interdit la consommation d’alcool, la mendicité avec ou sans chien et les occupations assises ou couchées de l’espace public ou privé lorsqu’elles entravent la circulation des personnes. Symboliquement, les manifestants se sont assis pour exprimer leur attachement à ce principe de liberté .
Les manifestants sont clairement venus dire leur opposition à cette décision municipale. « C’est une entrave à la liberté. Ce n’est pas normal de devoir payer une amende de 38 euros car on occupe un espace qui est commun » explique cette jeune femme. « Cette décision ne réglera pas le problème. C’est se voiler la face et déplacer le problème » ajoute ce travailleur social. Et de poursuivre : « moi je me promène dans la rue en toute tranquillité. Je n’ai jamais eu de souci avec ces personnes. Elles sont même très polies. On va bientôt les empêcher d’exister ». Un autre jeune homme complète ces arguments et cette colère en ajoutant : « Il faut vivre avec les gens, même ceux qui sont dans la rue. Ils n’ont pas choisi d’être là . Ils sont dans la galère toute l’année. Leur faire payer 38 euros parce qu’ils n’ont pas choisi d’être là et qu’ils essaient de s’en sortir, ce n’est pas normal. Ce ne sont pas que des galériens. Ce sont des humains avant tout ». D’autres précisent que « malheureusement, ces situations précaires peuvent arriver à n’importe qui et à n’importe quel moment de sa vie et qu’il faut en avoir bien conscience et de ne pas leur jeter la pierre ». Enfin, des participants pointent une décision électoraliste et regrette le changement de politique du maire de Besançon « passé à la République en Marche ».
« On recherche 200.000 emplois dans la restauration »
Quelques personnes sont entrées en opposition avec les participants à ce rassemblement. « On recherche 200.000 emplois dans la restauration et l’on voit des gens qui sont là sans rien faire, à attendre qu’on leur donne des sous. On pique sur la retraite des vieux. Y en a marre. J’ai travaillé 43 ans. 65 heures par semaine. C’est une honte. A 47 ans, je me suis retrouvé au chômage, je me suis remis en question car je ne voulais pas être à la charge de la société. J’ai travaillé. Je me suis débrouillé pour arriver jusqu’à la retraite » explique ce monsieur très remonté. Pour ce septuagénaire, il faut arrêter cette politique sociale « trop généreuse ». Rappelons que dernièrement sur Plein Air, Jean-Louis Fousseret avait précisé qu’il n’entendait nullement remettre en cause les mesures sociales mises en place par la ville pour aider ces personnes qui connaissent des difficultés.