Près d’un millier de personnes se sont rassemblées ce samedi matin à Besançon, sur la place de la Révolution, pour rendre hommage à Alexia Daval, la jeune joggeuse de 29 ans, dont le corps a été retrouvé carbonisé dans un bois, près de Gray. Les participants ont voulu exprimer également leur souhait de pouvoir pratiquer leur sport sans craindre de se faire agresser. Ce qui est loin d’être le cas.
Les participants le confirment, ils sont régulièrement confrontés à des attitudes surprenantes, parfois violentes, lorsqu’ils courent. « A plusieurs reprises, nous avons connu quelques petits soucis verbaux et physiques. L’agression physique est heureusement plus rare, mais l’agression verbale est récurrente. Dernièrement, un cycliste a montré ses fesses à une amie » explique Nicole. Chacun s’accorde à dire qu’il n’est pas normal que la pratique de ce loisir ne puisse pas se vivre dans un cadre serein et paisible. « On a le droit de faire du sport. Il ne faut pas plier. Il faut combattre tout cela. Il faut leur dire que l’on est aussi forte qu’eux. Même si nous n’avons pas leur potentiel de muscles, nous avons d’autres facultés qui nous permettent d’être déterminées et de faire face. Aujourd’hui, nous n’avons plus le droit d’ avoir du plaisir à pratiquer notre sport, cela devient tristounet » ajoute Nicole. Hubert est venu avec son fils. « C’est important que tout le monde fasse attention. Soyons prudents et bienveillants entre nous, en courant par exemple avec les dames si elles ne se sentent pas en sécurité. Quand on court, c’est pour passer un bon moment. Ce n’est certainement pas pour être aux aguets de tout ce qui pourrait nous arriver » explique-t-il.
Montrer notre attachement à ces libertés
Abdel Ghezali, l’élu en charge des sports à la ville de Besançon, était également présent ce samedi matin sur la place de la Révolution. « Je suis là aussi en tant que citoyen. En tant qu’élu à la ville de Besançon, il était important de marquer notre attachement à ces libertés ». Et de poursuivre : « Le jogging et le trail font partie de l’ADN de la ville de Besançon. Je salue l’initiative des trailers de la cité, sous l’égide de Patrice Hennequin. « Nous avons été touchés par ce drame, mais nous voulons aussi saluer la vie. C’est pour cette raison que nous avons voulu rassembler les gens et faire passer ce message citoyen : Veillons les uns sur les autres » ajoute Mr Hennequin. « Nous voulons que les gens puissent continuer à courir, à marcher, à randonner, à se promener, … . Ce ne sont pas les barbares qui nous en empêcherons » conclut-il.
